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La salle parisienne de référence pour les ciné-concerts
En dix ans, le Balzac s’est imposé comme la salle parisienne de référence pour les ciné-concerts, programmant au fil des mois les grands films du répertoire muet, accompagnés en direct par des musiciens ou des formations de tous horizons.
Le Balzac possède la panoplie technique qui lui permet d’offrir aux musiciens d’excellentes conditions de travail, et aux spectateurs des spectacles de grande qualité (piano quart de queue, scène, projecteur numérique 2K, régie son et lumière, projecteur 35 mm avec variateur de vitesse…)
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Gosses de Tokyo, de Yasujiro Ozu |
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Samedi 2 avril 2005
Le cinéma Le Balzac à Paris a présenté en avant-première, en collaboration avec Carlotta films, l’association Fos’Note (coordination musicale) et l’ADRC (dans le cadre de son action de soutien à la diffusion du cinéma de répertoire en régions), une projection en concert du film GOSSES DE TOKYO (1932) de Yasujiro Ozu. Le film était accompagné par Frédéric Loméro (guitare), Laurent Marode (Clavier), Karim Gherbi (Contrebasse) et Christian Paboeuf (flute et hautbois).
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GOSSES DE TOKYO de Yasujiro Ozu
« Un film qui allie l’art du burlesque à une fabuleuse humanité. » Quotidien de Paris
SORTIE AU CINÉMA LE 6 AVRIL 2005
Synopsis :
La famille Yoshi déménage d’Azabu pour s’installer dans la banlieue de Tokyo où le père a trouvé un nouvel emploi. Ryoichi (dix ans) et Keiji (huit ans) font l’école buissonnière et se lient avec Taro, le fils du patron de leur père. Premier sermon du père, le soir, pour qui « ce n’est pas ainsi qu’on devient des hommes importants ». Ce petit employé, soucieux des apparences, ne souhaite rien tant que de voir ses fils occuper une situation élevée. Mais ceux-ci sont d’une autre trempe et lorsqu’ils découvrent dans un film amateur que leur père, pour complaire à son patron, ne cesse de faire le pitre devant la caméra, ils quittent la séance furieux. De retour à la maison, ils apostrophent violemment celui-ci et décident, raidis dans leur dignité, qu’ils ne mangeront plus rien, si c’est à ces pitreries qu’ils doivent leur nourriture. Suite aux vaines tentatives de la mère, Yoshi réussit à leur faire entendre raison. Réconciliés, ils se retrouvent pour le repas familial. Les enfants admettent la déférence de leur père envers son patron et scellent leur amitié avec Taro, le fils de ce dernier.
Extraits du livre de Donald Richie : Ozu trad. française Pierre Maillard . - Genève : Lettre du Blanc, 1980
« A propos de ce film, son premier chef d’œuvre, Ozu a déclaré : « J’ai commencé par vouloir faire un film sur les enfants, c’est devenu un film sur les adultes ; alors que j’avais l’intention de tourner une petite histoire légère et brillante, le film s’est transformé pendant le tournage et est devenu très noir. La compagnie n’avait pas prévu un film semblable. Elle était si désemparée qu’elle en retarda la sortie durant deux mois. Le film gagna le premier prix Kinema Jumpo (meilleur film japonais de l’année).
A l’occasion de ce film, Ozu a réuni et assemblé au sein d’une forme presque parfaite les divers éléments qui constituent son style et sa vision de l’existence. Le film est un Shomin –geki [genre de cinéma, typiquement japonais qui porte principalement sur les réalités quotidiennes du peuple] qui met en lumière la rigidité de la société japonaise. Il tourne autour d’une unité familiale, mais les divers membres de cette unité intéressent Ozu plus que l’unité elle même. Et il met en scène des enfants qui renvoie involontairement l’image d’une société d’adultes, basée sur la duplicité des rapports. Mais Ozu va plus loin en suggérant qu’une telle innocence ne peut se poursuivre indéfiniment ; les deux petits garçons ne seront plus jamais les mêmes. Plus tard Ozu comprendra qu’une certaine forme d’innocence revient avec l’âge et il célébrera cette nouvelle simplicité meurtrie dans de nombreux portraits de vieillards qui réussiront à conserver dans ce monde froid une forme de pureté ; mais à quel prix ! Dans ce film de 1932, si brillant et si drôle, Ozu n’a pas encore jugé nécessaire de comprendre que l’innocence peut, d’une certaine manière, être reconquise. »
La Revue du cinéma :
« Ozu, encore fortement marqué par le burlesque et le slapstick américains, a joyeusement utilisé le couple des deux gamins, flanqués d’une bande « d’affreux jojos » particulièrement réjouissants. Du strict point de vue de l’efficacité comique, les grimaces et attitudes des deux frères sont irrésistibles, et loin de n’être qu’un cabotinage supérieur, sont l’expression même d’une authenticité saisie « sans en avoir l’air », d’une réalité retournée, comme justement chez Jean Vigo. »
Fiche du film :
Gosses de Tokyo (Umarete wa Mita Keredo)
Un film de Yasujiro Ozu – Japon – 1932
d’après un roman de Akira Fushimi, James Maki
Scénario : Takashi Kono, Geibei Ibushiya
Photographie: Hideo Shigehara, Yushun Atsuta
Décor : Takashi Kono
Assistant réalisation : Kinkichi Har
Production : Shochiku-Kamata
Duré : 94 min – N° VISA : 53475
Interprètes : Tatsu Saito, Hideo Sugawara, Tokkanhozo, Mitsuko Yoshikawa, TakeshiSakamoto, Seiji Nishimura, Shoichi Kofujita, Zentaro Ijima, Chishu Ryu
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Safety Last, de Fred C. Newmeyer et Sam Taylor (1923) |
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Dimanche 15 mai 2005
Un chef-d'oeuvre du burlesque. Ou comment Harold Lloyd tente d’arrêter le temps, suspendu aux aiguilles d’une horloge fixée sur un gratte-ciel..
Au piano : Karol Beffa
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CINÉ-CONCERT LES AVENTURES DU PRINCE AHMED |
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Dimanche 8 décembre 2019 à 10h30
Ciné-concert jeune public conté et mis en musique.
Gaël Mevel (violoncelle, voix et flute peule)
Thierry Waziniak (percussions indiennes et africaines)
Accueil petit-déjeuner offert par Bio C'Bon
Atelier percussion après la séance
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Film d'animation de Lotte Reinigerde 1926 entièrement en papier découpé.
A travers cinq aventures, Les Aventures du Prince Ahmed raconte comment un jeune prince veut protéger sa sœur Dinarsade d'un sorcier africain maléfique qu'elle est contrainte d'épouser. Ses pérégrinations vont le mener du fascinant et dangereux pays Wak-Wak, où il sauve la belle Pari Banu dont il tombe immédiatement amoureux, au royaume des volcans cracheurs de feu sur lequel règne une inquiétante sorcière qui devient son alliée, en passant par le pays de Chine dont l'empereur s'éprend à son tour de Pari Banu. Ahmed, la sorcière, Pari Banu, Dinarsade et Aladin, son amoureux malheureux, auront fort à faire pour déjouer les complots du mage africain et de l'empereur de Chine…
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La Nuit du Muet... en musique ! |
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21 juin 2005
La Nuit du muet... en musique !
Toute une nuit (de folie) de cinéma et de musique
avec les musiciens de l'Orchestre du Balzac
Chefs-d’oeuvre du muet, musique à tous les étages, convivialité et gastronomie... Pour la première fois, la Fête de la Musique, c'est au Balzac que ça se passait !
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On en rêvait. Et comme on en rêvait, on l’a fait (ça se passe comme ça au Balzac). Une nuit de ciné-concerts et, tant qu’à faire, pendant la Fête de la Musique ! Ce faisant, nous avons d’ailleurs quelque peu relevé le niveau des festivités sur les Champs-Elysées où, à part beaucoup de monde et beaucoup de bruit, il ne se passait pas grand-chose d’intéressant en cette soirée du 21 juin.
Retour au Balzac et début de la nuit à 21 heures dans la grande salle, avec une centaine de spectateurs (pas si mal pour une première édition, compte tenu de la concurrence foisonnante ce soir-là dans Paris). Nous accueillons un invité de marque en la personne de Serge Bromberg. Il nous a fait l’amitié de venir présenter à sa manière enthousiasmante quelques joyaux du catalogue Lobster - un Laurel sans Hardy, des films de Gaston Velle ou Segundo de Chomon, un Charley Chase - en s’accompagnant lui-même au piano. Quelques attractions plus tard (une chanson interprétée par Fred Loméro, deux pièces de Schumann jouées par Paola Urbina, une jeune pianiste du CNR de Romainville, élève de Jérôme Granjon), c’est le plat de résistance : Les Mains d’Orlac, grand film expressionniste de Robert Wiene (1924) accompagné au piano par Jacques Cambra, principal artisan de cette nuit du muet. C’est Mireille Beaulieu qui se charge de lire les intertitres qu’elle a traduits.
A minuit, entracte. Tout le monde se retrouve dans le hall du Balzac pour échanger des impressions, boire un verre ou grignoter un bout de fromage. De nouveaux spectateurs arrivent, d’autres repartent pour dormir un peu avant une journée au bureau. C’est l’heure de Zorro, le film de Fred Niblo avec Douglas Fairbanks, accompagné cette fois par Mauro Coceano (piano et percussions), avec à nouveau Mireille Beaulieu pour les intertitres (très nombreux - merci Mireille !). Le film est précédé d’un morceau d’Albeniz joué par une autre élève de Jérôme Granjon, Anaïs Bergon.
Nouvel entracte, nouveaux spectateurs (les concerts ailleurs dans Paris commencent à se raréfier). Nous avons alors rendez-vous avec Leo McCarey et Charley Chase, dans un programme de quatre courts-métrages burlesques, accompagnés à la guitare par Fred Loméro et à la basse par Nicolas Karinsky.
Quatre heures du matin. Distribution de glaces à tout le monde avant le dernier film, précédé par « Il est cinq heures, Paris s’éveille » chanté par Fred Loméro. Puis le toujours charmant et rafraichissant Effet d’un rayon de soleil sur Paris par un beau dimanche, de Jean Gourguet (1928) est accompagné au piano par Jacques Cambra et à la batterie par Pascal Manganaro. A notre grand étonnement, il reste encore une cinquantaine de personnes dans le hall du Balzac quand nous nous séparons, pas forcément les mêmes qu’au début de la soirée, beaucoup de jeunes... Précisions pour finir que cette nuit, montée avec beaucoup d’enthousiasme et de bonne volonté, dans une économie de subsistance, n’aurait tout simplement pas pu avoir lieu sans le soutien de la Sacem, que nous remercions du fond du cœur.
Les Mains d’Orlac, de Robert Wiene (Allemagne, 1924)
Scénario de Ludwig Nerz, d'après la nouvelle éponyme de Maurice Renard
Avec Conrad Veidt, Fritz Kortner, Carmen Cartellieri, Alexandra Sorina
Le pianiste Orlac perd ses deux mains dans un accident de chemin de fer. Un chirurgien lui en greffe de nouvelles, prélevées sur un assassin qu'on vient d'exécuter. Mais Orlac constate que les mains sont toujours celles du criminel : quand il écrit, c'est l'écriture du mort qu'il a devant les yeux. Il ne peut plus jouer et se sent irrésistiblement attiré par le crime...
Grand film expressionniste et frissons garantis !
Accompagnement musical : Jacques Cambra (piano)
Traduction et lecture des intertitres : Mireille Beaulieu
Le Signe de Zorro, de Fred Niblo (Etats-Unis, 1920)
Avec Douglas Fairbanks, Marguerite de la Motte, Robert Kim, Noah Beery
Dans la Californie du Sud, encore sous domination espagnole, un homme masqué connu sous le nom de Zorro protège les pauvres, les opprimés et la minorité indienne. Alors que le cruel capitaine Ramon courtise la jeune Lolita, le notable Don Diego de la Vega tente de séduire la jeune fille.
La première adaptation au cinéma du héros de Johnston McCulley, permet de définir de nombreux codes visuels et narratifs, qui seront maintes fois repris dans les films de cape et d’épée. L'un des meilleurs rôles de Douglas Fairbanks.
Accompagnement musical : Mauro Cocceano (piano, percussions
Traduction et lecture des intertitres : Mireille Beaulieu
Charley Chase Follies, un programme de 4 courts-métrages burlesques avec le génial et méconnu Charley Chase, mis en scène par Leo Mac Carey (Etats-Unis, 1925-26)
A visage découvert (Mighty like a moose)
Métier de chien (Dog Shy)
Charley rate son mariage (His Wooden Wedding)
Une soirée de folie (What Price Goofy ?)
Accompagnement musical : Fred Lomero (guitare), Nicolas Karinsky (basse)
L’effet d’un rayon de soleil sur Paris par un beau dimanche, de Jean Gourguet (France, 1928)
Avec Georges Péclet, Mona Goya, Jean Villette, Valliery
Un dimanche ensoleillé de l'été 1928, tous les Parisiens ont décidé de prendre du bon temps. Une jeune femme, accompagnée d'un de ses soupirants, se rend en automobile sur les bords de la Marne.
Balade poétique et intrigues amoureuses dans un Paris ensoleillé et sur des bords de Marne méconnaissables.
Accompagnement musical : Jacques Cambra (piano), Pascal Manganaro (batterie)
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Le Maître du logis, de Carl T. Dreyer (1925) |
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Dimanche 25 septembre 2005
Vicktor se comporte en véritable tyran avec sa jeune femme Ida, qu'il traite en esclave. Malade, Ida part se reposer à la campagne a l'insu de son mari et c'est Mads, la vieille nourrice de Viktor, qui s'installe en maîtresse dans l'appartement. Viktor, devant l'autorité de la vieille femme, va peu à peu comprendre le mal qu'il faisait à la sienne....
Accompagnement musical : "carte blanche à Roch Havet"
Roch Havet, piano
Guillaume Dutrieux, trompette & machines
Booster, guitare & machines
"Le Maître du logis" est un exemple parfait de « grande architecture » où la technique et le sujet humain sont en pleine harmonie...
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... C’est un des rares films tournés en état de grâce dans lequel les éléments se correspondent merveilleusement. Les personnages sont en symbiose avec leur cadre et les mouvements de caméra correspondent exactement aux nécessités de l’action. Le moindre détail est calculé, de manière à se fondre avec l’ensemble, ainsi la banalité quotidienne, qui constitue la vie de milliers de citadins habitant la grande ville, se trouve sublimée et crée un milieu en accord avec les personnages, exprimant leur vérité intérieure. » (Jean Tulard in « Guide des films », Bouquins)
Fiche technique
Le Maître du Logis
de Carl Theodor Dreyer (1925)
Scénario : Carl Th. Dreyer & Sven Falund d’après sa pièce «Tyrannens Fald»
Interprétation : Johannes Meyer, Astrid Holm, Karin Nellmose, Mathilde Nielsen Mads, Clara Schönfeld
A propos du "Maître du logis" et de Carl Dreyer
"Dreyer aurait voulu tourner son film dans un appartement petit-bourgeois de deux pièces. Faute de pouvoir le faire, il le fit reconstruire en studio, poussant le réalisme jusqu’à y installer le gaz, l’eau et l’électricité. Mis à part quelques échappées dans les rues de Copenhague, ce drame domestique se déroule dans cet obsédant huis-clos. Le canari dans sa cage, le balancier d’une pendule et jusqu’au coin où l’on met le petit garçon prennent ainsi une présence bientôt symbolique, et l’on peut penser que le réalisateur, qui avait tourné précédemment deux films à Berlin, transposa dans son style propre les leçons du Kammerspiel. Les dialogues tiennent comme ensuite dans Jeanne d’Arc une place importante, sans que ces sous-titres soient lassants. L’analyse psychologique y est poussée comme rarement au temps du muet." (Georges Sadoul)
"Carl Theodor Dreyer cultivait des vertus bourgeoises : son foyer était décoré dans un goût pur et simple comparé à la mode de son temps et de la classe moyenne ; son apparence aussi était différente : réservée et polie, toute son existence fut en accord avec les lois et horaires. Carl Theodor Dreyer offrait chaque samedi un demi-mètre de chocolat dans un bel emballage populaire… comme cadeau à sa femme. Il régnait sur sa maison : droit, juste, avec amour. Dans son salon une seule image : une grande reproduction d’une madone avec enfant dans une exécution qui fait penser à une illustration de revue féminine. Il lisait studieusement ces revues et découpait des images pour les classer dans ses imposantes archives. Il traitait ces images avec une attention quasi religieuse et un regard plein d’amour comme s’il s’était agi d’œuvres d’art. Carl Theodor Dreyer était un homme modeste comme son foyer et, plus tard, sa tombe. Carl Theodor Dreyer a possédé la pureté du cœur et l’humilité naturelle d’un homme passionné. La passion de Carl Theodor Dreyer était le FILM."
(Lars von Trier)
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Le Bonheur, d'Alexandre Medvedkine |
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Dimanche 23 octobre 2005
Du tsarisme aux kolkhozes, l'histoire d'un moujik à la Charlot, à la recherche du bonheur...
Le film, l'un des derniers films muets tournés en Union Soviétique, était accompagné en ciné-concert. Musique originale de Mauro Coceano (commande Arte/Festival d’Anères), interprétée par Sophie Amiard (piano, clavier, objets sonores), Mauro Coceano (accordéon, guitare, percussions), Julien Gaben (alto, mandoline), Juan Soubidet (contrebasse), Aurélie Pichon (clarinette & clarinette basse).
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Le Bonheur (URSS, 1934)
Un film muet d'Alexandre Medvedkine
avec Piotr Zinoview, Elena Egorova et Lidia Nevacheva
Un paysan naïf à la recherche du bonheur finit par le trouver, après bien des vicissitudes, en rejoignant un kolkhoze.
Film muet mythique, au ton comique chaplinesque, "Le Bonheur" a été salué lors de sa sortie par les plus grands maîtres. Sergueï Mikhailovitch Eisenstein en parle avec un enthousiasme peu commun : " voilà donc, non seulement une oeuvre exceptionnelle, mais un auteur exceptionnel " - écrit-il en 1936.
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Dimanche 29 janvier 2006
Etudes sur Paris, d’André Sauvage (1928)
Dans ce film muet composé de cinq études, le cinéaste fait le tour des différents quartiers de la ville, offrant un document passionnant sur le Paris de la fin des années 20. Ce film visuellement magnifique, alliant poésie et quotidien, valut à André Sauvage l'admiration de Jean Renoir et de Jean Vigo.
Le film était accompagné au piano solo par Benjamin Moussay.
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ETUDES SUR PARIS
Ce film, ponctué par de nombreux cartons indiquant les noms des lieux filmés, est composé de cinq études intitulées :
- Paris-Port
- Nord-Sud
- Petite ceinture
- Les Iles de Paris
- De la Tour Saint-Jacques à la Montagne
Sainte-Geneviève
Sont filmés dans "Paris-Port" :
- l'Ile Saint-Denis
- les écluses de la Briche et du Pont de
Flandres, franchies par des péniches
- le Bassin de La Villette (19e)
- les berges de la Seine
- le canal Saint-Martin, jusqu'à la
colonne de la Bastille
- le Pont Morland (12e)
- l'Ile Saint-Louis (4e) et ses badauds
- les quais de la Seine, ses pêcheurs,
ses bouquinistes et ses clochards
- le zouave du Pont de l'Alma.
Sont filmés des gens au travail,
notamment des lavandières et des
dockers.
Sont filmées dans "Nord-Sud" de
nombreuses scènes de rues et de vie
quotidienne dans les quartiers suivants:
- la Porte de Versailles avec son marché
aux chevaux
- Montparnasse (14e)
- Saint-Germain-des-Prés (6e)
- la Concorde (8e)
- la Madeleine et l'Opéra (2e)
- le Pont Saint-Lazare (8e)
- Montmartre (18e)
- la rue Lepic (18e) et ses commerçants.
Cette étude comprend de nombreuses
vues aériennes de la capitale,notamment,
des images prises de la Tour Eiffel
(7e).
Dans "Iles de Paris" figurent des
images plutôt insouciantes de pêcheurs,
d'amoureux et de jeux d'enfants dans les
lieux suivants :
- l'Ile Saint-Louis, et notamment la rue
Saint-Louis en l'Ile (4e)
- les quais d'Anjou et de Bourbon (4e)
- l'Ile de la Cité (4e)
- le quai aux fleurs (4e)
- la Place Dauphine (1er)
- l'église Notre-Dame de Paris (4e)
longuement filmée
- le square du Vert-Galant (1er)
- l'Ile des Cygnes (15e)
Dans "Petite ceinture", le réalisateur
suit le trajet d'un train tout le long
de la petite ceinture qui entoure Paris.
Sont filmés :
- plusieurs portes de Paris : Plaisance,
(14e), La Chapelle (18e), Maillot (17e)
- le Parc Montsouris et la Cité univer-
sitaire (14e)
- la Piscine des Tourelles (19e) et le
Pré-Saint-Gervais (93)
- une usine au Nord, une foire et ses
manèges, des terrains vagues où jouent
des enfants miséreux
- le Bois de Boulogne (16e)
- les différentes gares qui émaillent le
parcours de la voie ferrée.
Dans "De la Tour Saint-Jacques à la
Montagne Sainte-Geneviève", André
Sauvage filme esssentiellement les
monuments de ce quartier prestigieux :
- la Tour Saint-Jacques et la place du
Châtelet (1er)
- la Sainte Chapelle (1er)
- la rue de la Huchette (5e)
- le Collège de France (5e)
- le Panthéon (5)
- l'église Saint-Etienne-du-Mont (5e)
- une bouche de métro
- le jardin du Luxembourg, (6e), ses
nombreuses statues, ses enfants et ses
jardiniers.
Source : Forum des Images
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Dimanche 19 février 2006
Capitaine Fracasse, d’Alberto Cavalcanti (1929)
D’après le célèbre roman de Théophile Gautier. Sorti en salle le 12 février 1929, le film était considéré comme disparu... Une copie été restaurée par Lobster en 2001. Avec Pierre Blanchar, Charles Boyer, Marguerite Moreno...
Le film était accompagné au piano solo par Giovanni Mirabassi.
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Capitaine Fracasse
Réalisation : Alberto Cavalcanti
en collaboration avec : Henry Wulschleger
Scénario : Alberto Cavalcanti, Henry Wulschleger
d'après le roman de Théophile Gautier
Image : Pierre Benoit, Paul Portier
Décors : Erik Aès, Alexandre Benois
Interprétation : Pierre Blanchar, Lien Deyers, Charles Boyer, Daniel Mendaille, Marguerite Moreno
Durée : 1 h 29 mn
Année de production : 1929
Synopsis
En Gascogne, dans un manoir délabré, un jeune homme, descendant des Sigognac, ne compte plus sur la fortune. Son destin veut qu'un soir, une troupe de comédiens lui demande l'hospitalité. Une vive sympathie s'établit entre le baron ruiné et les acteurs heureux de leur sort. Sigognac, charmé par l'ingénue Isabelle, décide d'accompagner la troupe sur les grands chemins. Le bandit Agostin les ayant attaqués, Sigognac prouve sa valeur à l'épée, et le Matamore étant mort de frayeur, le baron prend sa place et devient le capitaine Fracasse. Le chariot parvient à Paris où un grand du royaume, le duc de Vallombreuse, remarque Isabelle et tente de s'en emparer par les pires moyens. Non seulement Sigognac sauve l'ingénue, mais il intéresse le roi à son sort. Vallombreuse emprisonné, Sigognac est nommé gouverneur de sa province et Isabelle joue à la baronne dans le château restauré.
Sorti en salle le 12 février 1929, le film était considéré depuis comme disparu... Une copie a été restauré par Lobster en 2001.
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Le Fantôme de l'Opéra, de Rupert Julian (1925) |
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Dimanche 26 mars 2006
L'action se situe à l'Opéra de Paris dans les années 1880. Quand la principale chanteuse de l'opéra Hannibal manque de se faire tuer (par un fantôme?), on la remplace par Christine Daaé. Cette jeune chanteuse prend des cours avec le mystérieux "Ange de la Musique"... Derrière ce nom se cache en fait le fantôme de l'Opéra, un génie, défiguré et féru de musique qui hante le palais Garnier. Ce compositeur trouve en Christine son inspiration et manipulera tous les acteurs de l'Opéra pour la mettre en valeur. Quand il s'aperçoit que Christine est éprise de Raoul, la fureur s'empare de lui: il leur déclare alors la guerre, kidnappe Christine et envisage le meurtre de Raoul.
Le film, entièrement restauré par Lobster avec des parties en couleur, était présenté et accompagné au piano par Serge Bromberg.
>>> En savoir +
D'après le roman de Gaston Leroux.
1929 - Etats-Unis
93 min - 35 mm - noir et blanc
Scénario : Elliot J. Clawson, Raymond Schrack
Image : Virgil Miller
Production : Universal Jewel
Interprétation : Lon Chaney (Erick, le fantôme), Mary Philbin (Christine), Norman Kerry (Raoul), Arthur Carewe (Ledoux), Gibson Gowland (Simon), Bernard Siegel (Bernard), John Sainpolis (Philippe)
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Cyrano de Bergerac, d'Augusto Genina (1923) |
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Dimanche 23 avril 2006
Avec Pierre Magnier, Linda Moglie, Alex Bernard...
Affligé d’un long nez, Cyrano est désespérément amoureux de Roxanne. Mais celle-ci lui préfère le beau Christian, maladroit avec les femmes...
La première adaptation au cinéma de la célèbre pièce de Edmond Rostand créée en 1897.
Une mise en scène tout en mouvement, de remarquables acteurs, et surtout la délicatesse et la splendeur des couleurs peintes au pochoir image par image.
Accompagnement musical : Carte Blanche à Roch Havet
Roch Havet : piano
Guillaume Dutrieux & Booster : guitare, machines
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Juve contre Fantomas, de Louis Feuillade (1913) |
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Dimanche 30 avril 2006
Ciné-concert exceptionnel, dans le cadre des rendez-vous de l'Enfance de l'Art : "Juve contre Fantomas", deuxième volet des aventures de Fantomas réalisées par Louis Feuillade en 1913. Avec un accueil petit-déjeuner avant le film.
Accompagnement musical : Jacques Cambra (piano) / Aidje Tafial (batterie)
>>> En savoir +
Juve contre Fantomas, de Louis Feuillade
1913 - 1h - noir et blanc - muet
Avec René Navarre, Edmond Bréon, Georges Melchior
D'après le roman de Pierre Souvestre et Marcel Allain.
Dans ce second volet de l'adaptation par Louis Feuillade de quelques épisodes du fameux Fantomas, l'inspecteur Juve, désespéré d'avoir laissé échapper le célèbre criminel, décide de le poursuivre sans relâche avec l'aide de son ami journaliste Fandor. Déjouant magistralement tous les pièges, Fantomas n'hésite pas à utiliser les moyens les plus atroces pour éliminer ses poursuivants...
Tombé dans l'oubli avec l'arrivée du parlant, malgré les surréalistes qui professaient pour lui la plus vive admiration, Louis Feuillade a commencé à être réhabilité après la seconde guerre mondiale grâce à Henri Langlois, sauveteur de ses films dès 1936, lors de la fondation de la Cinémathèque Française, et à des cinéastes comme Georges Franju, Alain Resnais, François Truffaut, Jean-Luc Godard ou Luis Bunuel. Cet épisode, riche en péripéties, illustre particulièrement la vitesse de narration propre au style de Feuillade.
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La Chatte des montagnes, d'Ernst Lubitsch (1921) |
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Dimanche 21 mai 2006
Accompagnement musical : carte blanche à Aidje Tafial (batterie)
Réalisation : Ernst Lubitsch
Scénario : Hanns Kräly
Interprétation : Pola Negri, Victor Janson, Paul Heidemann, Wilhelm Diegelmann
Perdu au milieu des montagnes, se trouve un fort militaire dont le commandant est plus préoccupé par les fiançailles de sa fille Lili que par la sécurité de ses hommes. Non loin de l’enceinte, se situe un repaire de brigands, au sein desquels vit Rischka, la fille de leur chef. Le lieutenant Alexis, grand séducteur, est muté dans la forteresse. Sa nouvelle conquête amoureuse ne correspondra pas aux règles de bienséance, mais sera bientôt hors-la-loi.
La Chatte des montagnes représente un des sommets du muet. Lubitsch y démontre son génie, à travers l’utilisation plastique de ses caches, donnant un vrai sentiment de frénésie. Ce dynamisme est aussi à l’œuvre avec sa fameuse règle du trio comique : chaque protagoniste entraîne l’autre dans le cycle de cette farce où la guerre est totalement ridiculisée.
>>> En savoir +
La Chatte des montagnes d'Ernst Lubitsch est un film phare de l'histoire du cinéma. Il m'a beaucoup marqué et influencé puisque c'est un film axé sur un délire sans limite. C'est un des derniers films allemands de Lubitsch. C'est le seul film qui ancre vraiment la notion de cache. On en trouve dans le cinéma muet, mais ce ne sont que des ouvertures ou des fermetures à l'iris. Là ce sont des caches avec les formes les plus bizarres qui soient et qui évoluent en cours de champ. L'invention est extraordinaire à la fois dans la technique et dans le choix des scènes. (Luc Moullet / source : BIFI)
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L'Aurore, de F. W. Murnau (1927) |
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Dimanche 25 juin 2006
"Le plus beau film du monde" selon François Truffaut.
Une élégante de la ville a tourné la tête d'un homme marié qui habite la campagne. Elle le convainc de noyer sa femme lors d'une sortie en bateau et de maquiller le meurtre en accident. Au dernier moment, l'homme renonce à ce funeste projet. Mais son épouse, qui a pris peur, s'enfuit en tramway. L'homme la suit, et le couple arrive en ville. Ils découvrent alors le monde fascinant de la grande cité et de ses mirages, et redécouvrent progressivement leur amour.
Musique originale de Mauro Coceano, composée avec le soutien de la Sacem.
Les répétitions ont été menées dans le cadre d’un stage organisé par l’espace 1789 à Saint Ouen et le festival d’Anères
Piano & direction : Mauro Coceano
Chant : Claire Lavandier
Violons : Meg Morlay & Sylvie Hébrard
Clarinette : Philippe Mast et Aurélie Pichon
Alto : Jérôme Eskenazi
Violoncelles : Pat Griffiths et Jean Sébastien Oudin
Contrebasses : Hortense Moutard et Marine Tan-Si
Copie : Les Grands Films Classiques
>>> En savoir +
L'Aurore, de Friedrich Wilhelm Murnau
Titre original : Sunrise
1927 - Etats-Unis
106 min - 35 mm - noir et blanc - muet
Scénario : Carl Mayer d'après Le Voyage à Tilsitt d'Hermann Sudermann
Image : Charles Rosher, Karl Strauss
Montage : Harold Schuster
Musique : Hugo Riesenfeld
Décors : Rochus Gliese, Edgar G. Ulmer
Production : Fox Film Corporation
Interprétation : George O'Brien (le mari), Janet Gaynor (son épouse), Margaret Livingston (la femme de la ville), Bodil Rosing (la servante), J. Farrel MacDonald (le photographe), Ralph Sipperly (le coiffeur), Jane Winton (la manucure)
L’Aurore de Murnau a été réalisé en 1927. Joyaux du cinéma muet, il est considéré, encore aujourd’hui, comme le plus beau film l’histoire du cinéma. Premier film américain du réalisateur, fort de la réputation de ses films allemands (Nosferatu, Faust, Le dernier des hommes), il bénéficia d’un budget considérable sur L’Aurore et du privilège de choisir lui-même son équipe.
Certaines scènes du film sont devenues de véritables scènes références, tant au niveau de la mise en scène que des effets spéciaux. En effet, L’Aurore révolutionna l’utilisation des effets spéciaux, notamment lors de la scène en ville où les deux amoureux enlacés traversent la rue au milieu des voitures : le paysage derrière eux se transforme peu à peu pour devenir un paysage de campagne, symbolisant la passion de deux êtres exceptionnels sur qui l’environnement bruyant de la ville n’avait pas d’emprise.
Film lyrique sur l’amour et la mort, L’Aurore crée un ballet de mouvement et de lumière, et influencera les plus grands cinéastes : Orson Welles ou encore John Ford. Il remporta 3 Oscar dont celui du meilleur film lors de la première cérémonie des Oscar.
Ce chant de l'homme et de la femme est de partout et de nulle part : vous pourriez l'entendre n'importe où, n'importe quand. Car en quelque lieu que le soleil se lève et se couche dans l'agitation de la ville ou sous le ciel de la ferme, la vie est toujours la même : parfois amère, parfois douce, larmes et rires, pêché et pardon.
Lotte Eisner
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Sherlock Junior, de Buster Keaton (1924) |
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Dimanche 26 novembre, 11h
"Sherlock Junior, tourné en 1924, est sans doute le film burlesque le plus étrange et le plus profond de Buster KEATON : un jeune homme (KEATON), à la fois projectionniste et ouvreur dans une petite salle de cinéma de quartier, est chassé de la maison de sa fiancée. Inconsolable, il retourne à sa cabine de projection où il s'assoupit. Durant son sommeil, il rêve que les personnages glamoureux et le mélodrame qui se jouent sur l'écran deviennent les personnages et le drame de sa propre vie. Il remonte alors d'un pas décidé l'allée centrale de la salle, pénètre dans l'écran, et apparaît dans le "film à l'intérieur du film", sous l'identité de Sherlock Junior, le grand détective...
Accompagnement musical en direct : CINE X'TET/ Bruno REGNIER
Pour accompagner ce voyage entre rêve et réalité, huit musiciens jouent en direct la musique composée par Bruno REGNIER et se livrent au plaisir de l'improvisation.
En lieu et place du pianiste traditionnel, voici un octet où se croisent les cordes, les cuivres et les anches dans une dimension toujours très acoustique, alliant jazz et musique de chambre.
Le film était précédé du court métrage : THE PLAYHOUSE (Buster Keaton, 1921, 22')
Une représentation théâtrale où Buster Keaton joue la plupart des personnages, des spectateurs et des acteurs...
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Cette musique intimiste met en valeur chacun des musiciens pour des numéros de duettiste avec ce merveilleux soliste qu'est Buster. Blues, valse et solos très libres se mêlent, dans une écriture pleine d'humour, toujours au service de l'image : "une mise en couleurs poétique d'un chef d'œuvre burlesque".
Un retour au bonheur des films noirs et blancs, aux histoires sans parole, avec la magie du jazz.
Avec : Buster Keaton, Bartine Burkett, Al St John
Durée : 45 mn
Les Musiciens
Alain VAN KENHOVE (trompette et bugle), Jean-Louis POMMIER ou Mathias MAHLER(trombone), Vincent BOISSEAU & Olivier THEMINES (clarinettes), Rémi DUMOULIN (saxophone ténor et clarinette), Jean-Baptiste REHAULT (saxophones), Pierre DURAND (guitare), Frédéric CHIFFOLEAU (contrebasse), Bruno REGNIER (composition et direction).
Jazz à tout va et la compagnie "A suivre..."/ Bruno Regnier sont portées par le Conseil Régional du Centre et aidées par le Ministère de la Culture et de la Communication - DRAC Centre au titre de l’aide aux ensembles conventionnés.
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Charley Chase Follies, de Leo Mc Carey (1926) |
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Dimanche 17 décembre
Un programme de quatre courts métrages burlesques réalisés par Leo McCarey, avec Charley Chase : A visage découvert (1926), Métier de chien (1926), Charley rate son mariage (1925) et Une soirée de folie (1925).
Charley Chase est un comique américain trop tôt oublié, parce qu'il est mort jeune. Il avait débuté avec Mack Sennett et Charlie Chaplin, puis fut engagé par Hal Roach, le producteur des films d'Harold Lloyd et Laurel & Hardy, qui confiera à Léo Mc Carey le soin de le mettre en scène. C'est ainsi que naîtra le personnage de "Jimmy Jump" qui rappelle irrésistiblement celui de notre Max Linder : élégant, fringant, la moustache bien cirée et un côté séducteur assez hypocrite. Les quatre petits films que nous vous présentons en ciné-concert sont un véritable bonheur, et le premier A visage découvert fut longtemps considéré par la critique comme l'un des meilleurs de tout le cinéma burlesque. Redécouvrir aujourd'hui ces films qu'on croyait à jamais disparus est un vrai régal pour les cinéphiles. Des gags qui n'ont pas pris une ride. Désopilant !
Accompagnement musical : carte blanche au guitariste Fred Loméro, avec Vic (guitare) et Christophe Ricard (contrebasse).
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A quoi reconnaît-on un acteur burlesque ? Peut-être à ce délit : ce serait un acteur, un corps, qui vole au metteur en scène une part insondable de sa mise en scène ; qui, par l’action de sa seule présence, de ses seuls gestes, deviendrait auteur à part entière du film, en tant qu’il est auteur de ses actes et tortille l’espace, module le récit, charge l’écran de déterminations morales invisibles qui lui sont propres. Un différentiel animé qui perturbe l’ordonnancement de l’écran, qui descend dans le film, comme la forme dans la matière, charriant une Idée qui n’appartient qu’à lui. C’est un corps extraordinaire, forcément idéaliste, au sens classique du terme ; paradoxalement idéaliste, puisqu’il n’existe qu’en actes et en gags. A quoi ressemblerait un acteur burlesque ordinaire ? A Charley Chase, à l’oeuvre dans quatre films de Leo McCarey de sortie ce mois-ci : Charley rate son mariage (1925), Une Soirée de folie (1925), A visage découvert (1926, le meilleur du lot), Métier de chien (1926). Charley Chase, membre de l’écurie Hal Roach un peu oublié, mort jeune, en 1940, possède un type (playboy plus ou moins de la haute) qui semble fabriqué pour contrebalancer son aspect passe-partout.
Un homme ordinaire, ce serait donc le contraste clamé avec l’extrême droiture tordue de Keaton, les fesses remuantes de Chaplin, les rondeurs de Fatty ou Hardy, la féminité de Laurel. Ni tout à fait aristocrate comme Linder, ni tout à fait mathématicien comme Lloyd, Charley Chase est l’homme des foules. Alors il aspire à se retirer des masses, à filer vers l’anormalité, la grimace, l’accident anatomique : jambe de bois, gueule cassée, dents de lapin. Il se rêve en héros burlesque, comme le narrateur au début de L’Amour l’après-midi de Rohmer se croit extrait du cours du monde, "écumeur solitaire", quand l’image nous le montre petit point parmi d’autres. Chase est le songe d’une ombre, ou l’inverse, en tout cas quelqu’un dont le drame -et la puissance comique- naît de son incapacité à rejoindre le désordre divin des choses burlesques. Il est pure puissance de désir : désir de séduire les femmes, mais aussi désir de se tordre et d’accéder à un régime corporel relevant de l’extraordinaire. Sa manière un peu archaïque d’interpeller le rire du spectateur, par ses regards louches, ses pauses, ses figements, n’est pas autre chose que l’aveu interdit d’une impuissance. Comme un élégant des campagnes venu se frotter au roulement de la ville et pris de vitesse par lui. Moralement proche de la page blanche, type difficile à cerner précisément, Chase ne s’exprime que dans les pliures de l’espace que lui offre la mise en scène de McCarey. Chacun de ses gestes les vise, comme s’il avait conscience qu’il y a là, dans ces gouffres, la promesse miraculeuse de se sortir de l’indifférence, de l’ordinaire. On ne l’aimera qu’à la condition de sentir son désir incommensurable de réconfort.
(Source : Jean-Philippe Tessé in www.chronicart.com)
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Les Larmes du clown, de Victor Sjöström (1924) |
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Dimanche 28 janvier
Un brillant scientifique est trahi par son ami qui lui vole le fruit de ses recherches et les présente à sa place à l’Académie des sciences. Comme le scientifique s’insurge, l’imposteur le fait passer pour fou et le gifle devant les académiciens hilares. Alors, riant aux larmes, pour survivre à la fracassante douleur, il devient sous un chapiteau « le clown qui reçoit des gifles ».
Avec Lon Chaney, Norma Shearer, John Gilbert
Accompagnement musical :
Jacques Didonato : clarinette
Gael Mevel : piano, bandonéon
Thierry Waziniak : percussions
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En ces temps de décibels en folie où la bande-son envahit l’espace urbain et tonitrue, un film d’exception, accompagné en direct par des musiciens d’exception, est événement trop rare pour s’en priver. Les Larmes du clown de Victor Sjöström, film suédois des années 20, est une belle histoire d’amour et de trahison, saupoudrée de poésie, d’humour et d’une rare beauté esthétique. On y voit un brillant scientifique trahi par sa femme et son ami qui lui vole le fruit de ses recherches et les présente à sa place à l’Académie des sciences. Comme il s’insurge, l’imposteur le fait passer pour fou et le gifle. Les académiciens s’esclaffent. Alors, riant aux larmes, pour survivre à la fracassante douleur, il devient sous un chapiteau « le clown qui reçoit des gifles ».
Sur scène, Jacques Didonato, clarinettiste, compositeur qui possède une voix vibrante, Gaël Mevel, pianiste, compositeur dont l’art vogue aux frontières d’une musique contemporaine et l’improvisation de jazz, Thierry Waziniak, batteur percussionniste à l’inventivité lyrique. « Pour nous, accompagner ce film – expliquent les musiciens dont la palette sonore se teinte de nostalgie – c’est traverser la richesse des sentiments humains qui font la grandeur du film. » On reste ému et bouleversé. (© Théâtre de Sartrouville)
Premier film américain de Victor Sjöström, "Les larmes du clown" ne représente pas un compromis entre des prétentions commerciales et des prétentions artistiques : il s’agit d’un film purement commercial, réalisé par un immense artiste, un chef-d’oeuvre tant par la façon de mener la narration que par le travail de la lumière ou encore la distribution exceptionnelle. Pour la petite histoire, ce film est le premier à être entièrement produit, dès le tournage, par la MGM et donc le premier à faire apparaître le fameux lion, ici aphone, qui deviendra l’emblème de la firme... ((© Festival d'Anères)
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"Kid Auto Races at Venice" et "Le Cameraman" |
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Dimanche 25 février
Voir ou revoir les grands burlesques de Buster Keaton
et les premiers courts métrages de Chaplin (période Keystone) accompagnés en direct par les élèves de la classe d’improvisation de Jean-François Zygel au CNSMDP.
Deux films au programme :
Kid Auto Races at Venice, de Henry Lehrman
Le Cameraman, de Buster Keaton
Accompagnement musical : Eri Kozaki (piano solo)
>>> En savoir +
Kid Auto Races at Venice, de Henry Lehrman (1914, 11')
Charlie, habillé en clochard pour la première fois, se rend à une course de baby-cart à Venice en Californie. Il va causer bien des soucis aux participants et aux organisateurs.
C'est la première apparition du personnage de Charlot à l'écran
Le Cameraman, d'Edward Sedwick
Etats-Unis - 1928 - 1h06 - noir et blanc - muet
Avec Buster Keaton, Marceline Day...
Les débuts de Shannon comme reporter d'une compagnie d'actualités cinématographiques sont désastreux. Encouragé par Sally, la secrétaire de la compagnie, il s'impose en filmant une émeute dans le quartier chinois...
Dernier "grand" film de Keaton. Des gags fabuleux font du "Cameraman" le film le plus drôle de Keaton. (Jean Tulard)
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Les Rapaces, d'Erich von Stroheim (1925) |
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Dimanche 4 mars
L'un des plus grands films de l'histoire du muet, "Les Rapaces", d'Erich von Stroheim, est mis en musique par le collectif "Inouï" qui, depuis sa création en 1990, poursuit résolument son objectif : promouvoir les musiques nouvelles originales.
Un ciné-concert exceptionnel, présenté en soirée au Balzac, avec :
Guigou Chenevier : percussions batterie
Guillaume Saurel : Violoncelle
Nicolas Chatenoud : guitare basse
Fred Giuliani : samples
Emmanuel Gilot : création sonore
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Un projet de création musicale du collectif Inouï sur "Greed" (Les Rapaces), film muet d’Erich Von Stroheim (1925).
LE FILM
Scénario : d’après le roman “Mac Teague” de Frank Norris (1899)
Réalisation : Erich Von Stroheim
Producteur : Irving Thalberg
Gibson Gowlan : Mac Teague
Zazu Pits : Trina
Jean Hersholt : Marcus
Synopsis
Au début du siècle, le fruste et parfois violent Mac Teague (Gibson Gowland) qui travaille dans les mines d'or de Californie, part avec un dentiste charlatan pour apprendre le métier, poussé par sa mère. A San Francisco, une fois installé à son propre compte, il rencontre par l'intermédiaire de son ami Marcus (Jean Hersholt) la timide Trina (Zasu Pitts), petite amie de ce dernier. Il en tombe amoureux et Marcus s'efface. Mac Teague épouse Trina qui, peu de temps après, apprend qu'elle a gagné 5000 dollars grâce à un billet de loterie acheté du temps où elle était encore avec Marcus… Commence alors une vraie descente aux enfers… Obsédée par son argent dont elle refuse de dépenser le moindre cent, elle sombre dans l'avarice tandis que Marcus, jaloux, cherche à se venger et à récupérer l'argent qu'il estime être le sien… Trina (qui continue à cacher son magot) et Mac Teague tombent dans la misère et deviennent de vraies épaves…
Le drame est inévitable…
ERICH VON STROHEIM
La biographie d'Erich von Stroheim constitua longtemps un mystère, entretenu par lui-même. Il prétendait s'appeler Erich Oswald Hans Carl Marie Stroheim von Nordenwall, fils d'un colonel au 6ème régiment de Dragons et d'une dame de compagnie d'Elisabeth d'Autriche. En réalité, son père était un modeste fabricant de chapeaux de paille et de feutre, et sa mère une simple bourgeoise israélite. Aucun d'eux n'était d'ascendance noble. Seule, la date de naissance est exacte. C'est lors de son exil aux Etats-Unis, vers 1908, que Stroheim décida de se forger une "légende", maintenue vivace jusqu'à sa mort, survenue en sa propriété de Maurepas, en France, le 12 mai 1957.
En 1914, Stroheim s'introduit à Hollywood, alors en pleine expansion, d'abord comme cascadeur, puis figurant. Sa silhouette de "Boche" cruel, au crâne rasé, au port altier et au sourire méprisant, sera vite fameuse. On le baptisera "l'homme que vous aimeriez haïr". Mais en même temps, il découvre les prestiges de la mise en scène, auprès d'un maître : David Wark Griffith. Il travaillera également avec John Emerson, Allan Dwan et George Fitzmaurice. Son premier film en tant que réalisateur sera, en 1919, Blind Husbands. Jusqu'en 1928, il tournera des films de plus en plus coûteux, où s'exprimera librement son goût de la démesure psychologique, de la violence érotique et du baroque décoratif. Son chef-d'oeuvre sera, en 1923, Les Rapaces, qu'André Bazin a qualifié de "seul film d'imagination où le cinéma ait osé le réalisme intégral". Mais cette prodigalité et ces audaces lui vaudront bientôt d'être mis sur la "liste noire" par les producteurs, notamment le tout-puissant Irving Thalberg.
Après avoir été le prince prodigue du cinéma américain muet, Stroheim va devenir, au parlant,une sorte de spectre qui devra se résoudre à hanter les films des autres. Cette seconde carrière d'acteur ne sera d'ailleurs pas négligeable, surtout en France où on le verra beaucoup entre 1936 et 1939 puis au lendemain de la guerre. Un rôle au moins sera digne de son passé : celui du capitaine von Rauffenstein dans La grande illusion de Jean Renoir.
LA MUSIQUE
Le Collectif Inouï compose des musiques inclassables, hors des chapelles du jazz, de la musique contemporaine ou du fourre-tout des musiques actuelles. Leur création sur Les Rapaces d’Erich Von Stroheim amplifie la démesure du film et en souligne la modernité. Les 4 musiciens du Collectif Inouï s’autorisent toutes les libertés musicales pour servir « Les Rapaces » : rythmes acérés, mélodies à la Morricone, bruitismes réalistes ou décalés, séquences minimalistes…Leur partition revisite ce chef d’œuvre du cinéma muet qui donne à voir toute la noirceur de l’âme humaine.
LE COLLECTIF INOUI
Depuis sa création en août 1990, Inouï Productions poursuit résolument son objectif qui est de promouvoir les musiques nouvelles originales. Au cours de ces années, l’association a établi des liens sérieux avec de nombreux artistes créant ainsi un collectif transdisciplinaire où les formes artistiques se croisent et se décloisonnent.
Le Collectif Inouï entend développer et mutualiser les expériences de ce groupe d’artistes dans leur volonté commune d’essayer d’inventer un langage original…un langage inclassable, entre écritures contemporaines, recherche pure et improvisations.
Depuis 2001, dans le cadre de ses projets Musique et Cinéma, Inouï Productions présente 2 ciné-concerts : Nanouk L’esquimau sur le documentaire de R .J. Flaherty (1922) avec G. Chenevier. The Unknown sur le film de Tod Browning (1927) avec G Chenevier, G. Saurel et N. Chatenoud.
Ces créations musicales, bien plus qu’un simple fond musical, font de la musique un acteur à part entière de l’action qui déroule sur la toile…
LES MUSICIENS
Guigou Chenevier
Percussionniste multicarte et compositeur, il a joué dans le groupe de rock hors- normes Etron Fou Leloublan. Il est l’un des musiciens-compositeurs du groupe Volapük .Il a mené le chantier musical Les Figures. Il travaille régulièrement pour le théâtre : avec la Nième Compagnie, avec la compagnie Mises en Scène, et avec le comédien Christian Mazucchini, il crée L’Esprit Fumiste. Il a aussi été comédien-musicien dans la Compagnie de théâtre de rue Délices Dada. Il a créé le duo Body Parts avec Nick Didkovsky et Les Batteries avec Rick Brown. Avec Le Collectif Inouï, il compose et joue des musiques originales sur films muets The Unknown de Tod Browning (1927) depuis 2002 et depuis janvier 2006 Les Rapaces de Erich von Stroheim (1925). Il compose également en solo la musique sur le film Nanouk l’esquimau de R.J. Flaherty. En 2003/04, il a crée Musiques Minuscules, solo minimaliste d’appartement et Le Miroir et Le Marteau, télescopage entre musiciens amateurs et professionnels.En 2005, il crée Le Troupeau Aveugle un spectacle Musique/Lecture/Image sur l’œuvre de John Brunner (1972).Guigou Chenevier a enregistré une quarantaine d’album dont le dernier Pièces musicales avec vues regroupe les musiques des spectacles suivants : Distanze installation sonore sur les toiles du peintre Enrico Lombardi, Psychiatrie Déconniatrie de Christian Mazzuchini sur les textes de Serge Valletti et de François Tosquelles et de Cairn d’ Agnès Régolo d’après Enzo Cormann.
Guillaume Saurel
Violoncelliste de formation classique, mais dérivant volontiers, il a joué dans le spectacle de Maguy Marin Et qu’est-ce que ça me fait à moi ? Il crée le groupe Rien et a joué avec Michèle Bernard dans Des nuits noires de monde. Il participe à la création du groupe Volapük. Il joue dans Les rumeurs de la ville de Guigou Chenevier. Avec Volapük, il a composé la musique de Aujourd’hui Peut-Être de Maguy Marin. Il crée Pince Oreille (musique, bruitage pour dessins animés et jeux) pour Infogrames et Disney Interactive, réalise des bandes-son pour des sites internet. Il joue également dans Un peu plus de lumière de la Cie pyrotechnique Groupe F. Avec Le Collectif Inouï, il compose et joue des musiques originales sur films muets The Unknown de Tod Browning (1927) depuis 2002.Il joue dans Fatch mise en scène de Charlie Kassab, accompagne le chanteur Lionel Damei et compose et joue sur le spectacle de la Cie Mises en scène M'aimes-tu ? de Michèle Addala.
Nicolas Chatenoud
Après avoir fait ses premiers pas dans la musique progressive avec le collectif théâtro-musical Crésudi, il fonde le groupe de rock HdB, avec lequel il enregistre 2 CD. C’est au sein du groupe Les Figures, chantier musical mené par Guigou Chenevier, qu’il participe notamment aux Rencontres Urbaines de La Villette, au festival MIMI ou au festival Musique Action. Il fonde le collectif Multipass qui produit l’installation sonore et visuelle X-Pass. Il compose pour de nombreuses compagnies théâtrales. En solo, la musique du spectacle Monstres ! de la Cie Tératos Logos, et avec Guigou Chenevier, la création musicale des spectacles Ailleurs, Paroles de Pierres et Bleus de Travail de la Cie Mises en Scène. Il compose et participe en tant qu’acteurs aux lectures musicales de Mises en Scène comme Les Lettres d’Algérie et vient de jouer dans leur dernière création Cairn. Il travaille sur un duo avec Andrzej Karpinski, musicien performer polonais.
Fred Giuliani
Depuis 13 années, Fred Giuliani et ses échantillons sonores investissent la scène de la musique créative. Sa rencontre avec Fred Frith au sein d'Helter Skelter lui ouvre les portes de l'improvisation et de l'exploration sonore. Cet opéra-rock, interprété par Que D'la Gueule tournera en Europe durant deux ans et demi. Il fonde E'Pericoloso Sporgersi avec Didier Roth et Laurent Luci. Il participe à FDTC, groupe à géométrie(s) variable(s) en compagnie de nombreux musiciens. Guigou Chenevier le contacte pour le projet Les Figures. Le spectacle de Ray Lema et Dany Kouyaté, Zen Oyem, l'emmène au Burkina Faso en résidence de création. Il compose la musique de 3 films documentaires de Claude Bossion. Au théâtre, il a travaillé avec diverses compagnies comme Générik Vapeur, le Théâtre à Grande Vitesse, le Théâtre Provisoire, La Naïve. Fred Frith l'invite pour Landing, oeuvre contemporaine, commande du Festival Banlieues Bleues, ainsi que pour SEtaccio, spectacle de théâtre gestuel de François Chat commande du Théâtre du Châtelet. Il compose également une création sonore sur l’œuvre de C. Debussy La Boite à Joujou mis en scène par François Chat jouée au Théâtre musical du Châtelet. Il joue dans les dernières créations théâtrales de Charlie Kassab.
Emmanuel Gilot
Après avoir suivi les tournées françaises et européennes de nombreuses formations musicales : Mama Béa, Alain Bashung, l’Art Ensemble of Chicago, Daniel Humair, Que d’la Gueule, Fred Frith … Il a participé à plusieurs créations son pour du théâtre et de la danse : Royal De Luxe, Helter Skelter, Aujourd’hui Peut-Être, l’Esprit Fumiste... Il anime des formations Technique et Son (Arcade, ADDM 84, Adiam 83, CNPT...) Il travaille sur les créations et tournées des différents projets artistiques du Collectif Inouï … Depuis de nombreuses années, il assume la régie son des festivals MIMI (13) dont Miminor en Russie en 2002 et enfin Gare Aux Oreilles (84) (5ème édition en 2006)... .
Mentions obligatoires :
Ce projet est réalisé en partenariat avec Les Grands Films Classiques, le collectif MultiPass et le cinéma Utopia Avignon et coproduit par
Le Théâtre du Cratère- scène nationale d’Alès (30)
Le Théâtre Les Salins- scène nationale de Martigues (13)
Ce projet est soutenu par La Région Paca, la DRAC Paca et la Spedidam.
Photos : Delphine Michelangeli
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Les trois âges, de Buster Keaton |
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Dimanche 25 mars
Voir ou revoir les grands burlesques de Buster Keaton
et les premiers courts métrages de Chaplin (période Keystone) accompagnés en direct par les élèves de la classe d’improvisation de Jean-François Zygel au CNSMDP.
Le programme du 25 mars était accompagné au piano par Michaël Ertzscheid : "Les trois âges" de Buster Keaton était précédé d'un court métrage de Charles Chaplin "Caught in the rain" (1914).
>>> En savoir +
Les trois âges, de Buster Keaton
LES TROIS AGES
Réalisation : Buster Keaton et Edward F. Cline
Avec Buster Keaton, Wallace Beery, Margaret Leahy, Oliver Hardy
1923, 60’, noir et blanc
Résumé
A trois époques différentes, l'âge de pierre, la Rome antique, et l'Amérique contemporaine, un jeune homme se heurte aux difficultés de l'amour lorsque la belle famille lui préfère un rival plus fort ou plus riche...
Ce premier long métrage de Buster Keaton est un festival d'idées dans lequel, au sommet de sa forme physique, il défie une fois de plus les lois de la pesanteur et de l'amour. On le retrouve tour à tour vêtu de peaux de bêtes et bravant la tempête, portant péplum et toge dans une Rome antique et en toc, puis arborant frac et col cassé au jour de son mariage dans l'Amérique moderne des années 1920. Chef-d'œuvre du cinéma comique, le film jongle avec l'espace et le temps pour le plaisir absolu du spectateur.
Le point de vue de Jean Tulard
(Guide des films, Robert Laffont)
« L’amour est l’axe immuable autour duquel tourne le monde », affirme le préambule. Trois exemples, empruntés à l’âge de la pierre, à l’époque romaine et à l’Amérique de 1920, vont le mettre en évidence en montrant comment un jeune homme parvient à faire la conquête de sa bien-aimée, malgré un redoutable rival.
Désopilante parodie d’Intolérance de Griffith. Des gags irrésistibles, notamment dans la course de chars et un hymne à la débrouillardise.
Le point de vue de Jacques Lourcelles
(Dictionnaire du cinéma, Robert Laffont)
L’amour à travers les âges est éternellement identique à lui-même. Il y a les aventuriers, les conquérants prêts à tout pour l’emporter, comme Wallace, et les rêveurs, tel Buster. A l’âge de pierre, Wallace et Buster convoitent la même femme. Wallace, le plus fort physiquement, est préféré à Buster par les parents de la jeune fille. A l’époque de la Rome antique, Wallace est encore le préféré des parents car il a un grade élevé dans l’armée. A l’époque moderne, Wallace l’emporte toujours sur son rival en montrant aux parents son carnet de chèques de la First National Bank. Buster, lui, n’a qu’un chéquier de la Last National. Age de pierre : Buster veut susciter la jalousie de sa belle en courtisant une autre femme. Mais celle-ci est une géante qui le pousse à l’eau. Rome : Buster, toujours malchanceux, reçoit un vase sur la tête, tombé du balcon, de sa dulcinée. Epoque moderne : dans un bar, Buster a bu de l’alcool mélangé à son eau par un bootlegger qui voulait se débarrasser de cette marchandise prohibée et compromettante. Buster, ivre, s’endort. Un client du bar croit à tort que c’est lui qui a envoyé à sa femme un billet doux et se met à le boxer. Age de pierre : un duel à la massue oppose les deux soupirants. Buster ne peut triompher que par la ruse. Il met une pierre dans sa massue et l’emporte ainsi sur son adversaire. En guise de punition, il est traîné derrière un éléphant. Rome : une course de chars départagera les deux rivaux. Comme il neige, Buster Buster prend part à la course sur un char tiré par des chiens de traîneau (il a un animal de rechange dans sa malle arrière). Il excite les chiens à courir en accrochant à une perche qu’il tend devant eux un petit chat que son adversaire déloyal avait jeté dans leurs pattes. Buster gagne. Son ennemi le fait tomber dans une fosse où se trouve un lion. Epoque moderne : match de football américain. Buster, par son agilité, triomphe de son adversaire en le faisant écraser par un groupe de joueurs. A la sortie du stade, Wallace glisse une fiasque d’alcool dans la poche de Buster qui est arrêté (prohibition oblige). Age de pierre : Buster enlève sa dulcinée qu’il charge sur son épaule. Il catapulte des pierres sur ses poursuivants et au cours de la lutte se catapulte lui-même auprès de sa bien-aimée. Il la traîne ensuite par les cheveux : elle est ravie. Rome : il devient l’ami du lion de la fosse en lui faisant les ongles comme une manucure. Il sort de la fosse et se débarrasse de son rival en faisant s’écrouler sur lui les colonnes de la maison. Epoque moderne : il s’échappe du commissariat et enlève la fiancée de Wallace à l’église même où ce dernier allait l’épouser. A l’âge de pierre puis à Rome, les deux époux ont une nombreuse progéniture. A l’époque moderne, ils vivent en compagnie d’un petit chien.
Premier long métrage réalisé par Keaton. C’est une œuvre extrêmement riche qui combine l’invention burlesque pure (gags ponctuels, poursuites, anachronismes), la parodie cinématographique et des éléments de satire sociale. Empruntant à Intolérance sa structure pour la caricaturer, le film se promène à travers les époques et les entremêle. L’intrigue présente cinq fois la même série chronologique (âge de pierre, Rome antique, époque moderne) et ne se contente pas d’un unique va-et-vient entre l’époque d’Adam et Eve et le 20e siècle comme dans Fig Leaves de Hawks (1926). Outre Intolérance, Les trois âges parodie le genre du péplum dans son ensemble. Les pointes de satire sociale concernent surtout l’époque moderne : toute puissance de l’argent, disparition de la famille. Pour son premier grand film, Keaton s’en donne à cœur joie dans les travestissements burlesques, lesquels par leur cocasserie baroque contrastent violemment avec l’impassibilité légendaire du héros. Tout rêveur qu’il soit, celui-ci utilise son ingéniosité et ses étonnantes facultés d’adaptation pour triompher d’un adversaire plus costaud ou plus riche que lui. Aux trois époques, il gagne finalement le cœur de sa belle. La scène où Buster se promène sur son dinosaure comporte un des plus anciens trucages connus, mêlant dessin animé et action réelle.
Le cinéma burlesque : grandeur et déclin
(Philippe Leclercq, SCEREN – CNDP, 2006)
Les années 1920 correspondent à la fois à l’apogée du burlesque et à la fin d’une période pionnière du cinéma américain. « Si les années 1920 furent l’âge d’or du cinéma muet, le cinéma muet fut l’âge d’or des comiques » nous dit Jean-Loup Bourget (in Le Cinéma américain 1895-1980, PUF, 1983).
Peu après le film dramatique, c’est au tour du cinéma burlesque de conquérir ses lettres de noblesse auprès des grandes compagnies en passant du court au long-métrage. Des Trois Âges (1923) à Cadet d’eau douce (1928) en passant par Les Lois de l’hospitalité (1923), La Croisière du navigateur (1924) ou Le Mécano de la « General » (1926), c’est durant cette décennie que Buster Keaton réalise ses films les plus fameux (exception faite du Cameraman conçu en 1929 sous contrôle de la MGM).
C’est encore au cours de cette période que Charles Chaplin s’offre, avec son premier long-métrage – La Ruée vers l’or (1925) –, une image liminaire grandiose où l’on peut voir une immense colonne de chercheurs d’or (au Klondyke) traversant le célèbre Chilkoot Pass.
Que dire également d’un long-métrage burlesque comme Les Trois Âges qui parodie sans complexe le film le plus cher encore jamais réalisé : Intolérance de David Wark Griffith ? Quant à la mise en scène du Mécano de la « General » (espace, figurants, matériel, etc.), elle est tout simplement digne des superproductions les plus ambitieuses.
Plus modeste et moins onéreux, La Croisière du navigateur entraîne malgré tout des frais conséquents.
Les recettes escomptées par les producteurs justifient des dépenses importantes qui étaient jusque-là réservées à des œuvres dramatiques tant les effets esthétiques semblaient superflus, voire incompatibles avec le rire.
Dès lors, les acteurs du burlesque comme Buster Keaton, Harold Lloyd et surtout Charles Chaplin deviennent des vedettes incontestées. Les longs métrages de Keaton coûtaient « de 200 000 à 220 000 dollars, soit 20 à 30 % de plus qu’un film dramatique de production courante. Ils rapportaient entre 1 500 000 et 2 000 000 de dollars, à peu près autant que les films de Harold Lloyd, mais beaucoup moins que ceux de Chaplin, dont les recettes montaient sans peine jusqu’à 3 000 000 de dollars » (in Buster Keaton de Michel Denis, Éditions Anthologie du cinéma, 1970).
Fondée en 1919 par Charles Chaplin, Mary Pickford, Douglas Fairbanks et David W. Griffith – trois stars mondiales aux côtés de l’instigateur du grand spectacle hollywoodien –, Les Artistes Associés (United Artists Corporation), société de production qui distribuera trois films de Keaton entre 1926 et 1928, garantit leur indépendance et leur liberté face aux menaces de regroupements des grands studios. Hélas, fusions et transformations engendrent dès 1925 la rationalisation de la production et l’hégémonie des studios qui, en peu de temps, et bien plus que l’avènement du cinéma parlant, mettent fin à l’esprit du burlesque.
C’est en 1928 que Keaton commet ce qu’il appellera plus tard « la plus grande erreur de [s]a vie ». Sur les conseils de son producteur Joseph Schenk et malgré les avertissements de Chaplin et Lloyd, Keaton renonce à ses propres studios et signe le contrat qui le met sous l’autorité de la MGM. C’est à partir de cette date qu’il commence à être « dévoré » par la société au lion rugissant... En effet, plus question de travailler dans l’improvisation selon les méthodes héritées de Mack Sennett. L’heure des commandes, des contraintes de mise en scène et des œuvres impersonnelles a sonné. Avec elle, le glas du burlesque.
BUSTER KEATON
Joseph Franck « Buster » Keaton naît le 4 octobre 1895 dans l’état du Kansas aux Etats-Unis. C’est le fils aîné de Joseph et Myra Keaton, eux-mêmes artistes de music-hall.
Les débuts sur scène
Les spectacles de music-hall étaient composés de numéros assez courts (comparables dans leur durée à un court-métrage), numéros qui s’enchaînaient très rapidement et qui étaient basés sur un montage très précis, réglé à la seconde et au millimètre. Les artistes se produisaient souvent avec un numéro unique, qu’ils présentaient de ville en ville, profitant ainsi de la répétition pour atteindre une quasi perfection dans la pratique de leur art.
A l’âge d’environ six mois, le jeune Joseph Keaton fait une chute malencontreuse et se voit surnommer « Buster » (gros malin) par Harry Houdini, magicien qui deviendra célébrissime et qui est alors le partenaire de Keaton senior.
Très tôt attiré par les lumières de la scène, Buster se retrouve propulsé au rang de vedette à l’âge de cinq ans, dans le numéro qu’il partage avec son père et sa mère et qui est intitulé : « Les 3 Keaton ».
Il va ainsi pendant de nombreuses années apprendre le métier de comédien auprès de ses parents dans un numéro qui s’intitulera successivement « Les 4 Keaton » (à la naissance de son frère Harry), et enfin « Les 5 Keaton », à l’arrivée de sa sœur Louise.
C’est au cours de ces spectacles que le jeune Buster s’aperçoit que les rires du public sont beaucoup plus forts quand lui-même garde un visage de marbre, malgré les situations amusantes (et assez musclées) que subit son personnage dans un numéro dont l’intensité lui vaut le surnom de « serpillière humaine ».
Il intensifie ce trait pour le rendre indissociable du personnage qu’il va bâtir au cinéma en tournant quelque cinquante films, (rien que pour sa période muette, qui s’étend de 1917 à 1930).
Les débuts au cinéma
En 1917, le numéro des Keaton comme celui de nombreux artistes de music-hall est violemment concurrencé par le cinéma. Né en 1895, celui-ci atteint rapidement une portée universelle grâce aux procédés de reproduction mécanique, produisant à grande échelle films et vedettes. Ainsi, au cours de la même soirée, un acteur de cinéma peut être simultanément présent à Paris, Londres, Berlin, ou New-York, sans parler des nombreuses villes de province du monde entier. C’est grâce au cinématographe que des acteurs burlesques américains comme Charles Chaplin, Harold Lloyd, Harry Langdon ou Laurel & Hardy atteignirent une gloire universelle.
Si Joseph Keaton se refuse à « montrer les 3 Keaton sur un drap de lit à 10 cents le fauteuil », Buster quant à lui se laisse séduire par cette nouvelle manière de travailler et participe en 1917 à son premier film de court métrage, intitulé : Fatty, garçon boucher, où son rôle consiste à « recevoir un sac de farine en pleine poire ».
Cette rencontre avec Roscoe Fatty Arbuckle va être déterminante pour la carrière cinématographique de Keaton ; il va jouer dans une douzaine de courts métrages avec Fatty, avant de réaliser en 1920 son premier film en solo : Malec, Champion de tir.
Keaton réalise et joue dans une vingtaine de courts métrages où il développe un personnage pince-sans-rire, résolument moderne dans sa relation avec les objets contemporains (téléphone, maisons démontables, trains, caméras…) qui deviennent sous son traitement aussi vrais que de véritables personnages.
Il va non seulement exploiter les ressorts comiques qu’il a longuement peaufinés dans sa pratique du music-hall, mais également utiliser le langage cinématographique en virtuose, réussissant le tour de force d’être drôle dans les pires situations, tout en produisant des images de toute beauté.
Entre 1923 et 1930, les longs métrages permettent à Buster Keaton d’approfondir son art et de se hisser au niveau des plus grands.
Parmi ses films les plus célèbres, on citera Le Mécano de la générale (The General, 1926), La Croisière du Navigator (The Navigator, 1924), Les 3 ages, qui est une parodie d’Intolérance de Griffith, Steamboat Bill Junior (1928) et Le Caméraman, premier film qu’il tourne pour la MGM en 1929.
« Le plus grand comique est quand même d’essence dramatique. Tout ce qui lui arrivait était dramatique, mais il était tellement léger qu’au lieu de faire pleurer, il faisait rire ; c’est aussi simple que ça. » (Raymond Devos)
« La beauté de son visage exprime magnifiquement tous les sentiments : son corps tout entier suggère. Les dons acrobatiques apportent une stylisation au mouvement et la grâce est en harmonie avec le comique. La distinction n’est pas feinte, la vulgarité absente. » (Pierre Etaix)
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Le Cabinet du Docteur Caligari, de Robert Wiene (1920) |
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Dimanche 13 mai, 20h30
Dans une fête foraine, vers 1830, le Docteur Caligari exhibe Cesare, un somnambule. Celui-ci prédit à un étudiant, Alan, qu’il vivra jusqu’à l’aube. Il est en effet assassiné dans son lit...
Avec Conrad Veidt (Cesare), Werner Krauss (docteur Caligari), Lil Dagover (Jane), Friedrich Feher (Francis)...
Accompagnement musical en direct : Aidje Tafial (batterie) et Vinnie Peirani (accordéon et clarinette).
Architecte de formation, le batteur Aidje Tafial se produit régulièrement en ciné-concert et au sein de formations très variées (Les Yeux Noirs, Quinte & Sens, etc.)
Premier prix d'accordéon classique au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris en 1996, Vincent Peirani s'est ensuite orienté vers le jazz et joue dans des groupes aux identités musicales très différentes.
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Deux hommes sont assis sur le banc d'un parc, à la tombée du jour. Le plus jeune, Francis, raconte à l'autre son histoire.
Cela a commencé dans l'ambiance bigarrée de la foire d'Holstenwall. Parmi les attractions, un docteur aux allures inquiétantes, Caligari, exhibant dans sa roulotte un somnambule diseur de bonne aventure, Cesare. Leur venue coïncide avec des morts mystérieuses. Alan, un ami de Franz, est l'une des premières victimes, puis c'est au tour de Jane, une jeune femme dont Franz est épris. Elle est enlevée en pleine nuit et sauvée par miracle.
Le coupable n'est autre que Cesare, mais le diabolique docteur parvient à détourner les soupçons. Un soir, Franz suit le docteur à travers les rues tortueuses de la ville, jusqu'à un asile d'aliénés où il a ses entrées. Un grimoire révèle qu'en l'an 1703 un criminel du nom de Caligari se produisait déjà dans les foires avec pour complice un faux somnambule. On enferme le docteur qui se prenait pour cet ancêtre.
L'histoire est-elle terminée? Non, car Franz est en vérité, lui-même un malade, ainsi que Jane et Cesare. Le directeur du véritable asile ressemble lui aussi à Caligari. Franz est-il fou? Ou le sont-ils tous?
Fiche technique
Acteurs : Conrad Veidt (Cesare), Werner Krauss (docteur Caligari), Lil Dagover (Jane), Friedrich Feher (Francis)
Scénaristes : Hans Janowitz, Carl Mayer
Compositeur : Giuseppe Becce
Producteurs : Rudolf Meinert, Erich Pommer
Pour Jacques Lourcelles : "Récit de la divagation d'un fou située dans un espace intérieur, intime, obsessionnel impliquant la disparition de toute distance réaliste entre les objets ainsi que la disparition de toute image réaliste de la nature dont les éléments (arbres, routes, etc…) sont représentés par des décors fabriqués de toutes pièces comme sur une scène de théâtre. L'espace du film devient alors cauchemardesque et morbide, non seulement parce que nous sommes à l'intérieur du cerveau d'un fou, mais aussi parce qu'il a été entièrement façonné par l'esprit et la main de l'homme. Le scénario recèle deux surprises de taille : la découverte, à l'intérieur du récit du fou que Caligari est non seulement bateleur, assassin mais aussi psychiatre et son pendant, la découverte, après la fin du récit du fou, que Caligari est le psychiatre personnellement attaché à soigner le narrateur.
La totale cohérence de ce cauchemar ouvre aussi d'étonnants horizons sur la folie du narrateur et sur la folie en général. Elle est pour une part - la part qui s'exprime sur le plan plastique dans le film - déformatrice, délirante, hallucinée. Elle est pour une autre part - celle qui s'exprime sur le plan dramatique - hyper-logique, convaincante et fascinante.
C'est la collusion à l'intérieur du film entre une vision plastique cauchemardesque et fantasmatique de la folie et une appréhension dramatique parfaitement et implacablement architecturée de cette folie qui fait le mérite de Caligari.
L'interprétation n'est pas le point fort du film. Elle préserve cependant la subtilité de chaque rôle. Le narrateur fou est naturellement le personnage le plus normal, le plus banal. C'est ainsi qu'il se voit. Caligari a au moins deux apparences et deux identités (bateleur, psychiatre). Aux dernières secondes le récit lui en rajoute uen troisième, la plus surprenante de toutes. Cesare a lui aussi plusieurs identités et plusieurs rôles. C'est, à l'intérieur du récit, un assassin et une victime (puisqu'il agit malgré lui). C'est, postérieurement au récit du fou, un malade, et peut-être encore une victime.
Car, bien que la narration soit dominée par le "je" du fou et donc non objective, son contenu impressionne le spectateur jusqu'à devenir à ses yeux, raisonnable. Le dénouement survient si tard et est si bref qu'il ajoute à notre perplexité au lieu de dissiper nos doutes, et cela d'autant plus que les derniers plans du film (ceux qui sont postérieurs au récit du fou) sont encore stylistiquement expressionnistes. Le fou (la folie) a peut-être raison. C'est là l'ultime message d'un film dont l'inquiétude et le doute constituent la substance principale.
Œuvre moderne, surprenante, percutante et quasi inattaquable, Le cabinet du Dr Caligari est une création collective. Il y eut à l'origine un scénario de Carl Meyer et Hans Janowitz basé sur un fait divers et destiné à critiquer, à travers la figure du psychiatre-hyptnotiseur-bateleur-assassin par procuration, les excès de l'autoritarisme dans tous les domaines, administratif (le secrétaire), social politique aussi bien que psychiatriques.
Le producteur Erich Pommer - ou son représentant le réalisateur Rudolf Meinert - confia l'aspect plastique du film aux trois décorateurs Hermann Warm, Walter Reimann, Walter Rohrig. Parmi eux Warm eut un rôle prépondérant. Celui-ci estimait que l'image cinématographique devait être une sorte d'idéogramme et s'opposait à toute solution de continuité entre le caractère graphique de l'image et celui des intertitres. L'emploi systématique du studio, des toiles peintes, les déformations les plus audacieuses du décor, tous procédés où le producteur trouva, en ce qui le concerne, une source non négligeable d'économie, visent à couper le film du réel immédiat. Le film cesse d'être un miroir de la réalité sensible pour ne plus entretenir avec elle qu'un rapport conceptuel et intellectuel.
La mise en scène du film fut alors proposée à Fritz Lang qui la refusa mais intervint de manière capitale dans son élaboration. Il proposa de justifier l'irréalisme des décors en faisant du narrateur du récit l'un des pensionnaires de l'hôpital de Caligari. Quand Robert Wiene fur chargé de la réalisation, le film possédait ainsi déjà une cohérence parfaite."
Source : Jacques Lourcelles, Dictionnaire des films
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La Volonté du mort, de Paul Leni (1927) |
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Dimanche 17 juin, 21h
Avec Laura La Plante, Creighton Hale...
Dans un château hanté, le notaire Crosby a convoqué les héritiers potentiels de Cyrus West, un milliardaire solitaire et grincheux décédé vingt ans auparavant. Rongés par une attente exacerbée, les proches du défunt apprennent que la jeune Annabelle est la seule héritière de toute la fortune...
Sorte de macabre chasse au trésor en huis clos, La volonté du mort est l’un des films d’épouvante les plus réussis des débuts du cinéma. Sur un scénario où chaque énigme en appelle une autre, Paul Leni a construit une dramaturgie de l’ombre et de la lumière. Mais le film est également plein d’humour : archétype des films de maison hantée, il enchaîne à un rythme effréné tous les clichés d’un genre pourtant encore très neuf au cinéma, dans une sorte de parodie de tous les films à venir.
Accompagnement musical : une formation de 13 musiciens sous la direction de Mauro Coceano
Musique originale composée et dirigée par Mauro Coceano
Piano : Mauro Coceano - Chant, piano : Claire Lavandier - Flûte, piano : Hiroko Sugiura - Flûte, saxophone : Agnès Denamur - Violon : Meg Morley, Sylvie Hébrard, István Ribardière - Alto : Jérôme Eskenazi - Violoncelle : Pat Griffiths et Jean-Sébastien Oudin - Contrebasse : Marine Tan-Si - Clarinette et clarinette basse : Aurélie Pichon - Saxophone baryton et soprano : Bastien Feres.
Les répétitions ont été menées dans le cadre d’un stage organisé par l’Espace 1789 à Saint-Ouen et le Festival d’Anères.
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Cadet d'eau douce, de Buster Keaton |
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Dimanche 24 juin, 11h
Voir ou revoir les grands burlesques de Buster Keaton
et les premiers courts métrages de Chaplin (période Keystone) accompagnés en direct par les élèves de la classe d’improvisation de Jean-François Zygel au CNSMDP.
Au programme le 24 juin : "Cadet d'eau douce" de Buster Keaton, précédé d'un court métrage de Charles Chaplin : "A Film Johnnie"
Accompagnement au piano par Michaël Ertzscheid.
>>> En savoir +
A FILM JOHNNIE
Usa 1914
BURLESQUE
Série : CHARLES CHAPLIN - 1 Keystone
Production : KEYSTONE
Réalisation : George NICHOLS
Avec : Charles CHAPLIN, Roscoe "Fatty" ARBUCKLE, Mabel NORMAND, Ford STERLING, Mack SENNETT, Virginia KIRTLEY
Charles se retrouve par hasard dans un studio de cinéma. Le tournage du film se terminera par sa faute et sa maladresse en véritable catastrophe.
N & B 6'11
CADET D'EAU DOUCE (Steamboat Bill Junior)
Réalisation : Buster Keaton et Charles Reisner
Avec Buster Keaton, Ernest Torrence, Tom Lewis
1928, 80’
De retour de l’Université, le jeune William Canfield retrouve son père propriétaire d’un vieux rafiot qui navigue sur le Mississipi, le « Steamboat Bill ». Canfield Senior voudrait bien que son fils le seconde dans son travail de navigation ; mais le jeune homme est tombé amoureux de Kitty, la fille du banquier King, qui a frêté justement un luxueux steamer concurrent direct de celui de Canfield. Les tentatives de Canfield de William pour rejoindre Kitty sont continuellement contrecarrées par son père ; jusqu’au jour où le banquier King Fait emprisonner ce dernier. Survient alors un cyclone, fréquent dans ces régions. Le cataclysme ravage le pays. Canfield Junior sauve Canfield Senior, Kitty et son père de la fureur des éléments… et s’empresse de sauver un pasteur de la noyade pour sceller la réconciliation des deux familles.
Souvent considéré par les critiques comme un des deux meilleurs films de Keaton avec Le Mécano de la « General », le film contient une étonnante séquence d'ouragan, et surtout un plan d'anthologie qui symbolise tous les personnages joués par Keaton : une façade s'effondre sur lui qui passe à travers une fenêtre, et continue sa course effrénée.
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8, 9, 10 et 12 juillet à 20h30
Dans le cadre de la 5e édition du Festival Paris Cinéma (3-14 juillet), le Balzac a proposé une rétrospective Ernst Lubitsch. Au programme : 4 séances en ciné-concert.
- Dimanche 8 juillet, 20h30
Quand j’étais mort… (Als ich tot war) (1916, All, 37min) + Les Filles de Kohlhiesel (Kohlhiesels Töchter) (1920, All, 61min)
Présentation : Serge Bromberg
Accompagnement musical : pour le 1er film, Serge Bromberg (piano) et, pour le second, Roch Havet (piano) et Booster (guitare, machines)
Lecture des intertitres : Nicolas Carpentier (Talents Cannes 2007 de l'ADAMI)
- Lundi 9 juillet, 20h30
La Chatte des montagnes (Die Bergkatze) (1921, All, 85min)
Présentation : N.T. Binh
Accompagnement : Aidje Tafial (batterie)
Lecture des intertitres : Nicolas Carpentier (Talents Cannes 2007 de l'ADAMI)
- Mardi 10, 20h30
Je ne voudrais pas être un homme (Ich Möchte kein Mann sein) (1918, All, 45min) + La Poupée (Die Puppe) (1919, All, 57min)
Présentation : Matthias Steinle
Accompagnement : Jacques Cambra (piano), Wilfrid Arexis (trombone), Kevin Arexis (sax alto et soprano)
Lecture des intertitres : Sabrina Seyvecou (Talents Cannes 2007 de l'ADAMI)
- Jeudi 12 juillet, 20h30
La Princesse aux huîtres (Die AusternPrinzessin) (1919, All, 63min)
Présentation : Jean-Loup Bourget
Accompagnement : Jean-François Zygel (piano)
Lecture des intertitres : Samuel Theis (Talents Cannes 2007 de l'ADAMI)
>>> En savoir +
LA "BERLIN TOUCH" D'ERNST LUBITSCH
Si Ernst Lubitsch reste dans les mémoires comme le maître de la comédie américaine classique, c’est pourtant de l’autre côté de l’Atlantique, dans la vieille Europe, que se situent ses débuts au cinéma. Ses premiers films, tournés en Allemagne, sont des œuvres méconnues et hilarantes, parmi les plus inventives de la période du cinéma muet. Avec une liberté de ton et une inventivité formelle débridée, il passe au crible toutes les conventions sociales, ridiculisant l’institution du mariage, la famille, l’armée, se jouant des identités sexuelles et déclinant toutes les formes de méprises qui en découlent. Paris Cinéma vous invite à découvrir la « Berlin Touch » d’Ernst Lubitsch : un humour transgressif, excessif, qui flirte avec l’absurde, se plaît à inverser les valeurs, intervertir les identités, et qui contient déjà tout les éléments qui feront de la « Berlin Touch » la fameuse « Lubitsch Touch »
LES FILMS PROGRAMMES
Quand j’étais mort (Als ich tot war)
1916 / Allemagne
Ernst, jeune marié passionné d’échec, n’hésite pas à braver les objections de sa femme et de sa belle-mère pour aller au club. Un soir, il trouve la porte close et une lettre lui ordonnant de quitter l’appartement. Bien décidé à profiter de la vie, il se fait passer pour mort. Apprenant par une annonce que sa femme recherche un domestique et fatigué de sa vie de débauche, il se présente chez lui déguisé en valet.
Quand j’étais mort est le plus ancien film du réalisateur retrouvé à ce jour. Petit bijou de la comédie burlesque, il est un des rares témoignages que l’on ait de la carrière d’acteur de Lubitsch. Dans cette farce, Ernst Lubitsch s’éloigne du rôle du juif débrouillard qu’il interprète à ses débuts. Sous son déguisement grotesque et sa perruque, il s’en donne à cœur joie, adressant de nombreux clins d’œil au spectateur, complice de son travestissement.
33 min / 35 mm / noir et blanc / muet / copie restaurée
intertitres allemands sous-titrés français / accompagnement musical
scénario Ernst Lubitsch
production Projektions-AG Union
interprétation Ernst Lubitsch, Louise Schenrich, Lanchen Voss
distribution Lobster Films
Accompagnement en direct : Serge Bromberg (piano)
Les Filles de Kohlhiesel (Kohlhiesels Töchter)
1920 / Allemagne
Patron d’une petite taverne en montagne, le brave Kohlhiesel a deux filles que tout oppose: Gretel, adorable créature, est aussi douce et coquette que sa sœur Liesl est revêche et souillon. Alors que la première attire tous les hommes, la seconde les fait fuir. Cependant, leur père n’accepte de donner la main de Gretel qu’à la condition que le prétendant trouve un mari pour sa sœur mal-aimée.
Dans cette transposition en Bavière de La Mégère apprivoisée, Lubitsch réalise une comédie insolite dans laquelle se côtoient allégrement la satire de mœurs provinciales, la farce grotesque et la grivoiserie. Abordant avec humour le thème du divorce, elle annonce les comédies américaines classiques dites du remariage. Le réalisateur offre ici à Henny Porten les deux rôles principaux féminins que tout oppose, défi que l’actrice relève avec brio.
1h04 / 35 mm / noir et blanc / muet
intertitres allemands lus en français / accompagnement musical
scénario Hanns Kräly, Ernst Lubitsch d’après La Mégère apprivoisée de William Shakespeare
production Messter-Film GmbH
image Theodor Sparkuhl
décors Jack Winter
costumes Jan Baluschek
interprétation Henny Porten, Emil Jannings Gustav von Wangenheim, Jacob Tiedtke, Willi Prager
ayant droit Friedrich-Wilhelm-Murnau-Stiftung
distribution Transit Films
Accompagnement en direct : Roch Havet duo (piano, machines)
La Chatte des montagnes (Die Bergkatze)
1921 / Allemagne
Le jeune lieutenant Alexis se rend à la forteresse de Tossenstein, son nouveau lieu d’affectation. En chemin, il rencontre la belle Rikscha, « la Chatte des montagnes » au tempérament de feu (Pola Negri). Il en tombe immédiatement amoureux et en gage de fidélité, lui donne son pantalon d’uniforme. Arrivé à la forteresse, son commandant lui confie la direction d’une expédition punitive contre Claudius, le chef des brigands, qui n’est autre que le père de Rikscha. En récompense, il lui offre la main de sa fille, Lilli…
Comme toujours chez Lubitsch, l’amour n’est jamais simple ! Le triangle amoureux ici représenté en est la forme élémentaire. Le réalisateur pimente le scénario de son film, d’une satire de l’armée et du donjuanisme à travers un personnage de lieutenant coureur de jupons. Les costumes incroyables, les décors intérieurs très stylisés, contrastant avec les plans extérieurs de montagnes enneigées, en font une œuvre incroyablement riche et soignée. Ce film était l’un des préférés de son réalisateur.
1h25 / 35 mm / noir et blanc / muet / copie restaurée
intertitres allemands lus en français / accompagnement musical
scénario Hanns Kräly, Ernst Lubitsch
production Projektions-AG Union
image Theodor Sparkuhl
décors Ernst Stern
interprétation Pola Negri, Paul Heidemann, Wilhelm Diegelmann, Victor Janson, Marga Köhler, Edith Meller
ayant droit Friedrich-Wilhelm-Murnau-Stiftung
distribution Transit Films
Accompagnement en direct : Aidje Tafial (batterie)
Je ne voudrais pas être un homme (Ich möchte kein Mann sein)
1918 / Allemagne
La jeune et turbulente Ossi supporte mal les préceptes rigides que lui impose sa tante et l’autorité de son oncle. Profitant du départ de ce dernier pour affaires, elle se déguise en homme pour profiter d’une liberté qui lui est inconnue et ce, malgré la présence du Dr Kersten, chargé de la surveiller pendant l’absence de son oncle. Elle se rend à un bal nocturne, lieu de tous les vices…
Le travestissement entraîne l’héroïne dans des mésaventures qui lui font découvrir, à son grand étonnement, qu’il n’est pas plus facile d’être un homme ! À travers ce personnage burlesque, Ernst Lubitsch propose une comédie « féministe » jubilatoire sur le travestissement, qui interroge les conventions sociales, et dans laquelle la comédienne Ossi Oswalda déploie toutes les facettes de son talent comique.
45 min / 35 mm / noir et blanc / muet
intertitres allemands lus en français / accompagnement musical
scénario Hanns Kräly, Ernst Lubitsch
production Projektions-AG Union
image Theodor Sparkuhl
décors Kurt Richter
interprétation Ossi Oswalda, Ferry Sikla, Kurt Götz, Margarete Kupfer, Victor Janson
ayant droit Friedrich-Wilhelm-Murnau-Stiftung
distribution Transit Films
Accompagnement en direct : Jacques Cambra (piano), Wilfrid Arexis (trombone), Kevin Arexis (sax alto et soprano)
La Poupée (Die Puppe)
1919 / Allemagne
Sommé de se marier par son oncle, le Baron de Chanterelle, le timide Lancelot se voit soudain la cible de nombreuses prétendantes. Terrorisé, il se réfugie dans un monastère. Cependant, les moines qui l’accueillent verraient d’un très bon œil ce mariage, dont la dot leur assurerait un avenir meilleur. Ils parviennent à convaincre alors le jeune homme d’obéir à son oncle et organisent un mariage factice avec… une poupée.
Six ans avant Fiancée en folie de Buster Keaton, Ernst Lubitsch brosse le portait d’un jeune homme poussé au mariage contre sa volonté. Lancelot, véritable caricature du timide, préfère épouser une poupée plutôt que de se confronter à une vraie femme. Interprétant, pour la deuxième fois sous la caméra de Lubitsch, le rôle de la fille de Victor Janson, Ossi Oswalda déploie son talent en alliant le jeu mécanique de la poupée et l’humanité de la jeune fille. Une comédie féerique, nimbée d’une atmosphère expressionniste.
1h04 / 35 mm / noir et blanc / muet
intertitres allemands lus en français / accompagnement musical
scénario Hanns Kräly, Ernst Lubitsch, d’après une histoire d’Ernst Theodor Amadeus Hoffmann
production Projektions-AG Union
image Theodor Sparkuhl
décors Kurt Richter
costumes Kurt Richter
interprétation Hermann Thimig, Ossi Oswalda, Victor Janson, Jacob Tiedkte, Max Kronert, Marga Kölher
ayant droit Friedrich-Wilhelm-Murnau-Stiftung
distribution Transit Films
Accompagnement en direct : Jacques Cambra (piano), Wilfrid Arexis (trombone), Kevin Arexis (sax alto et soprano)
La Princesse aux huîtres (Die Austernprinzessin)
1919 / Allemagne
Le richissime américain Quaker, roi des huîtres, souhaiterait marier sa fille Ossi, charmante et dévergondée, à un prince. Cette dernière passe une annonce dans un journal pour trouver l’heureux élu. Nicki, prince noceur et désargenté, intéressé par l’offre, envoie son ami et secrétaire Joseph afin d’évaluer la situation. Ce dernier, pris pour le prince, ne détrompe pas la jeune fille qui, sans plus attendre, le conduit à l’autel…
À cette trame de comédie de remariage, tourné dans des décors spectaculaires, et à un rythme trépidant, se mêle une satire acerbe de l’Amérique. En résulte un film étonnant et extrêmement novateur. Dans cette variation sur le thème du prince et de la milliardaire, Lubitsch use du ressort comique du quiproquo identitaire, qui deviendra la « marque de fabrique » de ses comédies américaines : la Lubitsch Touch.
1h03 / 35 mm / noir et blanc / muet / copie restaurée
intertitres allemands lus en français / accompagnement musical
scénario Hanns Kräly, Ernst Lubitsch
production Projektions-AG Union
image Theodor Sparkuhl
décors Rochus Gliese, Curt Richter
musique William Davies
interprétation Ossi Oswalda, Victor Janson, Julius Falkenstein, Harry Liedtke, Max Kronert
ayant droit Friedrich-Wilhelm-Murnau-Stiftung
distribution Transit Films
Accompagnement en direct : Jean-François Zygel
LES MUSICIENS
Serge Bromberg (piano)
PDG de Lobster Films depuis 1984, il a réuni une collection de films anciens très rares. Depuis 1992, il présente au public et accompagne au piano le ciné-concert insolite « Retour de Flamme ». Il a également fait des accompagnements au piano au Festival de Cannes, au Musée d’Orsay, au Louvre, au Parc des Tuileries… Producteur délégué pour la télévision depuis 1994, il a produit plus de 500 magazines et émissions, films d’entreprises et documentaires. Serge Bromberg est par ailleurs directeur artistique du festival international du film d’animation d’Annecy depuis 1999 et membre des conseils d’administration de la Fondation GAN pour le cinéma et de la Cinémathèque Française.
Roch Havet (piano)
Autodidacte touche à tout, Roch Havet a d'abord joué dans des troupes de théâtre et des groupes de jazz, puis beaucoup de chansons françaises. Compositeur pour de nombreuses productions (chanson, théâtre, comédie musicale, dramatique radiophonique...), il a développé depuis longtemps une technique d'improvisation pour la musique de films, seul ou à plusieurs. Il a son actif une centaine d’accompagnements, du piano solo à l'orchestre de 10 musiciens.
Aidje Tafial (batterie)
Architecte de formation, il se passionne pour la batterie qui est pour lui plus qu’un instrument de musique ou un moyen d’expression. Sa maîtrise de l’instrument lui permet de jouer au sein de formations aux visages multiples : solo, duo, trio, quintet ou orchestre… des clubs parisiens aux salles de province, en passant par des festivals en France ou à l’étranger. Il est attiré autant par la musique tsigane que le jazz, ou encore des ciné-concerts avec Jacques Cambra au cinéma Le Balzac. Son premier solo sur La Chatte des montagnes marque le départ d’une recherche personnelle sur l’œuvre de Lubitsch.
Jacques Cambra (piano)
Après une formation classique à l’École Normale de musique de Paris, Jacques Cambra se tourne, dès 1997, vers l’accompagnement de films muets en direct, en privilégiant le travail autour de l’improvisation. Ciné concertiste en France comme à l’étranger, il accompagne régulièrement les programmes « Retour de Flamme » et compte à ce jour environ 80 longs métrages et 200 courts métrages à son répertoire. Il collabore régulièrement dans de nombreux festivals de film et dirige également l’association Fos’Note. Il est aussi directeur artistique des ciné-concerts du cinéma Le Balzac à Paris.
Wilfrid Arexis (trombone)
Dès l’âge de 7 ans, il s’initie au piano et à la batterie. À 12 ans, il s’essaie à la basse pour enfin se lancer à 15 ans au trombone en s’inscrivant au Conservatoire de Toulouse où il s’intéresse au Jazz. Après l’obtention du Diplôme d’État de trombone, il est nommé Directeur de l’École de Musique Intercommunale Guy Laffite à Saint-Gaudens. Il suit des cours d’orchestration, d’analyse et des stages avec Lou Bennett, Ted Curson, Phil Abraham, Sarrah Morrow, Philippe Renault.
Kevin Arexis (sax alto et soprano)
Né en 1987, Kevin Arexis a commencé le piano et la batterie dès l’âge de 7 ans, à l’École de Musique Guy Lafitte (St-Gaudens, France), puis débute au saxophone alto et soprano, avec le professeur Hervé Coyandé. Il entre au Conservatoire National de Toulouse en 2002. Il s’est produit dans de nombreux festivals de jazz (festival off de Marciac, Guiness Jazz Festival de Cork en Irlande…) et enseigne le saxophone à l’École de Musique Guy Lafitte. Depuis 2004, il participe à l’illustration musicale de nombreux films, dans le cadre du festival du film muet d’Anères.
Jean-François Zygel (pianiste)
Pianiste et compositeur, il improvise régulièrement en concert pour le cinéma muet, le théâtre, la danse, la radio et la télévision. Il présente chaque mois, avec l’orchestre philharmonique de Radio-France, les œuvres du grand répertoire à la Maison de la radio où il est également chargé d’une émission hebdomadaire en direct. Professeur d’écriture et d’improvisation au Conservatoire de Paris, il a remporté une Victoire de la Musique Classique en 2006. Il est aujourd’hui reconnu en France et à l’étranger comme l’un des meilleurs spécialistes de l’accompagnement en concerts de films muets.
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Lundi 22 octobre
Deux films au programme : "Carmen" de Cecil B. De Mille (1915), suivi de "Charlot joue Carmen" (Charles Chaplin, Essanay Comedies, 1915-1916)
Accompagnement musical : carte blanche à Roch Havet.
Roch Havet sera accompagné de Guillaume Dutrieux et Booster (guitares, machines).
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CARMEN
Usa 1915
DRAME
Série : C.B. DE MILLE
Réalisation : Cecil B. DE MILLE
Avec : Géraldine FARRAR, Wallace REID, Pedro de CORDOBA
Les amours mouvementées de la belle Carmen et du soldat Don José, déserteur par amour .
Carmen vu par De Mille dont on reconnaît le génie naissant dans les scènes de corrida.
Muet N & B 46'01
A BURLESQUE ON CARMEN
Usa 1915
BURLESQUE
Série : CHARLES CHAPLIN - 2 Essanay
Production : ESSANAY - GENERAL FILM Co.
Réalisation : Charles CHAPLIN
Avec : Charles CHAPLIN, Edna PURVIANCE, Ben TURPIN, Léo WHITE
Parodie du Carmen de Bizet. Des contrebandiers débarquent à terre et envoie Carmen la bohémienne auprès de Don José afin de contrôler la contrebande de la ville et assurer leurs trafics.
Muet sonorisé N & B 38'26
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Mardi 6 novembre, 21h
Deux films au programme :
Dr Jekyll & Mr Hyde, de John Robertson
Avec : John Barrymore, Martha Mansfield, Brandon Hurst, Charles Lane, George Stevens, Nita Naldi
Suspense et malaise sont au rendez-vous avec d’impressionnantes transformations du célèbre acteur John Barrymore.
La performance d'acteur réalisée par John Barrymore dans ce grand film classique de 1920, lui valut d'être acclamé comme étant le plus grand acteur du cinéma du moment. Quasiment sans maquillage et avec un minimum de trucages, Barrymore ne compta que sur son époustouflant talent d'acteur et son jeu de scène extraordinaire pour exercer la mutation entre ses deux personnages. Il alla jusqu'à se disloquer la mâchoire pour réussir à merveille son rôle. Un véritable tour de force...
Le film était suivi d'un pastiche avec Stan Laurel.
Sur une musique originale de Christofer Bjurström
Interprétée sur scène par Daniel Palomo-Vinuesa au traitement électronique, Pierre Stéphan au violon
et Christofer Bjurström au piano et flûtes.
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John Barrymore (1882-1942), un acteur au destin aussi noir que le film. Issu d’une grande famille de comédiens shakespeariens, il rencontre son premier succès cinématographique avec « Doctor Jekyll and Mister Hyde », avant d’incarner Sherlock Holmes avec autant de succès. A l’arrivée du cinéma parlant, sa carrière s’annonce prometteuse (il tourne avec Greta Garbo, George Cukor), mais l’alcoolisme le rattrape et, à la fin des années trente, il n’est plus que l’ombre de lui-même et meurt en 1942.
Synopsis : Adapté du célèbrissime roman de Robert Louis Stevenson, ce film raconte le drame de Docteur Henry Jekyll, un brillant et irréprochable médecin de la bonne société anglaise de la fin du XIXième siècle. Obsédé par l’idée de séparer le bien du mal dans l’homme, le Dr Jekyll invente un étrange breuvage qui lui permet de se transformer, quand il le souhaite, en son double maléfique « Mister Hyde » qui assouvit sous cet aspect ses plus inavouables pulsions. Mais qui l’emportera du bon Docteur Jekyll ou de son double, l’horrible Mister Hyde ?
Pour le plaisir et pour ne pas faire de cauchemars, ce film est accompagné en 2nde partie de "Doctor Pyckle and Mister Pride" (« Sauce piquante »).
Un film burlesque de Percy Pembroke (1925) avec Stan Laurel
Un Stan Laurel déchaîné et hilarant, une vraie personnalité ! Une parodie brillante du film précédent, où le gentil docteur Pyckle se transforme en un monstre chevelu qui terrorise les enfants et les femmes seules…
Pour accompagner le suspens et l’obscurité qui jaillissent de l’écran, la musique de Christofer Bjurström se fait double et distordue : sur scène deux musiciens jouent en direct, plongés dans les méandres de l’électronique qui leur donne ainsi une nouvelle identité sonore.
Pour « Docteur Jekyll et Mr Hyde », film sur les obscurs dessous de la conscience au sein de la puritaine société victorienne, c’est un duo piano/violon qui bascule entre l’élégance et la distorsion grimaçante, amplifiant sa déformation dans les méandres sonores de l’électroacoustique.
Depuis quinze ans, Christofer Bjurström, pianiste et compositeur suédois, travaille particulièrement sur le lien entre le spectacle et la musique vivante, en composant pour le théâtre et le cinéma, plus particulièrement pour le cinéma muet. Fortement impliqué dans le milieu du jazz français, Christofer Bjurström compose les musiques de ses ciné-concerts pour des formations variées
(percussions, violoncelle, clarinettes, saxophones, contrebasse) dans lesquelles il est au piano ou à la flûte harmonique (instrument suédois).
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Le Journal d'une fille perdue, de G. W. Pabst (1929) |
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Lundi 19 novembre, 21h
Ce film magnifique était accompagné au piano solo par Giovanni MIRABASSI.
Le Journal d’une fille perdue (1929)
Réalisation : G. W. Pabst
Avec Louise Brooks, Joseph Rovensky, Vera Pawlowa
Après "Loulou", Pabst retrouve l'inoubliable Louise Brooks pour un chef d'oeuvre, véritable brûlot contre la bourgeoisie hypocrite qui fut à l'époque assassiné par la censure.
Thymiane, fille du pharmacien Henning, est séduite par le préparateur de son père, Meinert. Ce dernier refuse de l'épouser lorsqu'il apprend qu'elle est enceinte. A sa naissance, le bébé est mis en nourrice et la mère enfermée dans une sévère maison de redressement. Thymiane réussit à s'évader et trouve refuge dans une maison close...
"N'ayons pas peur des mots.
Nous sommes en face d'un chef d'œuvre.
Rarement la beauté cinématographique n'aura été aussi près de l'efficacité du langage. Dans un tout d'une cohérence absolue, l'art de Pabst harmonise la photogénie des visages, la fluidité du montage, la présence significative des décors, le rôle des objets, la justesse des éclairages et la position privilégiée de la caméra...
>>> En savoir +
Le Journal d'une fille perdue a toutes les apparences d'un mélodrame.. toutefois, nous sommes fort loin des codes de narration du genre. Nous en sommes même à l'opposé, et des historiens du cinéma comme Raymond Borde et Freddy Buache parlaient d'un " anti-mélo " ( dans " cinéma réaliste allemand "). Pabst refuse constamment les interprétations tranchées et plonge les rapports entre les personnages dans une ambiguïté fondamentale. c'est son immoralisme qui transforme le Journal d'une fille perdue en anti-mélo.
Cette peinture d'une classe corrompue par la morale chrétienne et les valeurs de l'argent s'achève par un sacrifice de taille: Thymiane, après la mort de son père, offre l'argent de son héritage à Sa petite sœur. Le plus naturellement du monde. Tout comme elle avait accepté le rendez-vous du commis libidineux, comme elle avait accepté d'être l'enjeu de la loterie, comme elle enfilera les vêtements de dame patronnesse pour mieux séduire la charité chrétienne de l'intérieur.
Pabst fait le grand ménage. Il place dans la même poubelle l'argent, le pêché, le bien, le mal, la morale, la justice. De ce grand naufrage des valeurs, il ne sauve que l'amour.
Il fallait beaucoup de génie pour faire passer un tel message antipuritain et antibourgeois. En ce sens, en plus de ses indéniables dons de cinéaste, Pabst a été servi par l'extraordinaire photogénie de Louise Brooks, actrice d'exception, dont la seule présence exprime, selon un mot de Lotte H.Eisner, "l'essence de l'œuvre d'art ".
Raymond Lefèvre dans la Revue du cinéma
A propos de Giovanni Mirabassi
Né à Perugia (Italie) en 1970, il est autodidacte. Après quelques expériences marquantes en Italie (il joue notamment avec Chet Baker en 1987, et Steve Grossman en 1988), il choisit la France, et s'établit à Paris en 1992.
Lauréat du concours international d'Avignon en 1996, dont il remporte le prix du meilleur soliste, il enregistre le disque « Dyade -- En bonne et due forme », en duo avec le contrebassiste Pierre-Stéphane Michel. Depuis il collabore avec plusieurs musiciens de la scène parisienne et internationale, tels que Stefano Di Battista, Flavio Boltro, Louis Moutin, Glenn Ferris, Andrzej Jagodzinski, Michel Portal, Nelson Veras et mène de front son activité de leader en sortant plusieurs albums auprès du label Sketch, dont le solo « Avanti ! », qui dépasse à ce jour les 20.000 copies vendues. Lui ont été décernés les prestigieuses Victoires du Jazz en 2002, et son album (((air))), en trio avec Glenn Ferris et Flavio Boltro a été élu meilleur disque de l'année 2003 par l'Académie du jazz Django Rehnardt. Il joue dans des nombreuses salles et festivals internationaux tels que le Paris Jazz Festival, Era jazzu, JVC Jazz festival, Nortsea jazz, etc.
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La Croisière du Navigator, de Donald Crisp (1924) |
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Dimanche 25 novembre, 11h
Un dimanche par mois, à 11h, retrouvez les grands classiques du burlesque accompagnés en direct par des musiciens issus de la classe d'inprovisation au piano du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Pour la saison 2007-2008, nous vous donnons rendez-vous avec deux maîtres du genre : Harold Lloyd et Buster Keaton.
Buster Keaton à l'affiche de cette séance du mois de novembre, avec la célébrissime "Croisière du Navigator". Ce film était accompagné en trio par Pierre Mancinelli (piano), David Mancinelli (violon) et Michel Peres (basse).
Synopsis
Rollo Treadway est un jeune milliardaire oisif, insouciant et paresseux, qui n’a jamais eu à travailler. Suite à un étrange concours de circonstances, il est abandonné sur un navire de croisière à la dérive, le Navigator, en compagnie de Betsy, la fille qu’il voudrait épouser. Nos deux jeunes parviendront-ils à survivre, seuls sur un bateau et sans l’aide de domestiques ?
>>> En savoir +
BUSTER KEATON
Joseph Franck « Buster » Keaton naît le 4 octobre 1895 dans l’état du Kansas aux Etats-Unis. C’est le fils aîné de Joseph et Myra Keaton, eux-mêmes artistes de music-hall.
Les débuts sur scène
Les spectacles de music-hall étaient composés de numéros assez courts (comparables dans leur durée à un court-métrage), numéros qui s’enchaînaient très rapidement et qui étaient basés sur un montage très précis, réglé à la seconde et au millimètre. Les artistes se produisaient souvent avec un numéro unique, qu’ils présentaient de ville en ville, profitant ainsi de la répétition pour atteindre une quasi perfection dans la pratique de leur art.
A l’âge d’environ six mois, le jeune Joseph Keaton fait une chute malencontreuse et se voit surnommer « Buster » (gros malin) par Harry Houdini, magicien qui deviendra célébrissime et qui est alors le partenaire de Keaton senior.
Très tôt attiré par les lumières de la scène, Buster se retrouve propulsé au rang de vedette à l’âge de cinq ans, dans le numéro qu’il partage avec son père et sa mère et qui est intitulé : « Les 3 Keaton ».
Il va ainsi pendant de nombreuses années apprendre le métier de comédien auprès de ses parents dans un numéro qui s’intitulera successivement « Les 4 Keaton » (à la naissance de son frère Harry), et enfin « Les 5 Keaton », à l’arrivée de sa sœur Louise.
C’est au cours de ces spectacles que le jeune Buster s’aperçoit que les rires du public sont beaucoup plus forts quand lui-même garde un visage de marbre, malgré les situations amusantes (et assez musclées) que subit son personnage dans un numéro dont l’intensité lui vaut le surnom de « serpillière humaine ».
Il intensifie ce trait pour le rendre indissociable du personnage qu’il va bâtir au cinéma en tournant quelque cinquante films, (rien que pour sa période muette, qui s’étend de 1917 à 1930).
Les débuts au cinéma
En 1917, le numéro des Keaton comme celui de nombreux artistes de music-hall est violemment concurrencé par le cinéma. Né en 1895, celui-ci atteint rapidement une portée universelle grâce aux procédés de reproduction mécanique, produisant à grande échelle films et vedettes. Ainsi, au cours de la même soirée, un acteur de cinéma peut être simultanément présent à Paris, Londres, Berlin, ou New-York, sans parler des nombreuses villes de province du monde entier. C’est grâce au cinématographe que des acteurs burlesques américains comme Charles Chaplin, Harold Lloyd, Harry Langdon ou Laurel & Hardy atteignirent une gloire universelle.
Si Joseph Keaton se refuse à « montrer les 3 Keaton sur un drap de lit à 10 cents le fauteuil », Buster quant à lui se laisse séduire par cette nouvelle manière de travailler et participe en 1917 à son premier film de court métrage, intitulé : Fatty, garçon boucher, où son rôle consiste à « recevoir un sac de farine en pleine poire ».
Cette rencontre avec Roscoe Fatty Arbuckle va être déterminante pour la carrière cinématographique de Keaton ; il va jouer dans une douzaine de courts métrages avec Fatty, avant de réaliser en 1920 son premier film en solo : Malec, Champion de tir.
Keaton réalise et joue dans une vingtaine de courts métrages où il développe un personnage pince-sans-rire, résolument moderne dans sa relation avec les objets contemporains (téléphone, maisons démontables, trains, caméras…) qui deviennent sous son traitement aussi vrais que de véritables personnages.
Il va non seulement exploiter les ressorts comiques qu’il a longuement peaufinés dans sa pratique du music-hall, mais également utiliser le langage cinématographique en virtuose, réussissant le tour de force d’être drôle dans les pires situations, tout en produisant des images de toute beauté.
Entre 1923 et 1930, les longs métrages permettent à Buster Keaton d’approfondir son art et de se hisser au niveau des plus grands.
Parmi ses films les plus célèbres, on citera Le Mécano de la générale (The General, 1926), La Croisière du Navigator (The Navigator, 1924), Les 3 ages, qui est une parodie d’Intolérance de Griffith, Steamboat Bill Junior (1928) et Le Caméraman, premier film qu’il tourne pour la MGM en 1929.
« Le plus grand comique est quand même d’essence dramatique. Tout ce qui lui arrivait était dramatique, mais il était tellement léger qu’au lieu de faire pleurer, il faisait rire ; c’est aussi simple que ça. » (Raymond Devos)
« La beauté de son visage exprime magnifiquement tous les sentiments : son corps tout entier suggère. Les dons acrobatiques apportent une stylisation au mouvement et la grâce est en harmonie avec le comique. La distinction n’est pas feinte, la vulgarité absente. » (Pierre Etaix)
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Why Worry ?, de Fred Newmeyer et Sam Taylor |
L'Inconnu, de Tod Browning |
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Mardi 25 mars, 20h30
L'Inconnu, de Tod Browning
Ciné concert avec :
Nicolas Chatenoud : Mandoline, basse, guitare électrique, clavier, sampler
Guigou Chenevier : Guitare espagnole, clarinette, marimba, batterie
Guillaume Saurel : Violoncelle, flûte bambou, clavier
Emmanuel Gilot : Création sonore
>>> En savoir +
L'Inconnu, de Tod Browning
Film américain muet de 1927
Lon Chaney Alonzo
Joan Crawford Nanon
Norman Kerry Malabar
Nick De Ruiz Antonio Zanzi
John George Cojo
Frank Lanning Costra
Réalisation Tod Browning
Scénario Waldemar Young d’après Alonzo the armless de Tod Browning
Photographie Merritt B.Gerstad
Décors Cédric Gibbons et Richard Day
Costumes Lucia Coulter
Production M.G.M.
The Unknown est un film charnière dans l’œuvre cinématographique du réalisateur américain Tod Browning. Sorti en 1927, c’est l’un des tout derniers films muets réalisés. À ce titre, The Unknown est une œuvre particulièrement intéressante, une œuvre qui est certainement passée à côté du succès qui lui était dû… The Unknown est pourtant un petit chef-d’œuvre cinématographique, une œuvre « inclassable », entre mélo et film satirique, entre film noir et romanesque, entre expressionnisme et réalisme. À plus d’un titre The Unknown annonce déjà Freaks, le film qui a rendu célèbre Tod Browning en 1932. Tout comme dans Freaks, l’action de The Unknown se situe dans un cirque, il y est question de difformités et de mutilations physiques. L’univers cinématographique est à la fois grotesque et tragique, on rit où il faudrait pleurer, on pleure où il faudrait rire.
Nicolas Chatenoud, Guillaume Saurel et Guigou Chenevier composent depuis de nombreuses années des musiques pour la danse. Il semble bien que leur musique, hors des cadres étriqués des chapelles musicales, libère l’imaginaire des auditeurs. Plus d’une fois la remarque leur a été faite : leur musique serait parfaite comme musique de film.
« La valeur de toute forme d’art dramatique se trouve dans son exactitude à dépeindre des personnages vrais, exécutant des gestes vrais et disant des choses vraies…» disait Tod Browning. La musique de Nicolas Chatenoud, Guigou Chenevier et Guillaume Saurel cherche à être elle aussi, construite, rigoureuse, et s’emploie à être au service des actions théâtrales, ou de l’état émotionnel recherché par tel ou tel metteur en scène ou chorégraphe lorsqu’ils travaillent dans le cadre de collaborations avec la danse ou le théâtre. The Unknown représente pour eux un terrain d’expérimentation idéal ou liberté et contraintes devraient se conjuguer pour stimuler leur capacités créatrices, sans oublier les nombreux aspects musicaux du film. L’Inconnu manchot ne joue-t-il pas de la guitare avec ses pieds ? Et les roulements de timbales ne ponctuent-ils pas les numéros de cirque les plus extravagants ?
Pour ce travail de création, Nicolas Chatenoud, Guigou Chenevier et Guillaume Saurel mélangent instruments acoustiques (violoncelle, guitare, mandoline, percussions etc…) et instruments électroniques (samplers, claviers, ordinateurs etc…). Ils ont écrit une partition qui joue sur des niveaux différents, comme les images, qui plus d’une fois laissent le spectateur seul interprète du sens. Et puis il y a la qualité du silence, plus fracassant parfois que toutes les musiques, comme par exemple l’inextinguible éclat de rire de l’Inconnu dans une des dernières scènes du film.
Le Collectif Inouï
Depuis sa création en 1990, Inouï Productions poursuit résolument son objectif qui est de promouvoir les musiques nouvelles et originales. Au cours de ces années, l’association a établi des liens sérieux avec de nombreux artistes créant ainsi un collectif transdisciplinaire où les formes artistiques se croisent et se décloisonnent. Le Collectif Inouï entend développer et mutualiser les expériences de ce groupe d’artistes dans leur volonté commune d’essayer d’inventer un langage original…un langage inclassable, entre écritures contemporaines, recherche pure et improvisations.
A propos de Tod Browning
« Ce qui surprend le plus dans les films de Tod Browning, c’est moins le goût de la monstruosité qu’un don infaillible pour le mélodrame. Pas simplement un mélodrame de pacotille qui fournirait un prétexte aux performances physiques de Lon Chaney et aux élucubrations de son metteur en scène. Mais un mélodrame bouleversant dont le sujet est le don de soi par amour.»
Les Cahiers du Cinéma
« L’Edgar Poe du cinéma », comme aimaient le surnommer certains critiques, est sans conteste l’un des grands maîtres du cinéma fantastique. Il fut assistant de Griffith pour le film Intolérance, acteur, scénariste, avant de passer à la réalisation en 1917. S’il commença à réaliser des comédies sentimentales et des films de gangsters, très vite son travail fut marqué par l’étrange et le morbide.
Le comédien Lon Chaney, l’un des plus grands acteurs du muet, surnommé l’homme aux mille visages, joua dans plusieurs de ses films (dix) dont bien sûr The Unknown (l’Inconnu), et Tod Browning fit connaître Bela Lugosi dans le rôle du Comte Dracula (rôle qui lui colla tant à la peau, qu’on ne lui offrit plus que des rôles de ce type et que mort, on l’enterra… dans une tenue de vampire).
Tod Browning a tourné près de cinquante films dont The Unknown, L’Oiseau Noir, Dracula, La Marque du Vampire… et le plus célèbre, Freaks (film parlant), qui met en scène de vrais hommes-troncs, des sœurs siamoises, une femme sans bras… Mais ne nous méprenons pas ! Même si Freaks est son film le plus connu, Tod Browning est avant tout un cinéaste de films muets. Malgré cette fascination pour les êtres difformes, toute l’œuvre de Tod Browning restera grave et belle sans aucun mépris ni voyeurisme.
« Quand je travaille à une histoire de Chaney, je ne pense jamais à l’intrigue. Elle naît d’elle-même. Pour The Unknown, je suis parti de l’idée d’un homme sans bras. Voyons un peu, me suis-je dit, quelles sont les situations les plus surprenantes pour une telle difformité. L’intrigue est née selon cette logique : l’histoire d’un homme de cirque qui utilise ses pieds comme d’autres les mains, qui aime et perd une fille. Et commet un horrible délit avec ses doigts de pieds ».
Tod Browning (1928)
Les musiciens
Nicolas Chatenoud, basse, composition
Après avoir fait ses premiers pas dans la musique progressive avec le collectif théâtro-musical « Crésudi », il fonde en 1994 le groupe rock HdB, avec lequel il enregistre deux CD et est sélectionné aux finales du tour en région 1998 et du Printemps de Bourges. C’est au sein du groupe les Figures, chantier musical mené par Guigou Chenevier, qu’il participe notamment aux Rencontres Urbaines de la Villette, au festival Mimi à Arles ou encore au festival Musique Action International de Vandœuvre-les-Nancy. Puis c’est en solo qu’il compose et interprète en 1999 la musique du spectacle Monstres ! de la Compagnie Tératos Logos. En Juin 2000, avec Guigou Chenevier, création musicale du spectacle Ailleurs de la Compagnie Mises en Scène d’Avignon, d’après les textes d’Henri Michaux.
Guigou Chenevier, batterie, percussions et composition
Il a tenu pendant treize ans les baguettes dans le groupe de rock hors-normes Étron Fou Leloublan (quatre cent concerts entre 1973 et 1986, en Europe et aux États Unis). Il a également joué avec Cyril Lefèbvre, Tom Cora, Fred Frith, René Lussier, Rick Brown, Han Buhrs, Charles Hayward, Délices Dada… a composé des musiques pour le théâtre et la danse et enregistré une quarantaine d’albums avec différents groupes et projets. Pendant un an, il a mené le chantier musical Les Figures avec quinze musiciens avignonnais. il est l’un des musiciens compositeurs du groupe Volapük, avec lequel il a tourné partout en Europe, et a composé la musique du spectacle de danse de Maguy Marin, Aujourd’hui Peut-Être. En 1999, il crée le duo Body Parts, avec le guitariste new-yorkais Nick Didkowsky, au Centre Culturel André Malraux de Vandœuvre-les-Nancy.
Guillaume Saurel, violoncelle, composition
Violoncelliste de formation classique, mais dérivant volontiers, il a joué dans le spectacle de Maguy Marin Et qu’est-ce que ça me fait à moi ?. Il crée le groupe Rien ; a joué avec Michèle Bernard dans Des nuits noires de monde, participe à la création du groupe Volapük avec Guigou Chenevier, Michel Mandel, Takumi Fukushima. Il joue dans Les rumeurs de la Ville de G. Chenevier. Avec Volapük, il a composé la musique de Aujourd’hui Peut-Être de Maguy Marin. Il crée Pince-Oreille (musique, bruitage pour dessins animés et jeux°.
Il réalise des bandes-son pour des sites internet, et joue avec le Groupe F, dans des spectacles pyrotechniques. Il a enregistré plusieurs albums, notamment avec Rien, et Volapük.
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Les Fiancées en folie, de Buster Keaton (1925) |
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Dimanche 30 mars 2008, 11h
L'oncle de Jimmie meurt en laissant à celui-ci un énorme héritage. Tandis que Jimmie croit sa fortune faite, il découvre un obstacle de taille : il a une journée pour trouver une femme et l'épouser, sans quoi il n'héritera pas des millions que lui a légués son oncle... Il passe une annonce pour se marier : le nombre de prétendantes va dépasser toutes ses espérances.
Ce film de Buster Keaton était accompagné au piano par Samuel Liégeon.
>>> En savoir +
Si la première moitié du film est du bon Keaton sans plus, la seconde partie, qui commence avec son arrivée solitaire dans l'église, est un des sommets de son oeuvre. Elle illustre d'une manière à la fois hyperréaliste et surréaliste la relation de cauchemar que Keaton personnage entretient constamment avec les femmes et, d'une manière plus générale, avec la réalité. (...) Comme dans beaucoup de films de Keaton, les éléments naturels semblent se liguer contre lui et la séquence de l'avalanche est une des plus grandioses de son oeuvre. Ici, le rire et la peur, l'insolite et le suspense s'unissent pour engendrer, en une demi-heure de pure beauté cinématographique, un poème visuel auquel seule la dynamique fantastico-réaliste du cinéma peut donner sa double et véritable dimension : celle d'un affreux cauchemar mais aussi celle d'une splendide odyssée humaine et supra-humaine. Dans cette optique, l'avalanche est pour ainsi dire le prolongement logique de cette autre catastrophe naturelle à progression rectiligne que constitue la terrifiante ruée des femmes derrière Keaton. (Jacques Lourcelles, in Dictionnaire du Cinéma, Robert Laffont)
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Les deux orphelines, de D. W. Griffith |
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Mardi 8 avril 2008, 20h30
Ce film était accompagné par le Quatuor Prima Vista. Partition originale de Baudime Jam (création)
Elzbieta Gladys : violon 1
Carine Le Calvez : violon 2
Baudime Jam : alto
Gwendeline Lumaret : violoncelle
Les deux orphelines
Réalisé par D.W. Griffith
Avec Lillian Gish, Dorothy Gish, Joseph Schildkraut
Film américain
Durée : 2h
Année de production : 1921
Titre original : Orphans of the Storm
Distribué par Madadayo Films
Synopsis
A Paris, peu avant la Révolution française. Deux orphelines sont séparées par le destin. L'une, aveugle, est exploitée par une horrible mégère qui la fait mendier dans les rues. L'autre devient la proie d'un marquis débauché, qui veut la séduire de force.
>>> En savoir +
Réalisé en 1921, Les Deux Orphelines appartient à la dernière partie de la carrière de David Wark Griffith (1875-1948), un moment où le cinéaste confirme souverainement ses intuitions qui ont cristallisé une certaine façon de raconter des histoires à Hollywood. Fresque historique et spectaculaire, le film est l'adaptation d'un mélodrame célèbre, un grand succès théâtral de l'époque.
Griffith a été séduit par un récit qui mêle sentimentalisme forcené et reconstitution historique, mélodrame et épopée, formule que le cinéaste a porté à son plus haut point de perfection. A-t-il vu, dans la structure de la pièce d'Adolphe d'Enery, qui conte les malheurs de deux jeunes femmes dans le Paris de la Révolution française, une matière permettant d'expérimenter aisément les trouvailles dramatiques et de mise en scène inaugurées dans Naissance d'une nation en 1915 et Intolérance en 1916 ?
Car le récit des Deux Orphelines prend vite la forme de deux lignes parallèles (séparées l'une de l'autre, les deux personnages suivent des destins différents) qui doivent pourtant, un moment, se croiser. Le suspense mis en place est ainsi celui de retrouvailles désirées par un spectateur que la mise en scène travaille "à l'émotion" et qui s'accomplit après l'exubérante chevauchée finale au cours de laquelle Danton lui-même tente de sauver, in extremis, l'héroïne de la guillotine.
Le film est d'abord une vision politique. Suffisamment limpide pour provoquer des manifestations hostiles de groupes royalistes lors de sa sortie en France. La monarchie et l'Ancien Régime sont vus comme le règne de la tyrannie féodale, et la Terreur révolutionnaire comme la manifestation de ce que les intertitres désignent comme le bolchevisme. Plus subtilement, il porte déjà au plus haut degré d'efficacité narrative une esthétique qui valorise plastiquement l'individu, l'intègre à une communauté tout en se défiant de la foule perçue et figurée comme une entité organique dangereuse et incontrôlable. Griffith met ainsi en scène quelques mythes politiques américains avec un lyrisme tout personnel.
Jean-François Rauger (article paru dans le journal Le Monde daté du 5 juillet 2006)
Quelques années avant la Révolution. Les puissants et orgueilleux parents de Vaudrey apprennent le mariage de leur fille avec un simple bourgeois. Ils font assassiner celui-ci et abandonnent leur petite-fille Louise sur les marches de Notre-Dame. Un ouvrier, Jean Girard, la recueille et l'élève avec sa fille Henriette. Les deux gamines deviennent inséparables. Mais Louise perd la vue et les parents Girard meurent. Les deux orphelines quittent alors leur village normand pour Paris. En chemin, les jeunes filles croisent le carrosse du marquis de Presles, seigneur libertin qui n'obéit qu'à ses caprices. A Paris, il fait enlever Henriette pour la livrer en pâture à ses invités. L'un deux, le chevalier de Vaudrey, acquis aux idées nouvelles, ami de Danton, blesse le marquis en duel, sauve la jeune fille du déshonneur et la met à l'abri. Aveugle et sans défense, Louise est tombée sous la coupe d'une affreuse mégère, la mère Frochard, et de son fils Jacques, un sinistre bandit, qui la forcent à mendier. L'autre fils Frochard, Pierre, aime Louise et tente de la défendre.
1789. La Révolution apporte la liberté et bouleverse les destinées. La comtesse de Linières - qui n'est autre que la mère de Louise et la tante du chevalier - a retrouvé puis perdu la trace de sa fille. Son mari, lieutenant de police du royaume, a émigré; Pierre Frochard a tué son frère; poursuivi à cause de ses origines nobles, le chevalier est finalement arrêté avec Henriette : ils sont condamnés à mort. Après une harangue enflammée, Danton arrache l'ordre de grâce et sauve in extremis les jeunes gens de la guillotine. Henriette retrouve enfin sa soeur et la comtesse sa fille; à l'aide de soins appropriés, Louise recouvrera la vue.
(Source : Ciné-Club de Caen)
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L'Argent, de Marcel L'Herbier |
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Lundi 14 avril, 20h
Séance exceptionnelle, dans le cadre de la manifestation organisée au Balzac par la Sacem pour fêter 100 ans de musique de film.
A l'occasion de la sortie DVD du film (chez Carlotta) dont il a signé la musique, Jean-François Zygel était au Balzac pour accompagner en direct le chef d'oeuvre de Marcel L'Herbier. Magique, magnifique, vraiment très impressionnant...
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Le petit frère (The Kid Brother), de Ted Wilde (1926) |
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Dimanche 25 mai 2008, 11h
Nouveau rendez-vous avec Harold Lloyd !
Harold Hickory est le dernier des trois fils du shérif Hickory. Sous couvert d’une autorisation extorquée au jeune Harold, deux forains douteux s’approprient une collecte publique pour la construction d’un barrage et le shérif est accusé de détournement d’argent. Mais Harold décide de mener l’enquête...
Le film était accompagné au piano par ERI KOZAKI.
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Festival Ciné-concerts en grand format |
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19 et 20 juin 2008
Le Balzac accueille quatre grands ensembles pour deux ciné-concerts jazz exceptionnels
Ils sont venus, ils étaient tous là, pendant deux jours au Balzac. Les 8 musiciens de la formation Archimusic, emmenés par Jean-Rémy Guédon et venus accompagner un programme de burlesques désopilants (Chaplin, Keaton, Laurel & Hardy). Puis les 19 musiciens du Surnatural Orchestra, jeune fanfare inventive qui a formidablement mis en musique La Nouvelle Babylone, grand classique du cinéma soviétique sur la Commune de Paris. Les 9 musiciens de la Compagnie Musicale Le SonArt de David Chevallier, pour accompagner un montage d’archives films sur la ville de Rouen. Pour finir, de vieux habitués du Balzac : les 9 musiciens du Ciné X'Tet de Bruno Regnier, venus présenter une création sur le film de Fred Niblo avec Douglas Fairbanks, La Marque de Zorro. Un grand classique du film d'aventures que l'on redécouvre grâce à un travail musical vraiment très abouti. En deux jours, avec ce festival « grands formats », nous avons accueilli au Balzac près de 50 musiciens avec un programme cinématographique des plus variés. Un plateau de rêve !
Jeudi 19 juin, 20h30
PREMIERE PARTIE DE SEANCE
Un programme de courts métrages muets (Double Whoopee, avec Laurel et Hardy, Voisin, voisine, avec Buster Keaton, Charlot et le comte, avec Charles Chaplin, Big Business, avec Laurel et Hardy), accompagnés en direct par la formation Archimusic de Jean-Rémy Guédon.
LE LONG METRAGE
La Nouvelle Babylone, de Grigori Kozintsev et Leonid Trauberg (URSS, 1929)
La Commune de Paris vue par les employés d'un grand magasin.
Le film sera accompagné par Surnatural Orchestra, formation de 19 musiciens apparentée à une fanfare.
Vendredi 20 juin, 20h30
PREMIERE PARTIE DE SEANCE
Fantaisie en Super 8 majeur
Avec le SonArt, Compagnie Musicale de David Chevallier
LE LONG METRAGE
Le Signe de Zorro, de Fred Niblo (Etats-Unis, 1920)
Ce grand classique du film de cape et d’épée avec Douglas Fairbanks dans le rôle de Zorro sera accompagné par le Ciné X’tet de Bruno Régnier, formation jazz de 9 musiciens déjà venue plusieurs fois au Balzac présenter des créations sur des films de Buster Keaton.
Archimusic, Surnatural Orchestra, le SonArt et Ciné X’tet/Bruno Regnier font partie de l’association Grands Formats. Fondée en 2003, cette association fédère aujourd’hui vingt orchestres présents sur l'ensemble du territoire et représentatifs de la diversité des mondes du jazz.
http://www.grandsformats.com
>>> En savoir +
A propos de ARCHIMUSIC...
Archimusic est né en 1993 d'une rencontre impromptue entre musiciens de pratiques différentes, qui se sont entendus pour "dessiner" la musique de Jean-Rémy Guédon, une musique très visuelle et concrète, facétieuse et surprenante, mêlant subtilement l'écrit et l'improvisé.
Archimusic, c'est jean-rémy guédon (saxophone, direction et composition)
nicolas genest (trompette) jean-pierre arnaud (hautbois, cor anglais)
nicolas fargeix (clarinette) carol mundinger (clarinette basse)
david pouradier duteil (batterie) yves rousseau (contrebasse)
bruno rousselet (basson) et laurence masliah ou pénélope perdereau (comédiennes), élise caron pour la création de Sade songs et lionel peintre pour les pensées pour moi-même, chansons sur l'oeuvre de marc aurèle.
A propos de SURNATURAL ORCHESTRA...
Une vingtaine de musiciens réunis autour d'un projet de création de jeu sonore et visuel.
Un répertoire nourri de différentes traditions, formulé en compos/arrangements originaux et en improvisations dirigées, où les vents divers se chauffent à la rythmique, s'accompagnent, se répondent et s'affrontent, entre thèmes ambitieux, solos endiablés et rythmes soutenus.
Un orchestre fluide et mouvant, dynamique et décalé, qui propose un univers poétique, festoyant et atypique.
Surnatural Orchestra est une formation de 19 musiciens, apparentée à une fanfare. Le groupe, qui a à son actif un CD sur le label Quoi-De-Neuf-Docteur, se produit régulièrement en concert depuis 2001. Salle, rue, électrique ou acoustique, invités ponctuels, ciné-concerts... en la matière, les formules sont multiples et ouvertes (se reporter au site surnaturalorchestra.com).
Issue au départ de thèmes du répertoire kletzmer très réarrangés, la musique se départit doucement de cette influence pour se porter vers l'interprétation de compositions issues des membres du groupes, où se mêlent musiques populaires et jazz, écriture et improvisation. Une spécificité importante qui caractérise d'ailleurs la formation est l'improvisation collective dirigée.
Présentes dès l’origine, ces improvisations font partie de l’identité du groupe. Un langage précis de signes, élaborés en commun sur la base des recherches de Walter Thomson*, permet à un "chef d’orchestre" momentané, issu du rang, d’engager les musiciens sur une direction. Connaissant cette gestuelle, chacun est à même d’occuper la place. Deux, trois "chefs" peuvent simultanément diriger des portions d’orchestre, guider l’aventure musicale, lui tenir les rennes. Ces interventions occupent une place à part entière dans la démarche et la musique, concrétisant plusieurs volontés.
Si elles permettent d’enrichir, de transformer, de faire évoluer en temps réel le répertoire écrit existant, elles conduisent aussi le collectif, sur le qui-vive, à l’invention in situ d’un répertoire orchestral entièrement nouveau. Musique évolutive par excellence, que ce soit sur des boucles rythmiques, des motifs répétitifs ou tout autre formule aléatoire, elle propose à chaque instrumentiste de trouver son rapport à l’orchestre et de s’y fondre. Par ce travail de direction sur le matériau vif, elle conduit à l’arrangement spontané, élaborant en direct une écriture musicale libre et instantanée.
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8 et 10 juillet, 20h30
Dans le cadre du Festival ParisCinéma, le Balzac a proposé deux séances exceptionnelles consacrées à Ernst Lubitsch. Quatre films étaient ainsi présentés en ciné-concert.
Mardi 8 juillet
Meyer aus Berlin
Accompagnement musical : Eri Kozaki (piano)
Das Fidele Gefängnis
Accompagnement musical : Pierre Mancinelli (piano), David Mancinelli (violon), Michel Peres (basse)
La séance était présentée par Mireille Beaulieu
La traduction des intertitres était lue par Amandine Poudlot (ADAMI Talents Cannes 2008)
Jeudi 10 juillet
Romeo und Julia im Schnee
Accompagnement musical : Xavier Busatto (piano)
Schuhpalast Pinkus
Accompagnement musical : Aidje Tafial (batterie), Claude Whipple (guitare)
La séance était présentée par Marc Cerisuelo
La traduction des intertitres était lue par Fabienne Luchetti (ADAMI Talents Cannes 2008)
>>> En savoir +
Schuhpalast Pinkus / Le Palais de la chaussure Pinkus
1916 / 60 minutes environ
(avec E. Lubitsch)
Elève insolent et dissipé, le jeune Pinkus (E. Lubitsch) est renvoyé de l’école. Il décroche un travail chez un chausseur pour dames de la haute société berlinoise. Il s’y affranchit allégrement de toutes les convenances et enchaîne les bêtises en rafale, faisant preuve d’un intérêt tout particulier pour les jambes des clientes. Mais le garnement va peu à peu se révéler habile commerçant…
Une comédie enlevée, portée par l’interprétation énergique d’Ernst Lubitsch dans le rôle de Pinkus - chenapan et arriviste prêt à tout, à séduire, mentir, pour réussir et devenir une sorte d'artiste de la vente de chaussures - une variation sur le rôle du commis de magasin qu’Ernst Lubitsch a endossé de nombreuses fois durant sa carrière d’acteur. Ce film marque aussi le premier grand succès de Lubitsch comme réalisateur et le début de sa collaboration avec le célèbre scénariste Hanns Kräly. A noter la modernité étonnante du défilé de chaussures final, qui marque le moment de la consécration pour Pinkus.
Das Fidele Gefängnis / La Prison joyeuse
1917 / 54 minutes environ
Un mari alcoolique et frivole, qui passe ses nuits à faire la fête, est condamné à passer une nuit en prison pour avoir troublé l’ordre public. Mais plutôt que de s’y rendre, il préfère aller à un gala mondain, au cours duquel il rencontre sa propre femme qui s’est déguisée afin de confondre son époux infidèle. Il tente alors de séduire cette belle inconnue…
Une comédie sur la méprise et l’adultère, préfigurant la fameuse Lubitsch’s Touch et les ressorts narratifs des comédies du remariage. Sur un scénario adapté de l’opérette à succès de Johann Strauss, La Chauve-souris, ce film est l’une des onze collaborations entre Ossi Oswalda et Ernst Lubitsch, actrice très populaire en Allemagne à cette époque.
Meyer aus Berlin / Meyer de Berlin
1919 / 51 minutes environ
(avec E. Lubitsch)
Pour pouvoir s’éloigner de sa femme, le Berlinois Meyer (E. Lubitsch) feint d’être malade. Le médecin lui préconise de prendre des vacances à la campagne. Meyer ne fait pas les choses à moitié : il revêt le costume complet du Tyrolien, culotte courte et bretelles, sans oublier le chapeau à plume, et se rend en montagne. Là-bas, il se lance dans une conquête amoureuse qui va s’avérer désastreuse et prendre notre citadin à son propre piège…
Ce film est l’avant-dernier de Lubitsch acteur ; il endosse une fois de plus le personnage de Meyer l’israélite, personnage assez populaire qui fit l’objet d’une série de films. Et cette fois, c’est Meyer à la montagne : Lubitsch y tourne en dérision les travers de ce citadin pour lequel le monde s’arrête à Berlin. Les extérieurs tournés en montagne sont splendides et ont comme un air de cinéma vérité.
Romeo und Julia im Schnee / Roméo et Juliette dans la neige
1920 / 48 minutes environ
Une adaptation burlesque de la célèbre tragédie de Shakespeare, transposée au 19e siècle dans un petit village alpin. Les Capulet et les Montaigu sont des Bavarois vulgaires et grivois, vêtus de culotte tyrolienne. La folie des personnages culmine lors d’un bal masqué arrosé qui résout miraculeusement le conflit entre les deux familles rivales…
Une farce autour de la trame de Roméo et Juliette, écrite avec Hanns Kräly et la dernière comédie de Lubitsch en format court.
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Dimanche 28 septembre, 11h
Un dimanche par mois à 11h, on retrouve au Balzac les grands classiques du cinéma muet pour enfants accompagnés au piano par les élèves de la classe d'improvisation au clavier du CNSM (coordination : Jean-François Zygel).
En vitesse (Speedy), de Ted Wilde (1927)
Avec Harold Lloyd
Pour les beaux yeux de Jane, Harold "Speedy" vient au secours de son grand-père qui exploite une vieille ligne de tramways. On lui a volé sa voiture mais Speedy la retrouve et la conduit dans une course folle pour tenir les délais...
Accompagnement au piano : Jean-Baptiste Doulcet
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En vitesse (Speedy), de Ted Wilde (Etats-Unis, 1927)
Avec Harold Lloyd (Harold "Speedy"), Ann Christy (Jane), Bert Woodruff (le grand-père), Brooks Benedict (Steve), Babe Ruth (Babe), Bryon Douglas (W.S. Wilton), Dan Wolheim (l'agent à moto)...
Distribution : Carlotta
Harold, surnommé «Speedy», est amoureux de la petite fille du vieux Pop Dilon, propriétaire du dernier tramway à cheval de la ville. Harold n’a
qu’un seul défaut aux yeux de Jane : sa passion dévorante pour le base-ball, qui lui fait perdre tous les emplois qu’il trouve. Ayant appris que la petite entreprise de Pop est menacée par les magouilles d’une grosse compagnie, Speedy entreprend de la sauver avec l’aide des habitants du quartier...
Le dernier film muet d'Harold Lloyd est une belle réussite, véritable feu d'artifice de gags et d'action. Pendant que Buster Keaton naviguait dans Steamboat Bill, Jr., que Charles Chaplin faisait le clown dans The Circus, deux remarquables productions également, Lloyd fonçait, inconsciemment, à travers les rues de Manhattan en propulsion mécanique ou traction animale. Parmi les scénaristes de Speedy figure Lex Neal, un collaborateur de Keaton ; Ted Wilde, membre de l'équipe d'écriture de l'acteur et producteur, est crédité de la direction et nommé, à ce titre, aux Academy Awards 1929. Speedy appartient aux productions d'Harold Lloyd présentant de fortes ruptures narratives. Ce qui frappe au visionnage, c'est le réalisme urbain, proche du documentaire, le film livrant de nombreuses informations sur le mode de vie des New-yorkais en cette fin des années 1920 L'humour et le génie inventif de Lloyd ne sont évidemment, pas en reste tout au long du film, en particulier pendant les impressionnantes, scènes de "course". Un opus à ne pas négliger, rehaussé sur le plan esthétique par la radieuse et juvénile beauté de son éphémère partenaire, Ann Christy. (Source : Festival du film muet d’Argences)
Filmé dans les extérieurs de la ville de New York, Speedy est le dernier film muet d’Harold Lloyd. Toujours aussi audacieux et virevoltant, il signe ici l’un de ses films les plus attachants. Humour décapant saupoudré de nostalgie, ce passage au modernisme urbain constitue un véritable morceau de bravoure scénaristique au rythme enlevé et aux éclats de rire incessants. (Source : Festival d’Anères)
Jean-Baptiste Doulcet
Aujourd’hui âgé de 15 ans, Jean-Baptiste a commencé le piano dès l'âge de 4 ans avec son père, et est entré à l'école normale de Paris à 7 ans, puis, deux ans après, au conservatoire du 17e arrondissement de Paris. Ayant subi avec succès ses examens, il est par la suite entré au CNR de Rueil Malmaison dans la classe de Pascal Amoyel. Il est aujourd'hui au conservatoire du 12e arondissement de Paris, dans la classe de Jacques Knut depuis 4 ans, en niveau “cycle spécialisé” piano, et a travaillé en musique de chambre avec Jean-Pierre Sabouret, auprès de qui il a obtenu le Prix. Il est titulaire du certificat de fin d'études musicales (CFEM) en piano et en formation musicale.
Il a aussi suivi des cours d'écriture et d'harmonie depuis ses débuts avec Michel Merlet, Thierry Machuel, Stéphane Delplace et Jean-François Zygel. Il est rentré l'année dernière au CNSM de Paris avec succès dans la classe d'improvisation au clavier de Jean-François Zygel, Philippe Lefebvre et Thierry Escaich.
Il a donné plusieurs concerts de musique de chambre, notamment à la fondation Eugène Napoléon (en quintette), la fondation Rothschild (en quintette), ou encore à L'Ile d'Yeu (en trio et en soliste). Il a accompagné des films muets et participé à l'émission radiophonique de Jean-François Zygel "Le cabaret Classique" - au Théâtre du Châtelet.
Il participe à l'académie Lisztomania à Châteauroux comme pianiste-improvisateur.
Il suit régulièrement le stage de musique d’Emile Naoumoff à Gargenville, avec lequel il travaille chaque été. Cette période se déroule avec la participation de Jacques Saint-Yves, professeur de violon et d'harmonie.
Jean-Baptiste Doulcet projette de devenir pianiste concertiste, improvisateur et compositeur.
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Nanouk l'esquimau, de Robert Flaherty (1922) |
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Mardi 30 septembre 2008, 20h30
Le célèbre documentaire de Robert Flaherty (1922) était accompagné en direct par un trio de musiciens : Aidje Tafial (batterie), Yann Cléry (flûte), Booster (guitare, machines)
L'explorateur Robert Flaherty nous fait partager les joies et les peines de la rude vie du chasseur Nanouk et de sa famille dans le Grand Nord canadien des années 20.
Scènes de vie et d'amour, humour et tendresse de la maman et ses enfants esquimaux, poésie des images, beauté des grands déserts glacés.
« Aujourd’hui plus que jamais, le monde a besoin de promouvoir la compréhension mutuelle des peuples » déclarait Robert Flaherty, explorateur et finalement cinéaste. Ce souci de connaissance et de présentation l’aura notamment conduit dans le Grand Nord canadien (« Nanouk l’esquimau » en 1922), au large de l’Irlande (« L’Homme d’Aran » en 1934) et dans les bayous de son pays (« Louisiana Story » en 1948).
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Booster
Olivier Armbuster alias Booster a grandi en banlieue ouest de Paris, du côté de Saint-Germain-en-Laye. Féru de soul et de jazz, il se gave de Prince, Georges Clinton et Miles Davis, reproduit les prestations groovy de ses idoles sur sa guitare ou sa batterie, avant de remporter un concours parrainé par Radio Nova et le label Blue Note. Depuis cette victoire méritée, Booster a changé de vie et se consacre pleinement à sa véritable passion, le jazz.
Les concours ne sont pas toujours truqués. Ils révèlent quelquefois des nouveaux talents au potentiel énorme. C'est le cas notamment de Booster qui, avec son premier opus Loop in release, réalise un vrai chef d'œuvre digne des meilleures sorties Blue Note. De merveilleuse façon, l'artiste jongle avec ses influences jazz, soul et novatrice. Jamais le sampling n'aura fait aussi bon ménage avec l'acoustique.
Yann Cléry
Flûtiste depuis 20 ans, Yann a commencé par le conservatoire jusqu'à sa médaille. Il étudie avec Marc Rovelas, également professeur de Malik Mezzadri. Après 4 ans d'arrêt, il reprend la musique en 1995 en tant que chanteur au sein du groupe ska-punk-jazz Happy Bird, sillonnant le sud de la France avec plus de 150 concerts.
Maintenant à Paris, il axe son travail sur le jazz, avec l'appui d'Yves Torchinsky et passe sa licence de jazz. Comédien en 2005 dans la troupe Le Monte-charge résidant à La Villa Mais D'ici et danseur dans la troupe de danse contemporaine Hapax en 2006, il multiplie les expériences. Il affinera et mûrira son potentiel vocal grâce à sa rencontre avec Elise Dabrowski. Aujourd'hui flûtiste et chanteur des groupes BOOSTER, UHT°, Karaba Quintet avec Olivier Calmel, il tourne autour d'univers différents (jazz, électro, rap ou reggae).
Aidje Tafial
Si cet architecte de formation s'est pris de passion pour la batterie, c'est qu'elle est devenue pour lui bien plus qu'un instrument de musique ou un moyen d'expression : un véritable allié.
La maîtrise de son jeu lui permet de jouer au sein de formations aux visages multiples : solo, duo, trio, quintet ou orchestre… évoluant de clubs parisiens en salles de province, de festivals en scène, en France, en Europe et sur la scène internationale.
Tout l'attire, tout l'intéresse. Les rencontres, les lieux, les univers musicaux.
La musique tsigane avec Les Yeux Noirs, le jazz bien sûr avec Quinte & Sens, et l'accompagnement musical du cinéma muet.
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Vous reprendrez bien un peu d'excès ? |
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Mardi 21 octobre, 20h30
Quatre courts métrages sur le thème de l'excès :
Le Mystère des poissons sauteurs, de John Emerson (1916)
Charlot rentre tard, de Charles Chaplin (1917)
La Fièvre des échecs, de Vsevolod Poudovkine (1925)
La Maison électrique, de Buster Keaton (1920)
Les films étaient accompagnés par Christopher Bjurström et son CinéQuartet :
Christopher Bjurström, composition et piano
Jean-Claude Asselin, mandoline
Samuel Maître, clarinette basse
François Malet, percussions
>>> En savoir +
Le Mystère des poissons sauteurs, de John emerson (Etats-Unis, 1916)
Scénario de Tod Browning avec Douglas Fairbanks.
Un pastiche de Sherlock Holmes où on découvre le héros bien connu de Conan Doyle, renommé ici Coke Ennyday (nom très évocateur), interprété et sérieusement malmené par Douglas Fairbanks. Sherlock Holmes, héroïnomane déjanté qui s'injecte toutes les 5 minutes une dose de sa drogue favorite, se retrouve aux prises avec une bande de trafiquants de drogue qui maltraitent une jeune beauté….Saura-t-il choisir entre la belle et l'opium ? un film totalement délirant et d'une solide bonne humeur.
Charlot rentre tard, de Charlie Chaplin (Etats-Unis, 1917)
Charlot, jeune bourgeois chic et riche, rentre chez lui, tard et passablement éméché. 20 minutes de film pour que Charlot aille de sa voiture à son lit… : une truculente suite d'événements burlesques et " alcoolisés " !
La Fièvre des échecs, de Vsevolod poudovkine (URSS, 1925)
Le premier film de Poudovkine, l'un des grands cinéastes russes, auteur de La Mère et La Fin de Saint Pétersbourg. Un jeune homme, obsessionnel du jeu d'échec, en vient à oublier de se rendre à l'Eglise pour son propre mariage : drame…
Mais la fièvre des échecs gagne tout le monde autour de lui, du balayeur au chauffeur de tramway en passant par le policier : Un burlesque inattendu. Pour l'anecdote : ce film intègre des images d'actualités prises au cours du championnat d'échecs qui se déroula à Moscou en 1925.
La Maison électrique, de Buster Keaton (Etats-Unis, 1920)
L'utilisation de l'art ménager à la Keaton... ou les dangers de l'usage intensif de l'électronique. Keaton bricole une maison pour la rendre totalement automatique. Evidemment, tout fonctionne comme prévu, jusqu'à ce qu'un grain de sable vienne tout dérégler....
...et trois publicités de 1918 réalisées par le dessinateur O'Galop : Petites causes, grands effets ; Pour résister à la tuberculose et Le Circuit de l'alcool ont fait partie d'une campagne de santé publique française lancée au lendemain de la guerre de 14. Pour sensibiliser la population à l'alcoolisme et à la tuberculose, O'Galop, l'inventeur du Bibendum Michelin, a attrapé ses crayons et livré des conclusions moralisatrices plutôt étonnantes. Un document d'une valeur historique et sociologique inestimable. Une fantaisie au service de la morale. Un certain comique… ou plutôt un comique certain au deuxième degré !
Pour ces quatre films ignorant avec bonne humeur les limites de la bienséance et de la vraisemblance, Christofer Bjurström a préparé une musique débridée, joyeuse. Des percussions hybrides et insolites, du piano qui n'hésite pas à être préparé et déformé, des clarinettes détournées, une mandoline pleine d'électricité, des intertitres chantés sur certains films, la musique fait appel à l'inventivité fertile de chacun des musiciens. Bondissant et ironique, un joyeux bric à brac où chacun peut rire avec le film et les musiciens.
Christofer Bjurström, composition et piano
L'incontournable compositeur des ciné-concerts produits par Marmouzic, Christofer Bjurström est le concepteur et créateur de ce ciné-concert déluré. Il illustre ici son goût pour la surprise et l'absurdité comique. Rarement là où on l'attend, en perpétuel renouvellement, la musique écrite par Christofer Bjurström évolue avec bonds et générosité dans cet univers déridé. Espiègle ?…oui, sûrement !
Jean-Claude Asselin, mandoline
Note du musicien : " Quand j'ai bu de la vodka je comprends très bien pourquoi les russes cassent leurs verres. J'ai beau boire du whisky je n'ai toujours pas compris pourquoi les écossais portent des kilts ". Jean Claude Asselin s'est fait connaître comme un détourneur prolifique de la mandoline et agitateur de scène. Son cerveau agité le conduit à une création fournie, autant pour la musique que pour les textes : 17 opérettes, 5 musiques de court-métrage, 3 fanfares-théâtre de rue pour environ 108 musiciens, 4 quatuors à cordes… " Excessif ", avez-vous dit ?
Samuel Maître, clarinette basse
Musicien actif du groupe de rock " Stalingrad 119 ", Samuel Maître se jette aujourd'hui à corps perdu dans cette nouvelle aventure qu'est pour lui le ciné-concert. Toutes les premières fois ont une saveur inoubliable ! Il apporte au Quartet de ce ciné-concert son énergie sonore et le son de la clarinette basse, instrument trop peu courant, duquel il malaxe la texture et la matière sonore pour le plaisir de tous. Instrumentiste curieux… curieux instrument.
François Malet, percussions
Percussionniste inventif, batteur débridé, dans tous les cas musicien énergique et exigeant ! François Malet intervient très régulièrement dans les ciné-concerts de Christofer Bjurström. Toujours à la recherche de nouveaux instruments percussifs, un groove rythmique précis, François Malet fait partie de ces batteurs qui jouent véritablement en dialogue avec les musiciens qui l'entourent… ni devant, ni derrière, mais exactement avec… Un batteur rieur et étonnant pour ce ciné-concert déluré et cocasse.
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Gosses de Tokyo, de Yasujiro Ozu (1932) |
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Dimanche 30 novembre, 11h
Les grands classiques du cinéma muet accompagnés par les élèves dela classe d'improvisation au clavier du CNSM (coordination Jean-François Zygel).
Gosses de Tokyo, de Yasujiro Ozu (1932)
La famille Yoshi déménage d’Azabu pour s’installer dans la banlieue de Tokyo où le père a trouvé un nouvel emploi. Ryoichi (dix ans) et Keiji (huit ans) font l’école buissonnière et se lient avec Taro, le fils du patron de leur père. Premier sermon du père, le soir, pour qui « ce n’est pas ainsi qu’on devient des hommes importants ». Ce petit employé, soucieux des apparences, ne souhaite rien tant que de voir ses fils occuper une situation élevée. Mais ceux-ci sont d’une autre trempe et lorsqu’ils découvrent dans un film amateur que leur père, pour complaire à son patron, ne cesse de faire le pitre devant la caméra, ils quittent la séance furieux. De retour à la maison, ils apostrophent violemment celui-ci et décident, raidis dans leur dignité, qu’ils ne mangeront plus rien, si c’est à ces pitreries qu’ils doivent leur nourriture. Suite aux vaines tentatives de la mère, Yoshi réussit à leur faire entendre raison. Réconciliés, ils se retrouvent pour le repas familial. Les enfants admettent la déférence de leur père envers son patron et scellent leur amitié avec Taro, le fils de ce dernier.
Le film était accompagné au piano par Eri Kozaki.
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« Ozu, encore fortement marqué par le burlesque et le slapstick américains, a joyeusement utilisé le couple des deux gamins, flanqués d’une bande « d’affreux jojos » particulièrement réjouissants. Du strict point de vue de l’efficacité comique, les grimaces et attitudes des deux frères sont irrésistibles, et loin de n’être qu’un cabotinage supérieur, sont l’expression même d’une authenticité saisie « sans en avoir l’air », d’une réalité retournée, comme justement chez Jean Vigo. »
Gosses de Tokyo est le vingt-quatrième film d’Ozu et son dernier film muet dont il tourna un remake en 1959, intitulé Bonjour (Oyaho). C’est une comédie à l’humour amer qui met en scène les relations conflictuelles entre un père et ses deux fils. A travers la malice de la mise en scène, qui capte avec un naturel déconcertant mimiques, rancœurs et petits plaisirs des deux enfants, se dessine une peinture de la société japonaise et de sa rigidité. Les parents sont remis en question en tant que modèles. Le film s’achève par leur prise de conscience. (Source : commeaucinema.com)
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Les trois lumières, de Fritz Lang (1921) |
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Mardi 2 décembre, 20h30
Les 3 Lumières, de Fritz Lang (1921)
Avec Lil Dagover, Walter Janssen, Bernhard Goetzke
Le film était présenté dans une copie 16 mm prêtée par le Goethe Institut et la projection était assurée par Daniel Najberg.
Le film était accompagné à l'accordéon par Benjamin Macke.
Synopsis
Aux abords d'une petite ville, La Mort, sous les apparences d'un étranger à la silhouette longiligne et au visage grave et triste, monte dans une diligence où se trouve déjà un couple d'amoureux. Tous trois arrivent dans "une petite ville perdue dans le passé". L'installation du mystérieux voyageur intrigue. Achetant un terrain près du cimetière il l'entoure d'une impressionnante muraille loin des regards indiscrets...
La jeune fille s'inquiète car son bien-aimé a disparu. Voyant le spectre de son amoureux pénétrer dans l'étrange demeure elle parvient à trouver l'entrée de ce lieu interdit où La Mort leur ancien compagnon de route l'accueille ! La jeune fille la supplie de lui rendre son bien-aimé. La Mort lui montre alors trois lumières dont chacune représente une vie. Si elle peut en sauver une le jeune homme lui sera rendu...
>>> En savoir +
(suite du synopsis)
Bagdad, au IXe siècle. L'infidèle pris dans la Cité de la Foi, amoureux de la sœur du Calife, périt malgré l'aide de celle-ci des mains du jardinier, La Mort.
Au XVIIe siècle à Venise, le carnaval bat son plein. Complots et intrigues se nouent dans la demeure du riche Girolamo lequel désire la belle Mona Fianetta. Aussi fait-il assassiner son amant, Giovanfrancesco par son serviteur Maure, qui n'est autre que La Mort.
À la Cour de l'Empereur de Chine, le magicien A Hi offre au monarque une armée miniature et un cheval volant mais l'Empereur est surtout intéressé par la fille du magicien, Tsiao Tsien Lieng. Fuyant avec son bien-aimé, elle ne peut empêcher l'Archer impérial de tuer celui-ci.
Malgré ces trois échecs, La Mort donne à la jeune fille une dernière chance : qu'elle lui amène dans l'heure une autre vie en échange de celle du jeune homme. Seule se présente la vie d'un nouveau-né. Pourtant elle préfère le sauver des flammes plutôt que de le laisser périr... Avouant son échec la jeune fille décide alors de rejoindre celui qu'elle aime au royaume de la mort.
Analyse
La mort est représentée par un personnage masculin. Il est vrai que la traduction allemande transforme le genre car « der Tod » est un nom masculin. La mort veut séparer un jeune couple fou d’amour, affichant un réel optimisme qui fait contraste avec l’état d’esprit de la population allemande de 1921.
Les personnages sont à peine installés (le jeune couple, les notables du village, la mort) que les actions démarrent. Donc, les actions semblent plus importantes que les personnages. D’ailleurs, activant encore ce mode de fonctionnement, Lang fera disparaître très rapidement le fiancé, non pas pour se concentrer sur la psychologie du personnage féminin mais pour nous donner à voir son combat.
Les notables se rencontrent à la « Licorne d’or » dont l’enseigne renforce l’aspect fantastique et irréel du film par sa représentation fabuleuse (un dragon et une licorne). Les bourgeois sont présentés lors du repas et nous pouvons lire à travers la façon dont ils s’alimentent en se pourléchant et en grimaçant ou sortant complètement ivres de l’auberge, une certaine critique sociale. L'apothicaire et le veilleur de nuit ne sont pas présents dans l’établissement. L’apothicaire sauvera la jeune fille de l’empoisonnement, averti en quelques sortes par le tocsin du veilleur de nuit. Le notaire voit des coulées de bougies se répandre sur ses mains. Ce détail peut s’inscrire comme la présence de la mort qui guette. Le cœur de leurs discussions s’alimente de la présence de l’étranger, c'est-à-dire de la peur de l’autre, l’essence même du racisme. La présence de la femme est d’ores et déjà associée à la mort. En effet le plafonnier composé de bougies et agrémenté d’une statuette représentant une femme qui surplombe de fait cet univers masculin. Il n’y a pratiquement que des hommes dans cet établissement, les femmes étant condamnées au fourneau. La jeune femme, quant à elle, ne restera pas très longtemps dans la salle et rejoindra rapidement les cuisines, exclue de la sphère masculine par la mort. Auparavant, on aura remarqué que la coupe nuptiale est à l’effigie d’une femme. Peut on y voir la volonté de réduire la femme pour démystifier la peur que l’homme à d’elle ? Le jeune couple, semblant visiblement en voyage de noces, n’a sans doute pas eu encore l’occasion d’une relation sexuelle. La tradition oblige le jeune homme à boire sous la jupe de la statuette, c'est-à-dire symboliquement à approcher la zone sexuelle et c’est après cet épisode que le jeune homme disparaît, comme s’il n’était pas prêt à accomplir l’acte charnel.
Les notables se méfient de l’étranger mais pas de son argent. Ainsi a-t-il pu, malgré le peu de sympathie que lui portent les bourgeois, acheter le terrain longeant le cimetière car il en proposait une très coquette somme. Lang révèle encore un trait caricatural de la bourgeoisie, son amour pour l’argent, envers et contre tout.
Lorsque la jeune fille reparaît des cuisines, son fiancé à disparu. Alors qu’ils devaient sceller leur union, il s’enfuit devant ses responsabilités. Nous constatons que le verre de la mort est déplacé. Il est maintenant à la place qu’occupait la jeune femme, signe qu’il y a eu rapprochement entre les deux hommes. Nous pouvons supposer que le jeune homme, attiré par l’autre homme, a suivi ce dernier. Il a donc préféré substituer sa relation avec une femme par un rapprochement masculin où il pourra peut-être confier sa responsabilité, celle de ne pas savoir aborder la relation féminine.. On remarquera que c’est la femme qui a peur de la mort et non l’homme. C’est elle qui a vu la menace, qui a remarqué la mutation du verre en sablier.
Tout le but du jeu va être de montrer à quel point la femme est combative jusque dans la non-acceptation de la mort. Les rôles sont donc inversés : l’homme est enlevé et la femme se bat pour le retrouver. Lang en opérant de la sorte peut insinuer que la femme est plus combative, moins soumise que l’homme au poids du destin, de ce que certains appellent destin et qui est en fait dans le film le malaise non surmonté d’une crise d’identité. On ressent bien dans la disparition de l’homme l’évocation d’une crise de masculinité et le refuge de la relation homosexuelle. Ce n’est pas la femme qui est enlevée par la mort car celle-ci est perçue comme plus équilibrée et plus apte à mener un combat avec force et détermination. Ainsi la jeune femme ne jugera jamais impossible de lutter contre la mort. Ce qui est important n’est pas de savoir si les actions vont réussir mais de se battre jusqu’au bout. Voila pourquoi la phrase lue chez l’apothicaire dans le « cantique des cantiques », « l’amour est fort, aussi fort que la mort » se transformera selon la volonté de la jeune fille qu’elle confirmera à la mort : « je crois que l’amour est plus fort que la mort ».
Les autres histoires (qu’elles soient ou non en contradiction avec la notion de ballade populaire allemande, qu’elles fonctionnent ou non comme les « tiroirs » du récit, qu’elles fassent ou non références à la construction d’ « Intolérances » de Griffith, encore une fois nous ne voulons pas refaire les commentaires par cent fois épuisés) sont autant de combats de femmes.
Zobéïde cache son amour pour un incroyant. Elle est exposée à la tyrannie de la religion et du pouvoir masculin. Aïcha, prolongement de Zobéïde à l’extérieur du palais, va tenter elle aussi de contourner la dictature masculine. Mais le jeune franc n’échappera pas à la cruelle torture. Ainsi, dans cet épisode oriental, deux femmes se sont battues pour la liberté d’un homme jeune et inexpérimenté, espèce de victime du système Elles tentent de s’opposer au poids des traditions religieuses et à la prédominance de la race masculine mais en vain. Néanmoins elles auront combattu. Les hommes, eux, ne savent que détruire.
La présence du jeune homme au palais est une marque de son irresponsabilité qui lui vaudra la mort et qui permettra au Calife de persécuter Zobéïde par sa cruauté. L’acte inconsidéré du jeune européen renfore la main mise de la pression masculine sur la jeune femme. La mort, illustrée par le jardinier El mott, ne provoque pas les choses. Il ne fait qu’exécuter les ordres que Dieu décide. Ainsi Dieu est assimilé à un Calife cruel et inhumain. La mort est fatiguée de devoir remplir d’aussi horribles missions. Car nous ne parlons dans ce film que de la mort injuste, du crime. Le film n’exprime pas la peur de la mort qui intervient normalement à la fin de la vie; il s’insurge contre la cruauté des hommes et démonte l’idée d’un Dieu juste et bon.
A Venise, le peuple déambule joyeux dans les rues. C’est le carnaval. Les jeunes femmes sur les chars fleuris affichent leur nudité, comme symbole de la liberté. A son balcon, tout de noir vêtue, Mona Fiametta regarde avec envie ces heureuses processions. Giovan Francesco représente l’amour et la liberté qu’elle ne connaît pas. Girolamo symbolise tout l’inverse : haine et emprisonnement Fiancée de force à Girolamo, Mona Fiametta est encore une victime de l’oppression masculine. De plus elle est prisonnière d’un système bourgeois qui la prive des fêtes de la rue. Pour se libérer de sa condition, elle dresse un plan visant à éliminer Girolamo. Mais employer les méthodes masculines ne libèrent pas. En utilisant les plans machiavéliques propres aux tyrans, Mona Fiametta tue Giovan Francesco, symbole de sa liberté et de son amour. De toutes façons, qu’elle utilise ou pas les cruelles méthodes masculines pour arriver à ses fins, la femme est condamnée à souffrir et n’arrive jamais à être heureuse. L’esclave maure que commandite Mona Fiametta se transforme en représentant de la mort assimilant ainsi les deux personnages comme victimes de l’exploitation : le maure comme esclave de Mona Fiametta et la mort comme esclave de Dieu.
L’épisode chinois, dernière chance pour la jeune femme de retrouver son fiancé, nous conte encore une fois l’histoire d’un tyran imbu de son pouvoir. A ce dictateur va être confronté la lâcheté d’un homme qui est pourtant magicien. L’homme a les moyens de changer la réalité mais par faiblesse il préfère la domination. La baguette magique n’est en effet que la métaphore de la volonté, du courage et de la combativité, preuve en est le premier tour de passe-passe qui fait jaillir du petit coffre une armée de combattants. Elle représente la liberté comme ce petit cheval qui peut s’envoler dans les airs. Mais la peur rend l’homme faible et le magicien ne tente pas de sauver le jeune couple.
Un spectateur pense que cela va encore coûter beaucoup d’argent tout comme la guerre de 14-18 a été pour l’Allemagne un gouffre financier. Cette remarque qui n’apporte rien à la narration présente est évidemment un reproche cynique à l’économie allemande.
Les petits soldats, une fois leur numéro terminé, deviennent des figurines de plomb qu’on jette dans le coffre. Qu’est donc l’homme à part une machine à tuer ? Rien ? C’est l’interrogation qu’on peut lier dans cet épisode. Les forces supérieures se servent des hommes comme machines de guerres et les laissent à leur misère une fois ces dernières achevées.
Le jeune Liang a un acte de courage en enlevant sa fiancée mais il est bien vite rattrapé. Alors, malgré le nombre et la force des soldats, Tsia Tsien se rue sur eux. Elle ne craint pas non plus de repousser l’empereur avec une dérisoire aiguille à cheveux. Ahi tente, pour sauver sa vie, d’infléchir le refus de Tsia Tsen en évoquant la puissance financière de l’empereur. Le bien matériel n’intéresse évidemment pas la jeune femme. Elle réclame sa baguette magique, ce qui laisserait entendre qu’elle lui appartenait auparavant. En transformant Ahi en cactus par mégarde elle prend conscience de la chance qui lui est donnée par la baguette magique de pouvoir sauver son fiancé. Ainsi le magicien est transformé en épouvantable et immobile symbole phallique, les gardes sont transformés en porcs précisant ainsi le regard que porte cette jeune femme sur la gent masculine. « Voila ce qu’ils sont réellement » semble-t-elle dire. Hélas, l’éléphant n’est pas rapide et le choix de cet animal pour la fuite n’est pas fort judicieux. La jeune femme est complètement le moteur de cette fuite, son compagnon semble absent de toutes initiatives. La jeune femme va même jusqu’à écarter les branchages dans un chemin pour que son ami puisse passer sans être gêné. Il est vrai que c’est elle qui possède la baguette magique. La castration qu’elle a opérée sur Ahi en lui ôtant sa baguette, symbole de son pouvoir, lui confère donc la représentation de la masculinité. La mort arrive sur son cheval magique. Tsia Tsien se transforme en statue de pierre et fait de son compagnon un tigre féroce. Mais le félin en question ne désire pas repousser une quelconque attaque et se couche paisiblement aux pieds de sa bien-aimée. La représentation de la masculinité est en crise. Alors le tigre meurt et la statue, condamnée tout comme la mort à l’éternité, laisse une larme couler sur sa joue de pierre. Le long combat de la femme fut vain une fois encore devant l’adversité du pouvoir masculin.
Les trois lumières ont fait office d’écran cinématographique pour la mort et la jeune fille. Après le visionnement de ces trois récits, la mort prend à témoin la jeune fille pour accuser son dégoût. S’il est l’éternel invincible, c’est par la cruauté des hommes. Mais la jeune fille garde encore espoir. Elle ne baisse pas encore les bras comme le personnage masculin de la mort. Plus humain que tous les personnages masculins que nous avons rencontrés, la mort, sensible à l’acharnement de la jeune fille, lui donne encore une dernière chance.
Elle se réveille chez l’apothicaire et, pour la première fois, semble vouloir abandonner le combat et s’apprête à boire une potion empoisonnée. Mais l’homme arrive à temps pour la sauver. Dans son hystérie, la jeune femme lui réclame sa vie mais le vieux pharmacien ne cède pas à sa demande. Le mendiant, tout comme les vieillards de l’hospice, refusera également de faire don de sa vie. Il semble pour eux préférable de souffrir et de vivre mal que de mourir. L’hospice prendra feu sur cette constatation. L’enfant resté à l’intérieur pourrait lui rendre son fiancé mais elle ne peut se résoudre à le donner à la mort. « Je n’ai pas pu te vaincre à ce prix » dit-elle. Ce bébé représente aussi celui qu’elle n’aura pas eu de son fiancé. La jeune femme se suicide alors sous les auspices de la mort qui la réunit à son fiancé. Tout comme dans « Liliom » les corps se sauvent de leur enveloppe charnelle et les deux jeunes gens peuvent enfin se rejoindre.
Les guerres créent des différences insensées entre les hommes et les femmes. Le film nous montre comment une femme (et à travers elle d’autres femmes) va tenter de combler le fossé de ce dysfonctionnement. Les personnages masculins mis à mal dans le film sont soit des tyrans soit des êtres immatures. Pour les premiers, la femme est réduite à un objet tandis que les seconds ont peur de sa sexualité. Mais n’importe comment, la femme luttera toujours jusqu’au bout pour refuser cette alternative. Le but premier de cette représentation féminine est sans doute un hommage de Lang et de Théa von Harbou à la femme de soldat qui a bien dû combattre seule pendant que son mari se faisait tuer sur les champs de bataille. Plus globalement le film retrace donc une belle histoire de femmes. Peu importe qu’elle n’ait pas réussi à retrouver son fiancé vivant car le film insiste surtout sur le combat et non pas sur son issue.
(Source : Wikipédia)
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Le Lys brisé, de D. W. Griffith (1919) |
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Mardi 20 janvier 2009, 20h30
Le Lys Brisé (Broken Blossoms), de D. W. Griffith (1919)
Avec Lilian Gish, Richard Barthelmess, Donald Crisp.
Trois personnages s'affrontent dans le sordide décor de Whitechapel, un triste faubourg londonien : Battling Burrows, un champion de boxe, ivrogne et brutal, sa fille Lucy (Lilian Gish), pauvre fleur délicate au visage vieilli par les larmes, qu'il martyrise ignoblement, un jeune chinois, ChengHuan, timide et idéaliste, qui tient boutique d'antiquités dans le quartier. Un pur mélodrame signé Griffith, qui avait réalisé auparavant Naissance d’une nation et Intolérance.
Accompagnement au piano : Karol Beffa.
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Le Chinois Cheng-Huan (« the yellow man »), reçoit comme mission d’aller apporter la bonne parole de Bouddha aux Anglais. Mais la tâche s’annonce plus difficile que prévue. Il ouvre un magasin dans un quartier de Londres, Limehouse, et passe son temps à fumer de l’opium et à admirer, à chaque fois qu'il la voit, Lucy, une jeune fille martyrisée par un père raciste et sans scrupule. Un soir, celle-ci, blessée, erre parmi les rues de la ville. Il finit par la recueillir. Prenant soin d’elle, il ne sait comment lui déclarer sa flamme. Par malchance, son père apprend d’un ami où et avec qui est sa fille. Celui-ci, après son match de boxe, se précipite chez le chinois, il ramène sa fille et la bat à mort. Par vengeance, Cheng-Huan assassine le père puis se suicide auprès du corps de son aimée.
Le film commence par une vision paradisiaque, par une succession de plans généraux qui deviennent de plus en plus étroits au fur et à mesure que l'on progresse dans l'histoire. Le plan est une unité spatio-temporelle de prise de vue et de montage. Il existe différents types de plans qui sont répertoriés sur une échelle qui va du gros plan au plan de très grand ensemble. Griffith utilise le principe de l'alternance pour créer du suspense et ainsi doter son récit d'une tension narrative. Ainsi, lorsque Lucy est prise au piège dans le cagibi et que le chinois accourt pour lui porter secours, il alterne les plans, passe successivement de l'un à l'autre et le spectateur se demande si l'amoureux arrivera à temps.
Tout au long du film, les personnages se réfugient dans des cadres de plus en plus étroits qui participent à leur massacre et nous livrent en même temps le pathétique de leur appel ; l’espace dans lequel ils jouent est centripète, la caméra essaie sans cesse de se rapprocher du centre de l’action, de la scène. Par exemple, à la fin du film, au sommet du conflit, Lucy se trouve comme étranglée dans un lieu clos, le cagibi, menacée par son père, furieux. Elle gesticule, elle hurle, elle crie, en vain, personne ne peut l’entendre. Griffith veut susciter chez le spectateur des sentiments de pitié envers Lucy, il veut qu'il ait envie de « pénétrer dans le film » pour lui porter secours et il utilise alors beucoup les gros plans pour que celui-ci puisse aisément percevoir l’angoisse et la peur qui se lit à ce moment sur le visage de la jeune fille. Les acteurs ne regardent plus la caméra et, grâce notamment au suspense engendré par le principe de l’alternance, le spectateur s’identifie aux personnages et est poussé à une réflexion par le réalisateur : il y a immersion du spectateur dans le film.
Au début du film, Griffith prend le temps de nous présenter les protagonistes les plus importants de l’histoire. En effet, le chinois nous est d’abord présenté comme un être pacifiste et doux discutant avec son maître et puis cherchant à calmer un groupe de soldats anglais bagarreurs; ensuite Lucy comme une pauvre petite fille malheureuse vagabondant sur les docks où un marin fume une cigarette et enfin le père comme une brute ivrogne célébrant sa dernière victoire de boxe en compagnie de son coach. Griffith veut nous faire passer un message et à cette fin, remplace « l’inquiétant asiatique » par l’idéal d’amour universel que la brute raciste de l’Occident va détruire alors que, à l'inverse, dans son film « The birth of a nation », les noirs étaient représentés comme les méchants que les bons, les blancs, se devaient d’éliminer. Ainsi, Griffith a inversé les rôles, accablant le père raciste et glorifiant le Chinois.
(source : Wikipédia)
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Le dernier round, de Buster Keaton (1926) |
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Dimanche 25 janvier, 11h
Les grands classiques du cinéma muet accompagnés par les élèves dela classe d'improvisation au clavier du CNSM (coordination Jean-François Zygel).
Le dernier round, de Buster Keaton (1926)
Fils à papa, le jeune Alfred est envoyé par sa famille, faire un séjour en solitaire dans la nature où il rencontre une jeune fille dont il s'éprend. Il parvient à vaincre l'opposition des parents de sa belle grace à sn homonymie avec un boxeur célèbre.
Le film était accompagné au piano par Fabien Touchard
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La Maison de la rue Troubnaïa, de Boris Barnet (1928) |
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Mardi 17 mars, 20h30
Dans un immeuble de la rue Troubnaïa à Moscou cohabitent ouvriers, employés et nepmen. L’escalier central est un point de rencontre d’où le réalisateur nous fait observer cette cohabitation. Le coiffeur Golikov et sa femme cherchent à employer une bonne non syndiquée. Son choix tombe sur Parania, une fille venue à la capitale d’un village de Russie profonde…
Le film devait servir de propagande en faveur des élections au Soviet de la ville de Moscou. Il est aussi difficile de s’en rendre compte aujourd’hui qu’il l’était à la sortie du film en 1928. A l’époque le film du réalisateur Boris Barnet, encore jeune, a été considéré comme peu réussi.
Aujourd’hui « La maison de la rue Troubnaïa » est reconnu comme l’un des chefs d’œuvre du maître. Huit dizaines d’années passées le film n’a rien perdu ni de son charme, ni de sa légèreté, ni de son humour.
Accompagnement musical : Vadim Sher (piano) et Dimitri Artemenko (violon)
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BORIS BARNET
réalisateur, scénariste et acteur
Selon Jean-Luc Godard, Boris Barnet est le plus grand cinéaste russe. Il est né à Moscou le 18 juin 1902. Son père était un soldat anglais établi en Russie pendant les guerres napoléoniennes. Il quitte l’Ecole des Beaux Arts en 1919 pour s’engager, à 17 ans, dans l’Armée Rouge. Démobilisé en 1921, il devient boxeur professionnel et fut même engagé par Lev Koulechov, alors directeur de ce qui allait devenir, en 1922, le VGIK (Institut National de Cinéma), pour donner des leçons de boxe à ses élèves comédiens et à y faire des études de cinéma. Dès ses premiers films Barnet s’appuie sur le burlesque certainement influencé par Buster Keaton, agrémenté de personnages à la Gogol et d’humour d’une grande finesse. Les éléments de cirque russe (équilibrisme, jonglage) occupent une place importante dans son cinéma, et les moments véritablement poétiques en font le contre-chant. Le montage virtuose de l’image donne souvent des sensations presque vertigineuses. C’est du cinéma muet qui respire et qui oblige le spectateur à respirer dans son rythme.
A propos de son cinéma Barnet a écrit :
« Je ne suis pas, je n’ai jamais été un homme des théories. J’aime avant tout la comédie, je me plais à introduire des scènes drôles dans un drame et des épisodes dramatiques dans un film comique. »
Boris Barnet a tourné durant sa vie plus d’une vingtaine de films parmi lesquels quelques véritables chefs-d’œuvre de cinéma mondial.
Il s’est suicidé à Riga le 8 janvier 1965.
LA MUSIQUE
La rythmique, l’esthétique et l’ambiance du muet représentent souvent une matière riche et passionnante pour des musiciens. Nous avons eu un véritable coup de cœur pour ce film et nous avons été saisis par l’envie de le partager avec le public. Notre conception de l’accompagnement d’un film muet ne le réduit pas à un simple soutien musical de ce qui se passe à l’écran, et nous proposons aujourd’hui à « La maison de la rue Troubnaïa » la création d’une véritable bande originale où la musique chorégraphie l’image et en ouvre le sens.
Il est évident qu’en 2007 nous ne regardons pas un film de 1928 de la même façon qu’à l’époque de sa création et il y aurait peu d’intérêt à tenter de reproduire ce qui aurait pu être la musique de ce film il y a 80 ans.
Néanmoins, pouvons-nous ignorer la polychromie du paysage musical de la Russie d’après la Révolution ? Le romantisme n’est pas encore oublié ; la romance classique est toujours populaire ; les couplets du style des Boulevards sont largement appréciés chez les « nepman » ; la chanson « odessite », qui puise ses origines dans le folklore yiddish, anime les soirées de certains cercles des capitales ; les airs folkloriques authentiques remontent dans les villes avec l’exode rural, vierges des influences de la mode ; les marches optimistes des soviets envahissent les rues ; le chant révolutionnaire essaie de couvrir le bruit des usines ; et tout cela se reflète de façon surprenante dans la musique avant-gardiste de compositeurs-maîtres comme Stravinski, Prokofiev, Liatochinski ou Tchérepnine joués dans les salles de concerts…
Nous nous inspirerons de la richesse de cette ambiance musicale pour accompagner le chef-d’œuvre de Boris Barnet. Notre musique donne « à entendre » cette époque mais détourne régulièrement le spectateur-auditeur vers des sonorités qui lui seront plus contemporaines.
De plus, la présence de l’esprit de cirque, très important dans l’œuvre de Barnet, trouvera nécessairement son reflet dans la musique.
L’écriture musicale est destinée à deux instruments principaux – le violon et le piano. Un violon électrique, un orgue Farfisa et quelques accessoires musicaux sont eux aussi intégrés dans la partition originale.
VADIM SHER
Compositeur, pianiste
Vadim Sher est né en 1973 à Tallinn (Estonie). Il a fait ses études à l’Ecole Supérieure de Musique Moussorgski à Saint-Pétersbourg, en Russie.
Depuis 1993 il vit et travaille en France. Il crée les parties musicales de nombreux spectacles de théâtre (entre autres Cabaret Citrouille et Varietà d’ Achille Tonic, alias Shirley & Dino, L’Histoire de Sonetchka de Marina Tsvétaéva, Le Kaddish d’ après Cholem-Aleïkhem et Les Serpents de Marie NDiaye, mises en scène de Youlia Zimina, Cabaret Céleste d'après Noëlle Renaude, mise en scène de Christian Germain, Le doigt sur la plaie d’après Jules Laforgue, mise en scène de Christian Peythieux, Chez Marcel - Cabaret Proust, mise en scène de Jean-Michel Vier)...
Il prend en charge la direction musicale d'acteurs auprès de metteurs en scène comme Matthias Langhoff ou Lisa Wurmser, donne des concerts de musique de chambre et de folklore des Pays d’Europe de l’Est avec le violoniste Dimitri Artemenko et travaille en tant que compositeur de musiques de films (L’étrangère de Jean-François Ferrillon, France, 2001 ; Loin de Sunset boulevard de Igor Minaiev, France – Russie, 2005, Médaille d'Or pour la musique au Park City Film Music Festival, USA ; Yarik de Proekt MY, Russie, 2006 ; Cabaret Paradis de Corinne et Gilles Benizio, France, 2006, (compositeur additionnel).
(www.myspace.com/shervadim)
DIMITRI ARTEMENKO
Compositeur, violoniste
Dimitri Artemenko est un musicien à multiples facettes - à la fois classique, rock, musique improvisée, compositeur, tout en gardant le goût des mélanges et univers variés.
Né également à Tallinn à l'heure de l'Union Soviétique et ayant reçu là-bas une éducation classique, il vient a Paris en 1992 pour étudier le violon sous la direction de Serge Pérévozov et la musique de chambre avec Berry Hayward. La même année il est invité par la Fondation Yehudi Menuhin au Festival de Reims.
Après avoir participé a plusieurs enregistrements de disques (entre autres avec et pour Berry Hayward Consort, Gilles Chauvet, September Song, Johan Asherton, Claude Challe), avoir joué et composé pour le théâtre (Koumpania Zelwer ; L’Histoire de Soniétchka et Le Kaddish mises en scène par Youlia Zimina) et le cinéma (Cadeau de Babadi de Louis Marques ; Les Caribans de Denys Granier-Deferre, en qualité d’interprète), Dimitri Artemenko s'occupe maintenant de la direction musicale des groupes The String Factory, Ivernia, Suffimento, The Red Rag et Lucanophile et continue a jouer avec plusieurs formations dans des styles toujours très divers.
(www.myspace.com/dimitriartemenko)
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L'étroit mousquetaire, de Max Linder (1922) |
Safety Last (Monte là-dessus), de Fred Newmeyer et Sam Taylor |
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Dimanche 27 septembre, 11h
SAFETY LAST (Monte là-dessus)
de Sam Taylor et Fred Newmeyer
Etats-Unis - 1923 - 70 min - 35 mm - noir et blanc
Scénario : Hal Roach, Sam Taylor, Tim Whelan
Image : Walter Lundin
Musique : Carl Daviss
Montage : Thomas J. Crizer
Production : Hal Roach Studios
Interprétation : Harold Lloyd, Mildred Davis, Bill Strother, Noah Young, Clarke Welstcott
Un jeune homme fait croire à sa fiancée qu’il est directeur d’un grand magasin à Los Angeles alors qu’il n’est que simple vendeur. Afin d’avoir suffisamment d’argent pour se marier, il propose à son patron un grand coup publicitaire : faire escalader la façade de l’immeuble par un ami, très agile dans ce domaine. Mais un concours de circonstance oblige notre héros à pratiquer lui-même l’ascension du gratte-ciel. Il décide alors de devenir sportif…
"Jamais le rire n'a été aussi proche du vertige, mais loin de se détruire, comique et peur se mêlent jusqu'aux entrailles. Sans une faiblesse, sans une bavure, les gags s'enchaînent au millimètre près et c'est, disons-le, du très grand cinéma."
(Raymond Borde, Harold Lloyd, Premier plan, 1968)
Copie : Carlotta Films
Accompagnement au piano : Michael Ertzscheid
>>> En savoir +
Michael ERTZSCHEID
Né en 1979 à Toulouse, Michaël Ertzscheid commence le piano à huit ans. Il mène de front ses études générales (Baccalauréat scientifique mention Très bien) et musicales (premiers prix de piano et de musique de chambre au CNR de Toulouse), avant d'opter définitivement pour la musique.
Il se perfectionne au Conservatoire Supérieur de Paris, où il obtient un prix d'harmonie et d'analyse, et bénéficie d'une bourse d'encouragement de la SACEM. Parallèlement, il continue ses études instrumentales au CNR de Boulogne-Billancourt avec Marie-Paule Siruguet et Hortense Cartier-Bresson. Il effectue son cycle de perfectionnement en piano chez Marie-Paule Siruguet et en musique de chambre avec Danièle Bellik.
Il intègre le Conservatoire Supérieur National de Musique et de Danse de Paris en 2000, et y obtient ses prix d'harmonie (classe de Jean-Claude Raynaud), de contrepoint (classe de Jean-Paul Holstein), de fugue (classe de Thierry Escaich), d'improvisation (Jean-François Zygel, Thierry Escaich), et de musique de chambre avec Pierre-Laurent Aimard.
Très intéressé par l'accompagnement, il obtient en 2005 son DFS mention Très Bien dans la classe de Jean Koerner au CNSMDP, et travaille sous la direction de Pierre Boulez, Kasuchi Ono, Christoph Eschenbach, et John Axelrod dans le cadre de productions avec le Théâtre du Châtelet.
Il est invité par plusieurs festivals, en soliste ou en formation de chambre (festival de musique de chambre de Valmorel, festival Pro Musica, festival des jeunes talents, Festival des Nuits d'été...) ; musicien éclectique, il collabore avec Gorillaz dans le cadre de Monkey, travel to the west et improvise régulièrement sur des films muets.
Enfin, la pédagogie reste une de ses préoccupations majeures. Il a suivi la formation diplômante du CNSM, auprès de pédagogues comme Marie-Françoise Bucquet ou Hervé Billaut, et il est titulaire du Certificat d'Aptitude à l'enseignement du piano. Il est actuellement professeur de piano au CRR de Boulogne-Billancourt, et professeur d'Analyse au CRR de Paris.
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Le Cameraman, de Buster Keaton |
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Dimanche 18 octobre, 11h
Les chefs d’oeuvre du burlesque accompagnés en direct par les élèves issus de la classe d’improvisation au clavier du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris
LE CAMERAMAN
de Edward Sedgwick et Buster Keaton
(Etats-Unis, 1928, NB, muet, 1h06)
Avec Buster Keaton, Marceline Day
Buster, photographe de rue, spécialisé dans les daguerréotypes, tombe amoureux de Sally, secrétaire à la Compagnie d'Actualités Cinématographiques. Il décide de devenir caméraman, achète une caméra d'occasion et filme n'importe quoi. Le résultat ressemble davantage à une vision surréaliste qu'à un reportage d'actualités.
Apprenant que la Fête du Quartier Chinois doit dégénérer en émeute, la jeune secrétaire conseille à Buster d'y apporter sa caméra. Les prises de vues sont sensationnelles et inédites, mais l'opérateur constate avec amertume que sa pellicule a disparu...
Dernier "grand" film de Keaton. Des gags fabuleux font du Cameraman le film le plus drôle de Keaton. (Jean Tulard)
Accompagnement au piano : Xavier Busatto
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Les quatre cavaliers de l'Apocalypse, de Rex Ingram |
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Mardi 10 novembre, 20h30
Les quatre cavaliers de l’Apocalypse, de Rex Ingram (Etats-Unis, 1921)
Dans son domaine argentin, le patriarche Madariaga réunit sa famille pour la dernière fois avant que la guerre européenne ne la déchire. Un de ses gendres soutient la belliqueuse Allemagne ; l'autre réside en France. Immense succès du cinéma muet qui fit la gloire de Rudolph Valentino.
Accompagnement musical : Mauro Coceano (composition, piano), Bastien Ferrez (saxophones), Julien Gaben (alto), Deborah Walker (violoncelle), Jakob Kuehnemann(contrebasse)
Copie : Photoplay Productions Ltd
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Alors que la guerre est terminée et que de nombreux films ont déjà donné dans le genre, June Mathis, fameuse scénariste hollywoodienne, décide d'adapter au cinéma le mélodrame guerrier de Blasco Ibañez. Seul manque le nom qui interprétera le rôle principal. June Mathis propose Rudolph Valentino qu'elle avait déjà vu dans des rôles secondaires, mais Rex Ingram ne l'aime pas vraiment. Il lui reproche de rouler des yeux et de frémir des narines. La production est plutôt réticente elle aussi : elle voudrait une valeur sûre pour tenir le premier rôle. Mais June Mathis n'en démord pas. Valentino obtient le rôle et son tango l'inscrit, dès sa première scène, dans l'histoire du cinéma et dans l'histoire tout court. Une nouvelle idole vient de naître.
Immense succès du cinéma muet (4,5 millions de dollars de recettes aux Etats-Unis, mieux que Ben Hur ou Naissance d'une nation), le film fut l'objet d'un remake réalisé en 1962 par Vincente Minnelli.
Commande du Festival International du Film d'Arras, le ciné-concert Les 4 cavaliers de l'Apocalypse a été conçu pour quintet lors d'une résidence dans cette même ville en novembre 2008. A cette occasion, le compositeur Mauro Coceano a réuni à la demande des organisateurs des musiciens de différents pays d'Europe. Ce ciné-concert a également été joué au Festival d'Anères en juin 2009. Pour cette troisième représentation, la formule s'étend au sextet avec la soprano Claire Lavandier qui s'ajoute ainsi à Mauro Coceano au piano, Bastien Ferrez aux saxophones, Jakob Kühnemann à la contrebasse, Deborah Walker au violoncelle et Julien Gaben au violon alto.
La musique raconte ce que l'on voit, ce que l'on voudrait voir, ce que l'on croit voir. Elle est un œil, elle tend à donner une épaisseur différente et complémentaire au film, une couleur émotionnelle supplémentaire et personnelle. Elle se définit aussi par rapport au mouvement des images et de l'action mélangeant parties écrites et improvisations structurées.
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Voyages extraordinaires et autres films, de Georges Méliès |
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Dimanche 22 novembre, 11h
Les chefs d’oeuvre du burlesque accompagnés en direct
par les élèves issus de la classe d’improvisation au clavier
du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris
Accompagnement au piano : Samuel LIEGEON
Six films pour entrer dans l’univers de Georges Méliès, pionnier et magicien du septième art, père des trucages, scénariste et réalisateur à l’imagination débordante.
Le Tripot clandestin (1906, 3’07)
Les Affiches en goguette (1906, 3’26)
Le Voyage dans la lune (1902, 12’46)
Le Voyage de Gulliver à Lilliput et chez les géants (1902, 4’13)
A la conquête du pôle (1912, 30’22)
La Sirène (1904, 4’08)
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Lundi 23 novembre, 20h30
Faust, de F. W. Murnau (Allemagne, 1926)
Méphisto vient tenter le vieux docteur Faust et fait un pacte avec lui : il lui rend la jeunesse et lui donne l’amour de Marguerite en échange de son âme… Le mythe de Faust transposé au cinéma, un grand classique du muet.
Accompagnement musical : Bachar Khalifé (percussions), Rami Khalifé (piano)
Copie : Films sans Frontières
Ce ciné-concert était présenté en partenariat avec l'Athénée Théâtre Louis Jouvet, en écho au "Rake's Progress" de Stravinsky à l'affiche au même moment.
Séance présentée par Julia Peslier, maître de conférences à l'Université de Besançon
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Bachar KHALIFE
Né à Beyrouth en 1983 d'une famille de musiciens, Bachar Khalifé commence l'étude du piano peu de temps avant de quitter le Liban. Il rejoint la France à l'âge de six ans où il suivra des cours avec le pianiste de renommée internationale Abd El Rahman El-Bacha. Dès l'âge de 11 ans, il suit en parallèle les cours de percussions de Michel Cals au conservatoire de Boulogne-Billancourt. A 16 ans, il obtient le Premier Prix de piano et décide alors de se consacrer à l'étude de la percussion contemporaine.
En 2003, il est admis à l'Unanimité au Conservatoire Supérieur de Paris dans la classe de percussion de Michel Cerutti et décroche trois ans plus tard son Diplôme de Formation Supérieure Mention Très Bien.
En autodidacte passionné, il se perfectionne dans les techniques de percussions digitales durant son adolescence. Il est très vite approché par des musiciens en recherche de musiques nouvelles, qui voient en lui une polyvalence rare et une oreille musicale d'exception. Du jazz à la musique électronique, en passant par les musiques traditionnelles, il se produit à travers le monde aux côtés notamment de Francesco Tristano, Bojan Z, Carl Craig, Moritz Van Oswald, Trilok Gurtu, Aufgang, Dhafer Youssef, Hadouk trio, Absolute Ensemble, Theodosii Spassov, Trio Joubran, Sivan Perwer, Napoleon Maddox…
Exposé dès son plus jeune âge de par l'activité de son père, le renommé musicien et compositeur Marcel Khalifé, Bachar Khalifé s'intègre naturellement en tant que percussionniste soliste dans son ensemble Al Mayadine, et ce dès l'an 2000. Depuis, il y côtoie des musiciens d'expérience comme Mark Helias, Marcio Doctor, Peter Herbert, Simon Shaheen, ainsi que de jeunes solistes comme Ismail Lumanovski ou Kinan Azmeh. L'ensemble se produit dans les plus grands festivals et les salles de concerts les plus prestigieuses des cinq continents comme le Sydney Opera House, la Place des Arts de Montréal ou le Town Hall de New York. Al Mayadine a été récemment primé par l'Académie Charles Cros pour l'album Taqasim enregistré en 2008 en trio à New York.
Par ailleurs, Bachar Khalifé travaille et compose avec son frère Rami un répertoire pour des créations de danse, musiques de film et de théâtre, en duo piano-percussion. Ils présentent dans des cinémas parisiens comme le Balzac ou la Cinémathèque, des ciné-concerts sur des films comme Faust, Metropolis, ou L'Homme à la caméra. Bachar Khalifé signe également la direction musicale des deux derniers disques (Pop Art et Chaos) de Rami Khalifé, ainsi que le travail artistique des pochettes en créant dessins et poèmes.
Bachar Khalifé est régulièrement appelé par des ensembles ou orchestres de musique classique ou contemporaine tels que l'Orchestre National de France ou l'Ensemble intercontemporain et joue sous la direction de Pierre Boulez, Susanna Mälkki, Kurt Masur, Christoph Eschenbach, Paavo Järvi…
De 2006 à 2008, Bachar Khalifé enseigne au sein de deux classes, l'une de percussions classiques et l'autre de percussions traditionnelles, au Conservatoire National de Région de Toulon Provence Méditerranée. Même s'il affirme avoir beaucoup appris de cette période, il estime plus pertinent d'intervenir dans la pédagogie sous forme de master-classes, style de cours qui convient mieux à sa réalité d'interprète.
En juin 2008, il s'associe au percussionniste soliste de l'Ensemble intercontemporain Gilles Durot et à l'accordéoniste Anthony Millet pour fonder le Trio Khalifé/Durot/Millet, dédié à la création contemporaine. Ils se produisent notamment à la Cité de la Musique de Paris et au Grand-Théâtre de Bordeaux, où ils interprètent des œuvres dont ils sont dédicataires.
En 2008-2009, Bachar Khalifé a été invité à se produire en soliste pour une série de concerts avec le Qatar Philharmonic Orchestra, sous la direction de Maestro Lorin Maazel, dans des lieux comme le Kennedy Center de Washington, le Teatro alla Scala de Milano ou le Théâtre des Champs-Elysées de Paris.
Bachar Khalifé compose des œuvres musicales pour des ensembles qui lui passent commande, comme Calliope, Quinto Centos, BAce quartet ou le Trio K/D/M, et travaille sur la sortie de plusieurs enregistrements de ses oeuvres musicales pour 2010, en tant que chanteur et interprète. L'édition de ses compositions est également programmée pour l’année à venir.
Rami KHALIFE
A 25 ans, Rami Khalifé choisit d'enregistrer pour son troisième album "piano concertos", le "Concerto n° 5 pour piano" de Prokofiev. Cette pièce, difficile, complexe et peu enregistrée dévoile la vision artistique issue d'un motif bien singulier de cet extraordinaire pianiste. Bien que conçue d'après les normes classiques de son temps, elle évoque une vision futuriste aux nuances de jazz, western, et même cartoon. Sur ce même album, le "piano concerto n°1 " lui est dédié par Abdallah el Masri, un compositeur libanais peu connu que Rami fait découvrir par la splendide interprétation de cette pièce ambitieuse que l'on peut situer dans la lignée de Ravel, une musique foisonnante et parfois même tonitruante.
N’ dans une famille de musiciens, il parait très naturel à Rami Khalifé de découvrir la musique. Son talent précoce se remarque immédiatement et dès l'âge de six ans on le place sous la tutelle d'un professeur de piano dans sa maison natale au Liban.
Rami n'avait que huit ans quand il doit déménager à Paris, soumettant son développement musical en pleine floraison à un choc culturel. Plus tard, ses créations se basent sur son vécu de la guerre au Liban et l'intégration soudaine à l'atmosphère plus réservée de la vie parisienne. Une sorte de rébellion se crée en lui à l'encontre d'un quotidien bien organisé et plutôt égotiste qu'il découvre à Paris, un antipode à la chaleur humaine propre à son Liban natal, un pays en proie à la guerre et à la mort, d'où il vient de fuir.
Son inspiration créatrice provient assurément de l'image de son père, un idéaliste en révolte, image qui le nourrit d'éléments plus beaux et dramatiques. Il plait à Rami Khalifé, émotionnellement extraverti par nature, de protester contre tout ce qui le gêne, bien que sans jamais essayer d'atteindre un but précis. L'effort de rendre chaque création plus belle, plus artistique, plus profonde est une constante source d'inspiration pour Rami qui préfère prendre des risques que de se contenter de ses réussites, le poussant vers un désir de recherche et de perpétuelle évolution, loin du confort et de la sécurité que celles-ci pourraient lui offrir. De là naît un répertoire d'œuvres ambitieuses et peu jouées, de créations originales qui ne cherchent pas toujours à plaire, mais plutôt entrainent l'imagination sur un terrain innovateur où la curiosité trouve porte ouverte vers de nouveaux horizons musicaux.
La carrière artistique de Rami Khalifé commence avec son album " Scene from Hellek ", enregistré en 2003 et 2004 et qui paraît le jour où la guerre en Irak est déclarée. Une œuvre au caractère nostalgique et éminemment personnel, elle est improvisée sur le thème des cultures qu'il connaît. Une musique cosmopolite aux reflets de jazz dont il s'écartera plus tard en faveur de genres plus spontanés, elle progresse parallèlement à l'évolution déjà prodigieuse de sa jeune vie. Les douze pièces se succèdent, chacune gagnant en maturité pour aboutir à un langage plus épuré et une fugue beaucoup plus contenue dans le dernier morceau.
A partir de " Scene from Hellek ", la personnalité musicale de Rami progresse vers une expression plus personnelle, dépouillée d'influence. Rami se réjouit de savoir que l'entourage musical qui lui est familier ne peut se référer à autre chose quand on l'écoute. Parfois évocatrice du hard rock de par son attitude et sa violence, sa musique ne manque pas de passages calmes et méditatifs, deux extrêmes qu'il aime confronter.
La musique de Rami s'exprime par toutes les techniques que contient son art et se ressent intimement et profondément. Il ne voit pas le piano comme un simple instrument. Pour Rami, c'est une âme qui doit vivre. Chacun de ses concerts exprime la vie dans tout son concentré d'émotions et toute la palette qu'elle puisse offrir, soumettant son public à un moment de vérité important, sans détour et en toute franchise, et reflétant à la fois nostalgie et espoir.
Par soif de s'ouvrir aux autres cultures, Rami cherche à populariser la musique en l'offrant à un public jeune qui n'a pas eu l'occasion de la découvrir. Cet échange lui donne le courage et l'espoir de créer sa propre vérité en laissant tout ouvert, en dehors des normes établies. Pour Rami, il n'y a pas de vérité universelle.
Rami Khalifé essaye d'être un homme de son temps et parvient à mélanger les arts différents, en collaborant avec des créateurs de tous genres, entre autres, cinéastes, chorégraphes, vidéastes, et acteurs. Partant d'un principe philosophique, la performance artistique l'intéresse plus que le simple concert. Il ne fait pas de compromis, délivrant un discours authentique, au risque de se faire rejeter. Il ne s'empêche pas de marier dans une même composition, un ordinateur et deux pianos, composition exprimant en toute sincérité une dualité où le passé confronte le présent dans l'espoir de créer l'avenir, mais dépourvue d'un but commercial de divertissement.
Essentiellement, chaque choix trouve sa vraie place. Ce qui compte pour Rami Khalifé, c'est l'art qui bouleverse et fait penser, où images et sons représentent son expression intellectuelle et émotionnelle, et où l'auditeur n'entend jamais le même morceau de la même façon et n'est pas prêt à l'oublier.
Fusionnant diverses techniques modernes avec une méthodologie classique rigoureusement assimilée, Rami est un musicien de calibre extraordinaire qui offre à son public varié un langage unique dans sa plus pure expression musicale.
Faust en concert... Faut-il s'attendre à une partition à la muet ou à une composition éléctronique façon Laurent Garnier ? Rami et Bachar Khalifé entrent en scène, l'un au piano, l'autre aux percussions. Et c'est au moment où Faust et Mephisto s'envolent vers l'Italie, Faust bien décidé à jouir des plaisirs de la vie, que la grâce commence réellement. Quelques moments de silence succédent à la musique, rendant le film plus intense, encore plus magique. Le piano classique prend des sonorités étranges, presque éléctroniques, les rythmes eux, plutot rock, et l'on pense parfois beaucoup à Radiohead, et plus encore à Thom Yorke, dernier opus solo. Equilibre parfait qui ne fait jamais oublier le film, jamais oublier la musique. (Propos de Cécile Giraud, mercredi 25 octobre 2006 sur le blog objectif-cinema après diffusion du ciné-concert à la Cinémathèque Française.)
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Dimanche 13 décembre, 11h
Le Signe de Zorro, de Fred Niblo
(Etats-Unis, 1920)
avec les dix musiciens du Ciné X’tet de Bruno Régnier !
Dans la Californie du Sud, encore sous domination espagnole, un homme masqué connu sous le nom de Zorro protège les pauvres, les opprimés et la minorité indienne. Alors que le cruel capitaine Ramon courtise la jeune Lolita, le notable Don Diego de la Vega tente de séduire la jeune fille.
Avec Douglas Fairbanks, Marguerite de la Motte, Noah Beery.
C’est la première apparition au cinéma du vengeur masqué, héros créé par Johnston McCulley, et l’un des meilleurs rôles de Douglas Fairbanks.
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Après trois projets autour de Buster Keaton « Steamboat Bill Jr. » « Sherlock Junior » et « Buster’s Shorts », Bruno Regnier et l’ensemble Ciné X’TET se confrontent à un nouveau genre, le film de cape et d’épée, en mettant en musique « The Mark of Zorro », film de 1920 dans lequel Douglas Fairbanks laisse de côté pour la première fois son personnage de play boy urbain pour endosser un costume d’époque et faire montre de ses prouesses athlétiques autant que de ses charmes. La musique quand à elle oscille entre jazz et musique de chambre, dans un climat où les références alimentent l’improvisation généreuse des huit solistes.
Durée : 1h45
Ce programme a été enregistré pour une sortie sur le label Jazz à Tout Va Productions en décembre 2009.
Musiciens
Alain VANKENHOVE (trompette et bugle), Matthias MAHLER (trombone), Vincent BOISSEAU & Olivier THEMINES (clarinettes), Rémi DUMOULIN (saxophone ténor et clarinette), Jean-Baptiste REHAULT (saxophones), Pierre DURAND (guitare), Frédéric CHIFFOLEAU (contrebasse),
Bruno REGNIER (compositions et direction).
Ciné X’TET/Bruno Regnier est membre de la fédération Grands Formats.
Jazz à tout va et le Ciné X’TET / Bruno Regnier sont portés par la Région Centre et aidés par le ministère de la culture et de la communication/direction régionale des affaires culturelles du Centre au titre de l’aide aux ensembles conventionnés.
A propos de FRED NIBLO
Fred Niblo Il est né Frederick Liedtke à York dans le Nebraska d'une mère française et d'un père capitaine de la guerre de sécession, blessé dans la fameuse bataille de Gettysburg. Sous son nom de scène de Fred Niblo il débuta sa carrière dans le vaudeville et le théâtre. Après plus de vingt années d'exercice, pendant lesquelles il voyagea à travers le monde, il découvrit l'industrie bourgeonnante du cinéma en tournant ses deux premiers films en Australie.
En 1901, Niblo épouse l'actrice de Broadway Josephine Cohan, soeur aînée de George M. Cohan. Elle meurt précocément en 1916, l'année où il débute comme acteur et réalisateur au cinéma. En Australie, il rencontre l'actrice Enid Bennett qu'il épousera plus tard. Il se fait un nom à Hollywood avec Le Signe de Zorro avec Douglas Fairbanks qu'il réalise en 1920. Ils s'associent à nouveau l'année suivante pour The Three Musketeers et dirige aussi Rudolph Valentino dans Arènes sanglantes. En 1925, Niblo fut le principal réalisateur de l'épique Ben-Hur : A Tale of the Christ, l'une des plus coûteuses productions d'alors mais qui généra la troisième plus grosse recette d'un film muet dans l'histoire du cinéma. Niblo enchaîna avec deux oeuvres majeures en 1926 : The Temptress avec Greta Garbo pour son second film américain et Camille avec Norma Talmadge. Niblo travailla avec les grands noms de cette période dont Joan Crawford, Lillian Gish, et Ronald Colman. En 1930 il réalise son premier film parlant avec deux grandes stars de l'époque, John Gilbert et Renée Adorée : Redemption.
Fred Niblo se retire en 1933 après quarante ans d'activité, tournant pas moins de 40 films dans les seules seize dernières années. Il était une personnalité majeure des premiers temps d'Hollywood et l'un des fondateurs de l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences. En reconnaissance de son rôle dans le développement de cette industrie naissante, il a son étoile sur le Hollywood Walk of Fame au 7014 Hollywood Blvd. Son Ben-Hur a été sélectionné par le National Film Registry, dans le but de sa conservation.
Fred Niblo meurt à la Nouvelle Orleans (Louisiane) en 1948. Il est enterré au Forest Lawn Memorial Park Cemetery de Glendale (Californie). Son fils Fred Niblo Jr. (1903-1973), de son union avec Josephine Cohan, fut un scénariste à succès d'Hollywood. (source : Wikipédia)
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La Sirène, Semaine anglaise et Fiddlesticks, de Harry Edwards |
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Dimanche 24 janvier, 11h
Trois films burlesques de Harry Edwards avec Harry Langdon
Accompagnement au piano : Jean-Baptiste Doulcet
SEMAINE ANGLAISE – Saturday afternoon (1926, 30’)
Le timide Harry sort de son travail pour rentrer chez lui où sa femme tyrannique et jalouse l'attend de pied ferme. Sur le chemin du domicile il se laissera malgré lui entraîner par un copain dans une aventure extra conjugale…
LA SIRENE – The Sea Squawk (1925, 18’)
Harry fait une traversée en bateau en compagnie d'un voleur de bijou. Pour ne pas être pris par la police, celui-ci fait avaler à Harry un énorme diamant et va ensuite tenter par tous les moyens de récupérer le fruit de ses larcins.
FIDDLESTICKS (1926, 21’)
Le professeur de musique remet à Harry son diplôme de musicien contrebassiste car il ne supporte plus de l'entendre jouer. Harry, jeté dehors par son père, entreprend alors de vivre de son “art”. Certains concours de circonstances lui permettront de faire fortune et de rentrer en fils prodige.
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Harry Langdon, le clown triste.
Comique burlesque adulé par la joyeuse troupe des surréalistes, Harry Langdon est toujours en attente de réhabilitation. (…) Harry hante littéralement l’écran. Son visage blanchâtre, sur lequel se dessine un air d’éternel ahuri, renvoie au teint blafard d’un malade plutôt qu’à la figure clownesque de l’Auguste. On a souvent comparé le personnage qu’incarne Langdon à un somnambule. Il est vrai qu’il se situe à mille lieues du burlesque frénétique de Mack Sennett, dont il a pourtant été le protégé pendant un moment. Plongé dans une rêverie sans fin, Harry personnifie l’hésitation même. Il ne bouge pas vraiment, esquisse plutôt des mouvements improbables, hésite, recommence…puis abandonne pour retourner dans cet état second qui le caractérise. Harry n’a pas la morale de Charlot. Une femme s’évanouit devant lui ? Le voilà qui prend la poudre d’escampette. (…) Texte paru dans DVDClassik.com
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Mardi 26 janvier, 20h30
La Foule, de King Vidor (Etats-Unis, 1928)
Un couple d’Américains moyens confronté à la banalité de la vie quotidienne et au drame. La foule new-yorkaise, colossale, traitée comme un personnage à part entière et filmée avec d’imposants moyens techniques. Chef d’œuvre du cinéma réaliste hollywoodien.
Accompagnement au piano : Jean-François Zygel
Copie : Photoplay Productions Ltd
Le cinéaste King Vidor (1894-1982), qui travaillait pour la MGM depuis 1922, venait de remporter un énorme succès financier avec son dernier film, La Grande Parade (1925). Il proposa à Irving Thalberg, responsable de la production du studio, un projet atypique mais qui lui tenait particulièrement à cœur : l'histoire d'un individu ordinaire, fermement décidé à " devenir quelqu'un ", mais malmené par la vie. Thalberg accepta le pari et mit d'importants moyens techniques à la disposition de Vidor.
A travers le parcours de John Sims, un jeune homme qui se confronte au rêve américain et à ses mirages, La Foule questionne la place de l'homme au sein de la société de consommation, où règnent l'uniformisation et la loi de la jungle.
Pour incarner son anti-héros, King Vidor choisit un comédien inconnu, le touchant et fragile James Murray (après une éphémère gloire, il disparaîtra en 1936, oublié et alcoolique). Il confia le rôle de Mary Sims à la fine Eleanor Boardman, étoile hollywoodienne qu'il venait d'épouser, et dont la prestation est bouleversante.
Visuellement remarquable, le film fait la part belle aux extérieurs tournés à New York (parfois en caméra cachée) ; un témoignage fascinant sur l'effervescence et la démesure Art-déco de la ville dans les années vingt.
King Vidor utilise certains procédés issus de l'expressionnisme allemand, dans l'élaboration des décors (les vertigineuses rangées de bureaux identiques derrière lesquels les hommes ne sont que des rouages interchangeables) comme dans celle des angles de prise de vues (perspectives écrasantes, masse compacte des employés envahissant les rues en fin de journée…).
La MGM, malgré tout inquiète du caractère peu commercial de La Foule, fit tourner pas moins de sept fins différentes. Après de longs mois de tractation, Vidor réussit à imposer un dénouement ouvert et en demi-teinte.
Aujourd'hui, La Foule apparaît comme un chef-d'œuvre, une réflexion d'une grande modernité sur la condition humaine. King Vidor poursuivra sa vision humaniste avec des films comme Hallelujah ! (1929, premier film hollywoodien entièrement interprété par des Noirs) et Notre pain quotidien (1934, suite virtuelle de La Foule).
Mireille Beaulieu
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Jean-François ZYGEL
Jean-François Zygel est aujourd'hui reconnu en France et à l'étranger comme l'un des meilleurs spécialistes de l'accompagnement en concert de films muets. Il est particulièrement intéressé par le cinéma expressionniste allemand (Wiene, Murnau, Pabst, Galeen, Fritz Lang), les impressionnistes français (Grémillon, Dulac, L'Herbier, Epstein) et le cinéma russe (Poudovkine, Barnet).
Très admiratif des musiciens de jazz, Jean-François Zygel n'en affirme pas moins, concert après concert, la spécificité et la force d'une improvisation classique nourrie de la musique du 20e siècle, d'alliages sonores singuliers (le célesta, les chants d'oiseaux, l'armonica de verre...), d'un foisonnement harmonique et polyrythmique d'une remarquable intensité.
Depuis quelques années s'est constituée autour de lui une véritable bande d'improvisateurs, avec qui il se produit régulièrement au sein de concerts-spectacles d'improvisation qui renouvellent profondément la conception du concert classique traditionnel. Son univers puissant, onirique et coloré, rappelle la place essentielle de l'improvisation dans la création d'aujourd'hui.
Son dernier album solo, intitulé Improvisations, est sorti en juin 2008 (naïve). A l'occasion du centenaire de la naissance de la musique de film, Jean-François Zygel vient également de signer l'accompagnement au piano de l'un des chefs-d'oeuvre du cinéma muet, L'Argent, de Marcel L'Herbier (un DVD Carlotta Films).
On peut également le retrouver tous les samedis à 17h30 sur France Musique, ainsi que chaque été sur France 2 dans l'émission de télévision " La Boîte à musique de Jean-François Zygel ".
Jean-François Zygel est professeur d'écriture et d'improvisation au Conservatoire de Paris. Il a remporté en 2006 une Victoire de la Musique Classique. Ses disques et ses DVD sont édités chez naïve.
REVUE DE PRESSE
Le destin de John et Mary. Lui se croit promis à un grand avenir. Une série d'épreuves (dont la mort d'un enfant) vont mener le couple au bord du précipice, avant que la sagesse ne l'emporte. Puissance et fluidité se conjuguent chez Vidor, pour un film exceptionnel où es malheurs subis n'éteignent pas la foi dans la vie. Sûreté d'une mise en scène qui détaille l'héroïsme de la banalité. L'individu se croit unique, tout en étant cerné par ses semblables. Les aléas de l'existence sont montrés avec une justesse déchirante. Un lyrisme épique emporte les destinées. (Télérama)
C'est à la toute fin du muet que King Vidor produit un de ses films les plus parfaits, La Foule. A l'opposé de son goût pour le primitivisme et les pulsions archaïques, le cinéaste américain explore ici la vie urbaine et moderne à travers l'existence d'un Américain moyen confronté à la banalité et à la souffrance, travail et chômage, naissance et mort d'un enfant, rire et tragédie intimement mêlés… Irving Thalberg, le fameux patron de la MGM, laissa beaucoup de liberté à Vidor pour ce film d'une grande ambition et sans intrigue romanesque artificielle car le cinéaste avait auparavant fait gagner de l'argent au studio avec La grande parade (1925). La Foule est marqué par un style sans emphase à base de travellings et une fascination pour la ville, ses buildings, ses rues, ses tramways… Tourné pour une part dans les rues de New York, le film de Vidor donne ainsi une sensation de fluidité, de naturel, de puissance qui le rapproche des grandes œuvres de la fin du muet, à l'instar des derniers films de Murnau (L'Aurore) ou des premiers films de Hawks (A Girl in Every Port). En dépit des différences profondes avec les films que Vidor réalisa pendant sa longue carrière dans le parlant et qui, pour la plupart, sont ancrés dans l'Amérique rurale profonde, on retrouve dans La Foule une des figures majeures du cinéaste, le conflit entre l'individu et le collectif, c'est-à-dire ici la société capitaliste américaine sur laquelle le cinéaste porte d'ailleurs un regard très ambivalent. Plusieurs fins furent tournées par Vidor et celle qui fut finalement choisie a l'allure d'un happy end qui ne masque pourtant pas une certaine amertume. Contrairement à la légende, La Foule rapporta deux fois plus d'argent qu'il n'en avait coûté. Le chef-d'œuvre de King Vidor demeure encore aujourd'hui un des plus grands films de l'histoire du cinéma tant son style et son propos n'ont pratiquement pas pris une ride. (Thierry Jousse, Cahiers du Cinéma - 100 films pour une Cinémathèque idéale)
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La jeune fille au carton à chapeau, de Boris Barnet |
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Mardi 16 février, 20h30
La jeune fille au carton à chapeau, de Boris Barnet (URSS, 1927)
Nastasa habite avec son père non loin de Moscou. Elle fabrique des chapeaux à domicile et les livre à la capitale, au magasin de Madame Irène. Sur son chemin, elle fait la connaissance de Ilja, un jeune homme qui vient de la province. Dans les rues bruyantes de la ville, il erre sans succès à la recherche d'un logis. Il attire l'attention de Nastasa, elle décide de lui venir en aide. Un ton très décontracté dans cette charmante comédie que la Nouvelle Vague française redécouvrira.
Accompagnement musical : Vadim Sher (composition, piano), Marie Gremillard (violoncelle)
Copie : Arkéion Films
En partenariat avec LES ENFANTS DE CINEMA et le dispositif national ECOLE ET CINEMA.
En partenariat avec la Vodka Standard et Kusmi Tea.
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BORIS BARNET
réalisateur, scénariste et acteur
Selon Jean-Luc Godard, Boris Barnet est le plus grand cinéaste russe. Né à Moscou le 18 juin 1902 d’un père soldat anglais établi en Russie pendant les guerres napoléoniennes, il quitte l’Ecole des Beaux Arts en 1919 pour s’engager, à 17 ans, dans l’Armée Rouge. Démobilisé en 1921, il devient boxeur professionnel et est engagé par Lev Koulechov, alors directeur de ce qui va devenir, en 1922, l’Institut National de Cinéma (VGIK), pour donner des leçons de boxe à ses élèves comédiens et y faire des études de cinéma.
Dès ses premiers films, Barnet fait preuve d’un réel sens de l’humour. Influencé certainement par Buster Keaton et Harold Lloyd, il manie le burlesque avec une grande finesse. Les personnages de ses films, par leur côté grotesque et absurde, font penser à ceux des textes de Gogol. Le cinéma de Barnet emprunte à la tradition du cirque russe des éléments d’équilibrisme et du jonglage tant en esquissant des instantanés poétiques saisissants. Le montage virtuose de l’image, au tempo vertigineux, impose au spectateur de respirer dans son rythme.
A propos de son cinéma Barnet écrit : « Je ne suis pas, je n’ai jamais été un homme des théories. J’aime avant tout la comédie, je me plais à introduire des scènes drôles dans un drame et des épisodes dramatiques dans un film comique. »
Boris Barnet tourne durant sa vie plus d’une vingtaine de films parmi lesquels de véritables chefs-d’œuvre de cinéma mondial (Au bord de la mer bleue, Le lutteur et le clown…).
Il se suicide à Riga le 8 janvier 1965.
LE FILM
Natacha fabrique des chapeaux chez son grand-père, dans la campagne moscovite. En se rendant à la capitale, où Madame Irène achète ses chapeaux contre un titre d’emprunt d’État, elle rencontre Ilia qui débarque de Province. Pour lui permettre d’obtenir un logement à Moscou, Natacha lui propose un mariage blanc. Ilia accepte tout en espérant qu’au fil du temps, Natacha s‘installera vraiment avec lui… De son côté, Madame Irène tente de reprendre à Natacha son titre d’emprunt qui vient de gagner 25000 roubles au tirage au sort…
Une comédie burlesque s’entremêle dans ce film avec le lyrisme et la poésie d’une histoire d’amour singulière. Servi par un jeu d’acteurs extraordinaires, La Jeune Fille au carton à chapeau est un véritable chef d’œuvre où le spectateur tombe immédiatement sous la magie du plaisir évident qu’a éprouvé le cinéaste en le réalisant.
Le style du film illustre parfaitement des théories chères à Lev Koulechov, qu’on a souvent nommé le « père du cinéma russe ». Tout au long de La Jeune Fille au carton à chapeau Barnet y applique ses principes, notamment sa célèbre thèse sur l’importance du montage, bien que poussée d’une manière moins rigoureuse et radicale que chez d’autres grands maîtres du cinéma soviétique. Barnet fait un usage infiniment plus réduit du gros plan qu’Eisenstein et on remarquera dans ce film une nette influence du théâtre constructiviste, marqué par la géométrie dépouillée des décors sans stylisation décorative, aucune.
C’est dans l’interprétation, sans doute, que l’on trouve les traces les plus nettes du théâtre satirique de l’époque, très influencé par le constructivisme. Il en est ainsi dans la singulière gymnastique irréaliste de la servante Marfoucha lorsque, sur l’échelle, elle lave la vitrine. Ou encore à l’étudiant transportant le noceur endormi sur son siège. Peut-être peut-on y voir aussi quelques réminiscences du cinéma burlesque américain (Harold Lloyd, par exemple, avait été très en vogue dans les années 1920-25 en Russie comme ailleurs).
LA MUSIQUE
Vu par un musicien, La Jeune Fille au carton à chapeau donne des frissons : le film présente de nombreux éléments qui offrent une source incroyable d’inspiration et réveillent la fantaisie musicale.
L’accompagnement pour La Jeune Fille au carton à chapeau, fondé sur les mélodies et leitmotivs inspirées par la musique russe savante et populaire de la première moitié du XXème siècle, s’est construit sur la recherche d’une harmonie entre le film et la bande sonore. La musique guette tout changement rythmique, elle tente de pénétrer l’ambiance de chaque scène et veille à souligner certains détails qui peuvent rendre la lecture du film plus accessible aux spectateurs n’ayant pas de connaissances approfondies sur le contexte historique et social dans lequel est placé ce film. Le grotesque de la bourgeoisie de la période du NEP s’entend dans les mélodies d’un raffinement exagéré ; la vie provinciale et le monde ouvrier ont un lien évident avec la musique populaire russe ; les autorités ou les moments à caractère propagandiste sont accompagnés par des thèmes rappelant la « marche triomphale » de la jeune république soviétique. La musique est là aussi pour souligner l’humour extraordinaire de cette comédie.
Une des grandes particularités de La Jeune Fille au carton à chapeau consiste dans le jeu des acteurs appartenant à l’école FEKS (Fabrique de l’acteur excentrique). Cette école prônait un jeu autant que possible éloigné de tout réalisme et poussé à l’extrême dans le sens de l’expression caricaturale. Il n’y a pas eu d’école semblable en musique, et il s’agit ici de créer un reflet de ces codes de jeu des acteurs dans la musique. Chaque personnage est ainsi porté par un thème qui transcrit son caractère en langage musical et suit l’amplitude de son degré d’expression au fil des scènes.
L’aspect burlesque du film pousse à la conception de parties instrumentales virtuoses ; au contraire, le fil de la singulière histoire d’amour entre Natacha et Ilya impose un certain lyrisme musical. Maniant avec brio l’art du montage, Barnet entrelace des ambiances très différentes avec une grande dextérité. Tout le long du film, il créé des cassures subites et fréquentes qui impliquent une création musicale très contrastée. Les passages d’une énergie à l’autre se font souvent à l’intérieur d’une même séquence, et imposent une composition et une exécution instrumentale très précises afin de créer la fluidité nécessaire à la fusion de la pensée musicale et de la pensée cinématographique.
Le duo de piano et de violoncelle est à la base de la partition. L’accordéon s’ajoute à la coloration sonore. L’utilisation d’un clavier numérique permet de varier également les sonorités, mais seulement là où cela est justifié par la cohérence parfaite avec l’image. Il ne s’agit pas de considérer ce chef d’œuvre de Boris Barnet comme un objet d’un simple divertissement musical mais comme une matière précieuse servie par une véritable bande originale dans le plus grand respect de l’œuvre cinématographique.
VADIM SHER
Compositeur, pianiste
Vadim Sher est né en 1973 à Tallinn (Estonie). Il a fait ses études à l’Ecole Supérieure de Musique Moussorgski à Saint-Pétersbourg, en Russie. Depuis 1993 il vit et travaille en France. Il crée les parties musicales de nombreux spectacles de théâtre : entre autres Cabaret Citrouille et Varietà d’Achille Tonic, alias Shirley & Dino ; L’Histoire de Sonetchka de Marina Tsvétaéva, Le Kaddish d’après Cholem Aleïkhem et Les Serpents de Marie NDiaye, mises en scène de Youlia Zimina, Cabaret Céleste d'après Noëlle Renaude, mise en scène de Christian Germain, Le Doigt sur la plaie d’après Jules Laforgue, mise en scène de Christian Peythieux, Chez Marcel – Cabaret Proust, mise en scène de Jean-Michel Vier...
Il prend en charge la direction musicale d'acteurs auprès de metteurs en scène comme Matthias Langhoff ou Lisa Wurmser, donne des concerts de musique de chambre et de folklore des Pays d’Europe de l’Est avec le violoniste Dimitri Artemenko et travaille en tant que compositeur de musiques de films (L’Etrangère de Jean-François Ferrillon, France, 2001 ; Loin de Sunset boulevard de Igor Minaiev, France – Russie, 2005, qui reçoit la Médaille d'Or pour la musique au Park City Film Music Festival, USA ; Yarik de Proekt MY, Russie, 2006 ; Cabaret Paradis de Corinne et Gilles Benizio, France, 2006, (compositeur additionnel).
En 2007 il crée, avec Dimitri Artemenko, le ciné-concert La maison de la rue Troubnaïa de Boris Barnet (1er prix pour la création musicale au 4Film Festival à Bolzano, Italie), puis, en 2009, deux autres ciné-concerts : Florilège Au fil des neiges, autour de films d’animation russes, et La Jeune Fille au carton à chapeau, avec la violoncelliste Marie Gremillard. Il écrit également une suite musicale pour accompagner le photofilm créé à partir des images du Pré de Béjine, film détruit de Sergueï Eisenstein.
(www.myspace.com/shervadim)
MARIE GREMILLARD
Violoncelliste
Marie Gremillard est née à Besançon, en 1977. A 8 ans, elle commence le violoncelle au Conservatoire de sa ville natale, avant de partir pour Paris afin de poursuivre ses études musicales. Elle fréquente tout d’abord le conservatoire de Saint Maur, où elle obtient 4 médailles d’or la même année. Elle intègre ensuite la classe du quatuor Ysaÿe au conservatoire supérieur de Paris, en parallèle avec celle d’Henri Demarquette. Puis elle rejoint l’orchestre Ostinato, ainsi que la Schola Cantorum d’où elle est également diplômée.
Elle se diversifie dans les styles de musique. D’un côté, la musique classique, elle fait partie de plusieurs quatuors, dont le quatuor de violoncelle Belli Celli et occupe un poste de violoncelle du rang titulaire à l’orchestre des concerts Pasdeloup depuis 2007. De l’autre côté, elle travaille avec des formations de jazz et de chansons. En 2005, Elle fait la rencontre du saxophoniste hongrois Yochk’o Seffer. Il lui dédie une sonate pour violoncelle seul. S’en suit l’enregistrement d’un disque avec celui-ci et le percussionniste Mino Cinélu , «Zao Family», suivi d’un deuxième en 2008, réunissant le classique et le jazz, «Neffesh music». Elle se produit avec la chanteuse quebecoise Elise Velle, le chanteur sénégalais Wasis Diop et le groupe «Moi». Sa curiosité la pousse aussi vers le théâtre, elle participe ainsi au «Prince des corbeaux» », écrit et mis en scène par Olivier Morençais.
L’ouverture musicale est pour elle une source constante d’inspiration, de partage et de renouveau.
(www.myspace.com/mariegremillard)
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Les Lois de l'hospitalité, de Buster Keaton |
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Dimanche 28 mars, 11h
Les lois de l'hospitalité (Our Hospitality), de Buster Keaton et Jack Blystone
Avec Buster Keaton, Natalie Talmadge, Jos Roberts, Joe Keaton...
Les clans Canfield et McKay sont rivaux. Lors d'une fusillade, les deux chefs de famille sont tués et la veuve McKay part alors du village pour New York avec son bébé. Vingt années plus tard, Willie McKay rencontre Virginie Canfield dans un train et accepte son invitation à dîner chez elle. Tant que Willie reste dans la maison des Canfield, les lois de l'hospitalité interdisent à ses ennemis jurés de faire du mal à un invité, mais si Willie McKay venait à franchir le pas de la porte, personne ne répondrait de sa vie.
Accompagnement au piano : Fabien Touchard
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LE PIANISTE
Fabien Touchard commence ses études musicales à l’E.N.M de Boulogne sur Mer, où il obtient une Médaille d’Or en piano. Après avoir obtenu son baccalauréat scientifique mention TB, il décide de se consacrer pleinement à la musique.
Il intègre alors le C.N.R de Paris où il étudie chez Billy Eidi. Il y obtient un 1er Prix en piano, ainsi que les D.E.M de piano et d’écriture. Il devient à la même époque lauréat de la fondation FLAME (catégorie jeune soliste).
Entre 2006 et 2010, il est admis à cinq reprises consécutives au C.N.S.M de Paris, successivement dans les classes supérieures d’écriture, d’analyse, d’improvisation, d’orchestration, et enfin d’accompagnement (à l’unanimité). Il y a déjà obtenu 4 prix et y poursuit ses études actuellement.
En tant qu’improvisateur, il se produit au cinéma le Balzac, au festival V. Planchon à Boulogne sur Mer, au festival des Lisztomanias à Chateauroux, au festival des idéo de la Bellevilloise à Paris, aux portes ouvertes du C.N.S.M...
Compositeur, il étudie également à l’université Paris-Sorbonne où il poursuit un cursus d’étudiant-chercheur en Musicologie.
REVUE DE PRESSE
Une lutte ancestrale oppose les clans Canfield et McKay. Au cours d'une fusillade, les deux chefs de famille sont tués. La veuve McKay quitte sa campagne et emmène son bébé à New York.
Vingt ans ont passé. Willy McKay est convoqué pour prendre possession de l'héritage familial. Au cours d'un voyage mouvementé en Chemin de fer, il rencontre Virginia Canfield. Il accepte innocemment l'invitation qui le conduit chez les ennemis mortels du clan McKay. Provisoirement protégé par les lois de l'hospitalité, il s'échappe du domaine des Canfield en se déguisant en domestique. Au cours d'une poursuite mémorable, il tombe dans la rivière. Un courant violent l'entraîne.
Virginia, venu à son secours, était également happée par les eaux tumultueuses qui descendent vers une impressionnante cascade. Après un sauvetage accrobatique, ou le mécanisme du hasard joue un rôle déterminant, Virginia et Willy rejoignent la maison des Canfield. Ils ont eu le temps de se marier, ce qui met un terme final à l'hostilité meurtrière des deux familles.
L'histoire est inspirée de faits réels. Des démêlés spectaculaires avaient opposé les familles Hatfield et McCoy, devenues dans la fiction les familles Canfield et McKay. Les noms propres sont à peine déguisés.
Tournée dans les paysages impressionnants qui entourent le lac Tahoe et la rivière Truckee, le film avait un petit air de famille. Le rôle principal féminin était tenu par Natalie Talmadge-Keaton, et son bébé Joseph Keaton-Talmadge faisait une brève apparition dans la séquence qui sert de prologue. Joe le père de Buster Keaton était également présent dans le rôle du conducteur de train. Pour incarner le vieux Canfield, Buster Keaton fit appel à un ami de la famille, Joe Roberts, qui mourut tout de suite après le tournage.
Pour l'une des scènes les plus spectaculaires du film, Keaton fit construire le décor d'une chute d'eau qui fut placé au-dessus d'une piscine. Quatre tuyaux de 16 centimètres de large partaient de la piscine et un système de grosses pompes envoyait l'eau pour animer le décor. Le souci de perfection poussa Keaton à consulter les archives pour se documenter sur les types de trains qui circulaient en 1831. Il choisit de faire reconstituer la " Stéphenson Rocket " en précisant qu'elle ne serait drôle que si elle était vraie. Source : Ciné-Club de Caen
Les lois de l’hospitalité est le second long métrage de Buster Keaton. Profitant d’une certaine vogue pour ce type d’histoires, il prend pour base une querelle entre deux familles qui eut lieu au siècle précédent et qui fit plusieurs morts. D’une histoire à priori tragique, il va faire un grand film comique où il interprète un jeune homme qui revient dans son village natal et qui va être pourchassé par les membres d’une famille rivale. Après un court prologue, l’humour est constamment présent par petites touches. Passionné par les trains, Buster Keaton a reconstitué un trajet en train de 1830. Si beaucoup d’éléments sont assez farfelus (l’humour joue beaucoup avec les rails), la réplique de la locomotive et des wagons est quant à elle minutieuse. Le voyage est en tout cas pittoresque… L’autre moment fort du film est la scène dans les rapides où Buster Keaton prit (comme toujours) des risques insensés. Le résultat est, il est vrai, franchement spectaculaire. Natalie Talmadge était alors la femme de Keaton, le bébé du début du film est le leur et le mécanicien de la locomotive est Jo Keaton, le père de Buster. L’ensemble est à la fois amusant, charmant, bucolique, époustouflant. Les lois de l’hospitalité est indéniablement à ranger parmi les tous meilleurs films de « l’homme qui ne rit jamais ».
Source : Blog Cinéma « L’œil sur l’écran »
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Samedi 10 avril, 11h
El tren fantasma de Gabriel García Moreno (Mexique, 1927, 73’)
Emouvant film d’aventures ferroviaires tourné à Orizaba, aux scènes d’action dignes d’Harold Lloyd. Gabriel García Moreno, pionnier du cinéma mexicain, tour à tour réalisateur, scénariste, cameraman, inventeur et fondateur des studios Azteca, nous raconte l’histoire du jeune ingénieur Mariel, confronté à une dangereuse bande d’attaquants de trains s’étant emparés de la belle Elena, fille du chef de gare d’Orizaba. Ce bijou du cinéma muet mexicain a été récupéré et restauré par la Filmothèque de l’Université Nationale Autonome de Mexico.
Projection exceptionnelle accompagnée au piano par Jean-Baptiste Doulcet.
En partenariat avec l'Institut Culturel du Mexique.
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Fiche technique : Fiction en noir et blanc de Gabriel García Moreno (réalisation et scénario). Photographie Manuel Carriedo. Production Centro Cultural Cinematográfico, S.A. ou Asociación Cultural Cinematográfica de Orizaba, Veracruz. Année de production 1927. Durée 73’.
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Le Cuirassé Potemkine, de Serguei Eisenstein |
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Mardi 16 mars et mardi 13 avril, 20h30
Le Cuirassé Potemkine, de Serguei Eisenstein (URSS, 1925)
Odessa 1905. La révolte éclate à bord du cuirassé Potemkine puis gagne la ville. C’est la fusillade sur le grand escalier, qui n’empêche pas la fraternisation… Film culte, manifeste pour la Révolution, poème épique grâce à la puissance du montage, le Cuirassé Potemkine reste une œuvre maîtresse indépassable.
Deux créations de l’Orchestre National de Jazz (ONJ) direction artistique Daniel Yvinec
Copie : Arkéion Films
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L’Orchestre national de jazz confronte sa palette sonore à l’un des plus grands chefs-d’oeuvre du cinéma.
Il n’y a pas si longtemps, la musique, entre les mains de musiciens improvisateurs — souvent pianistes — donnait à l’écran silencieux sa dimension sonore. Face à l’extraordinaire Cuirassé Potemkine d’Eisenstein, c’est cette expérience que les musiciens de l’Orchestre national de jazz vous proposent de vivre, un moment unique puisque totalement improvisé.
Lors de ces deux soirées exceptionnelles au Cinéma Le Balzac, l’orchestre scindé en deux modules égaux — 5 musiciens le 16 mars, 5 autres le 13 avril — composera en temps réel une partition spontanée guidée par les images du cinéaste.
L’Orchestre national de jazz sous la direction artistique de Daniel Yvinec a su montrer, à travers les divers projets qu’il a développés au cours de sa première année d’activité en 2009, un sens aigu des couleurs, de l’aventure et des croisements artistiques. Gageons que ce jeune vaisseau nous emmènera dans des contrées inexplorées et qu’il saura magnifier les audaces de l’immense Eisentein.
Mardi 16 mars 2010, 20h30
Eve Risser piano, piano préparé, flûtes, objets sonores
Rémi Dumoulin saxophones, clarinettes
Antonin-Tri Hoang saxophone alto, clarinettes, piano
Pierre Perchaud guitares
Sylvain Daniel basse électrique, électronique
Mardi 13 avril 2010, 20h30
Vincent Lafont claviers, électronique
Matthieu Metzger saxophones, électronique
Guillaume Poncelet trompette, piano, synthétiseurs, électronique
Joce Mienniel flûtes
Yoann Serra batterie
www.onj.org
www.myspace.com/onjazz
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Les Aventures extraordinaires de Mr West au pays des Bolcheviks, de Lev Loulechov |
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Mardi 11 mai, 20h30
Les Aventures extraordinaires de Mr West au pays des Bolcheviks, de Lev Koulechov (URSS, 1924)
Un brave Américain décide de se rendre en URSS accompagné d’un cow-boy en guise de garde du corps. Là, il tombe aux mains d’une bande d’escrocs qui jouent à lui faire peur pour lui soutirer de l’argent… Satire de la presse américaine et des films d’aventure hollywoodiens, propagande en faveur de l’URSS, comédie burlesque farfelue et trépidante : c’est tout cela à la fois.
Accompagnement musical : Ensemble Unikum Swak (direction Mauro Coceano)
Copie : Arkéion Films
>>> En savoir +
Le bourgeois américain Mister West part en voyage d’affaires en Union soviétique. Sa famille et ses collaborateurs essaient de l’en dissuader en lui montrant les témoignages terrifiants qui abondent dans la presse américaine. Par prudence, Mister West engage un cow-boy qui veillera à sa sécurité pendant le voyage. A peine arrivé, Mister West se fait dévaliser, perd son portefeuille, des documents importants et son garde du corps ! Peu de temps après, Jban, chef d’une bande de voleurs, lui rapporte son portefeuille et ses documents et, se faisant passer pour une victime des bolcheviks, le convainc d’accepter son hospitalité. Les compagnons de Jban sont présentés comme des fonctionnaires barbares analogues à ceux que montrent les journaux américains et auxquels Mister West doit verser de larges commissions. Mais le cow-boy-garde du corps rencontre par hasard une amie américaine qui le conduit à la police. Celle-ci a vite fait de retrouver et arrêter Jban et sa bande, et de montrer à Mister West, ainsi libéré, le « vrai » visage de Moscou et de l’Union Soviétique. (Kinoglaz.fr)
Les Aventures extraordinaires de Mr West au pays des Bolcheviks
de Lev Koulechov (URSS, 1924)
avec Porfiri Podobed (Mr West), Boris Barnet (Jeddy), Vsevolod Pudovkin (Shban), Alexandra Khokhlova (la Comtesse)...
Conditionné par la propagande anticommuniste qui règne en Amérique, Mister West se rend en Union soviétique rempli de préjugés et accompagné de Djeddy, un cow-boy qui lui sert de garde du corps. Là, profitant de sa crédulité, des voyous lui soutirent de l’argent. Pour mieux l’escroquer, ils évoquent les méchants et sanguinaires bolcheviks... Mais grâce à une compatriote, Ellen, Mr West échappe à leurs griffes et les vrais bolcheviks présentent un visage radieux du pays à leur hôte.
Satire de la presse américaine et des films d’Hollywood, mais aussi film de propagande en faveur de l’URSS, Les Aventures extraordinaires de Mr West au pays des Bolcheviks jette les jalons de ce qu’on appellera trente ans plus tard, après la mort de Staline, «la coexistence pacifique». Lev Koulechov débute dans le cinéma après la révolution d’Octobre. Opérateur d’actualités dans l’armée Rouge, puis professeur à l’Institut du cinéma, il fonde en 1921 son célèbre laboratoire expérimental, regroupant notamment autour de lui l’actrice Alexandra Khokhlova - qui deviendra sa femme - et les réalisateurs Poudovkine et Barnet. Dans ce laboratoire, Koulechov réalise des films sans pellicule, une suite de photographies fixes, et utilise des acteurs formés spécialement pour le cinéma. Tout comme son contemporain Dziga Vertov, il insiste sur le rôle créateur du montage, qu’il considère comme le principal moyen d’expression cinématographique. Lev Koulechov applique ses théories aux Aventures extraordinaires de Mr West, considéré comme le premier film de la nouvelle école soviétique. (source ARTE)
Opinion soviétique
Lev Koulechov est en possession d’un métier qui mérite qu’on lui donne un travail responsable. Il a sans aucun doute réussi son examen de passage. Il lui faudra à l’avenir consacrer une attention sérieuse aux coutumes de la vie russe et ne pas seulement se limiter à l’imitation du cinéma américain. Le métier doit vaincre l’imitation, il faut un style personnel, fusionné avec notre réalité (de même que le style américain ou allemand est naturel dans son propre pays). De plus, nous attendons de nos acteurs qu’ils présentent à l’écran des personnages sains. Nous avons quelquefois remarqué les traits d’un jeu maladif, désagréable, par exemple chez Khokhlova (la comtesse). Les Aventures extraordinaires de Mr West au pays des Bolcheviks est la carte de visite d’un jeune maître. Goskino a bien fait de lui confier un travail dont notre cinéma pourra profiter pour apprendre et se développer. Considéré comme cela, c’est un film intéressant et instructif.
Kh. Khersonski, Isvestia, 1924
Unikum Swak
L’ensemble Unikum Swak, composé d’une quinzaine de musiciens, a été créé en 2006 par le compositeur et chef d’orchestre Mauro Coceano, suite à une résidence de la Compagnie du Petit Matin à L’Espace 1789 de Saint-Ouen et en partenariat avec le Conservatoire.
Depuis cette date, Unikum poursuit et approfondit son travail autour du ciné-concert, en mêlant compositions originales et improvisation dirigée.
L’ensemble crée des musiques sur les films L’Aurore de F. W. Murnau, The Cat and the Canary de Paul Leni, une série de courts métrages de C. Bowers, L’Eventail de Lady Windermere de E. Lubitsch, Cretinetti Show (programme de courts métrages, en collaboration avec le pianiste Jacques Cambra). Unikum Swak s’est produit en ciné-concert au Festival d’Anères, au cinéma Le Balzac à Paris, à L’Espace 1789, au Ciné 104 de Pantin, à l’espace Jacques Tati de Saint-Germain-en-Laye…
Chant
Claire Lavandier
Flûtes
Hiroko Sgiura
Agés Denamour
Clarinette
Stéphane Lamanda
Saxophones
Bastien Ferrez
Violons
Meg Morley
Ruth Nelson
Istvan Ribardiere
Alto
Jerry Eskenazi
Violoncelles
Pat Griffith
Jean Sebastien Oudin
Contrebasse
Shankar Kirpalani
Piano
Leonor Stirman
Percussions
Mathieu Calleja
Electro
Marion Vincent Royol
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Le Pirate noir, d'Albert Parker |
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Dimanche 13 juin, 11h
Le Pirate noir, d'Albert Parker (1926, 88')
Avec Donald Crisp, Billie Dove, Douglas Fairbanks
Accompagnement musical :
Fabien Touchard (piano) et invité
Un jeune homme veut venger la mort de son père, tué par une bande de pirates. A cette fin, il s'infiltre dans le groupe et se fait passer pour l'un des leurs, sus le nom de Pirate noir. Il participe alors à l'attaque d'un navire et sauve une princesse...
Premier film en technicolor bichrome, magnifiquement restauré, avec un bondissant Douglas Fairbanks !
Copie : Lobster Films
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Un débris de l'empire, de Friedrich Ermler |
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Mardi 15 juin, 20h30
Un débris de l’Empire (L’Homme qui a perdu la mémoire), de Friedrich Ermler (URSS, 1929)
Prologue : c’est la guerre civile. Filimonov, ancien ouvrier, sous-officier, victime d’une grave commotion, perd la mémoire. Dix ans plus tard, l’amnésique travaille comme garde dans une petite station de chemin de fer. Un jour, Filimonov, par la fenêtre d’un train, voit sa femme : la mémoire lui revient. Il part aussitôt pour Saint-Pétersbourg, dans l’espoir de retrouver son épouse, Filimona, l’usine de textiles où il travaillait avant la guerre, son patron. Mais il ne reconnaît rien : ni les monuments, ni les mœurs, ni l’usine ne ressemblent à ses souvenirs. Son usine est maintenant dirigée par un grand nombre de personnes, et tous se moquent de ses étonnements : on lui dit que c’est lui maintenant, comme tous les autres, qui est le propriétaire de l'usine. Filimonov s’habitue peu à peu à cet état des choses. Puis il part à la recherche de sa femme, mais elle s’est remariée avec un travailleur culturel hypocrite. Filimonov s’en va.
Accompagnement au piano : Jean-Baptiste Doulcet
Copie : Cinémathèque de Toulouse
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Folies de femmes, d'Erich Von Stroheim (1921) |
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Mardi 28 septembre, 20h30
L'Orchestre National de Jazz (direction musicale Daniel Yvinec) revient au Balzac et improvise sur le film d'Erich von Stroheim, "Folies de femmes" (1922).
Accompagnement musical :
Avec Sylvain Daniel, Rémi Dumoulin, Matthieu Metzger,
Guillaume Poncelet, Eve Risser
>>> En savoir +
A Monte-Carlo, peu après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, le comte Sergius Karamzin (Erich Von Stroheim) et ses deux ‘cousines’, les princesses Olga et Vera, mènent la belle vie dans une luxueuse villa. Il s’agit en fait d’un trio d’escrocs cyniques et libertins se faisant passer pour des aristocrates russes et plumant les gogos des casinos grâce à des faux billets fabriqués par le faux-monnayeur Ventucci. Arrivent alors dans la ville un ambassadeur américain et sa jolie femme, Helen. Karamzin entreprend de séduire l’épouse pour tenter de lui extorquer de l’argent. Il a aussi pour maîtresse sa femme de chambre, très jalouse, à qui il a promis le mariage et à qui il soutire également de fortes sommes…
Troisième film d'Erich von Stroheim et l'un de ses films majeurs. Démesure du personnage, démesure de la production (budget colossal, quatorze mille figurants, la première version du film faisait huit heures !)
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La Passion de Jeanne d'Arc, de Carl Dreyer (1927) |
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Mardi 19 octobre, 20h30
"Le Balzac hors les murs"
Improvisations à l’orgue : Samuel Liégeon
Organiste co-titulaire des orgues de St Pierre de Chaillot
La Passion de Jeanne d’Arc, de Carl Dreyer (1927)
Avec Maria Falconetti (Jeanne d’Arc), Eugène Silvain (Évêque Pierre Cauchon), Antonin Artaud (Jean Massieu), Michel Simon (Juge Jean Lemaître), Maurice Schutz (Nicolas Loyseleur).
110 min, noir et blanc, muet
Ce film décrit le déroulement du procès de Jeanne d’Arc jusqu’à sa mort, brûlée vive sur la place publique de Rouen en 1431. Dans le cadre resserré de la mise en scène de Dreyer, le dépouillement, l’absence d’éléments distrayants, la lenteur, le silence transcendent le chemin intérieur de Jeanne, la force de sa foi face à l’incompréhension et les humiliations de ses juges.
>>> En savoir +
Samuel Liégeon jouera sur les «grandes orgues» de l’église, construites en 1994 par Daniel Birouste, lauréat du concours international organisé par la ville de Paris. Cet instrument associe les techniques de pointe (combinaison de jeux informatisée) et la facture traditionnelle de l’orgue français (notamment la traction mécanique). C’est un instrument original dans sa conception et très varié par ses richesses sonores inédites.
Ce ciné-concert exceptionnel était organisé avec l’association Chaillot - Grandes Orgues. Il a eu lieu à l’église Saint-Pierre de Chaillot.
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Steamboat Bill Junior, de Buster Keaton (1928) |
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Dimanche 21 novembre, 11h
Ce grand classique du burlesque signé par un des maîtres du genre était accompagné au piano par Jean-Baptiste Doulcet.
De retour de l’Université, le jeune William Canfield retrouve son père propriétaire d’un vieux rafiot qui navigue sur le Mississipi, le « Steamboat Bill ». Canfield Senior voudrait bien que son fils le seconde dans son travail de navigation ; mais le jeune homme est tombé amoureux de Kitty, la fille du banquier King, qui a frêté justement un luxueux steamer concurrent direct de celui de Canfield.
Souvent considéré par les critiques comme un des deux meilleurs films de Keaton avec Le Mécano de la « General », le film contient une étonnante séquence d'ouragan, et surtout un plan d'anthologie qui symbolise tous les personnages joués par Keaton : une façade s'effondre sur lui qui passe à travers une fenêtre, et continue sa course effrénée.
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L'Aurore, de F. W. Murnau (1927) |
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Mardi 23 novembre, 20h30
L’Aurore
« Le plus beau film du monde » disait François Truffaut à propos du premier film américain de Murnau. Une histoire simple d’amour et d’adultère, transcendée par la mise en scène et la force lumineuse des images.
Ce film sera accompagné au piano par Jean-François Zygel qui consacre cette année un cycle à l'oeuvre de Murnau.
Attraction audiovisuelle en première partie de séance, autour du Karlax, nouvel instrument pour les arts numériques. Jean-François Zygel dialogue avec Philippe Geiss.
>>> En savoir +
L’Aurore (Sunrise : A Song of Two Humans)
Réalisation : F. W. Murnau (Etats-Unis, 1927)
Interprétation : Janet Gaynor, George O’Brien, Margaret Livingston
Une femme de la ville, qui passe ses vacances dans un petit village, séduit un paysan et le convainc de tuer son épouse. Mais au moment de faire le dernier geste, il ne peut l’accomplir et sa femme s’enfuit dans un tramway. Il la suit et les deux s’en vont insensiblement vers la ville. C’est là que, progressivement, ils se retrouvent, en découvrant le rire et la fête dans l’atmosphère urbaine, avant de s’en retourner chez eux. Mais une tempête les attend...
«Le génie cinématographique de Murnau fit des prodiges. L’histoire, d’insipide, devint sublime grâce à une prodigieuse science de l’image». (Ado Kyrou)
Véritable enchanteur de la lumière, Murnau prouve que le cinéma peut se hisser au niveau de la littérature, et que l’image muette laisse autant jaillir de poésie et de lyrisme qu’une symphonie de Beethoven. Certainement l’un des plus grands films de tous les temps.
Ce film a été tourné après l’invitation adressée à F. W. Murnau par le producteur William Fox qui avait vu Le Dernier des hommes. C’est le premier film américain de Murnau. Déjà très connu par ses films européens, en particulier Nosferatu, il a bénéficié d’un budget illimité pour ce film.
Comme l’indique un carton affiché au début du film ainsi que la dénomination très générique des protagonistes (« l’homme », « la femme »), Murnau n’a pas voulu raconter l’histoire particulière de deux personnages mais dépeindre une situation-type et des sentiments universels. Il a travaillé particulièrement la photographie dans les scènes nocturnes qui constituent l’essentiel du film. François Truffaut a dit que L’Aurore est « le plus beau film du monde ».
L’Aurore a obtenu trois prix lors de la première cérémonie des Oscars en 1929 : meilleure valeur artistique (prix décerné une seule fois), meilleure actrice (Janet Gaynor, pour trois films à la fois) et meilleure photographie (Charles Rosher et Karl Struss).
L’utilisation virtuose du plan-séquence avec profondeur de champ, le jeu des lumières, des reflets, superpositions et brillances, enfouissements et hallucinations, la valeur des tons, la beauté des cadrages, les fêlures qu’on y discerne menaçant l’harmonie, tout concourt à faire de ce film un poème symphonique envoûtant, au ton à la fois lyrique et tenu, un chant d’amour à la vie «parfois amère, parfois douce», un enchantement inépuisable. (Catherine Soullard, 100 films pour une cinémathèque idéale)
Jean-François ZYGEL
Piano
1978 : entre au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris.
Improvise en concert, pour le cinéma muet, le théâtre, la danse, la radio et la télévision.
1996 : donne sa première « Leçon de musique » en public, à la mairie du XXe, à Paris.
2006 : remporte une Victoire de la musique pour ses « Leçons de musique » en DVD.
Crée « Les Clefs de l’orchestre » avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France (également éditées en DVD).
Crée « La Boîte à musique de Jean-François Zygel » sur France 2.
Renouvelle le concert classique en l’ouvrant à l’improvisation, à la parole et aux arts visuels.
Crée « Les Nuits de l’improvisation » pour le Théâtre du Châtelet.
Fonde un duo avec le pianiste de jazz Antoine Hervé.
Est professeur d’écriture et d’improvisation au Conservatoire de Paris.
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L'Homme à la caméra, de Dziga Vertov (1929) |
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Vendredi 10 décembre, 20h30
Le film de Dziga Vertov sera accompagné par Nicolas Chatenoud (basse, guitare) et Guillaume Saurel (violoncelle).
Et - année russe oblige - un verre de vodka sera offert à chaque spectateur avant le concert !
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Tourné à Odessa et dans d’autres villes soviétiques, ce film montre le quotidien des habitants, explorant toutes les facettes de leur vie en utilisant toutes les techniques du cinéma (surimpression, accélérés, ralentis). Il illustre la théorie de Vertov sur le cinéma, le ciné-œil.
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Faust, de F. W. Murnau (1926) |
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Lundi 13 décembre, 20h30
Le docteur Faust conclut un pacte avec Méphisto qui, en échange de son âme, lui garantit une jeunesse éternelle et lui donne l’amour… L’une des meilleures adaptations cinématographiques du mythe de Goethe.
Ce film sera accompagné au piano par Jean-François Zygel qui consacre cette année un cycle à l'oeuvre de Murnau.
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Attraction audiovisuelle en première partie de séance, autour du Karlax, nouvel instrument pour les arts numériques. Jean-François Zygel dialogue avec Philippe Geiss.
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Le dernier des hommes, de Murnau |
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Lundi 24 janvier 2011, 20h30
Le portier d’un grand hôtel, joué par Emil Jannings, est brutalement relégué à l’entretien des toilettes. Il doit céder sa magnifique livrée et cette perte symbolique signe sa déchéance… Le génie de la narration visuelle à son comble dans ce film réalisé sans aucun intertitre.
Ce film était accompagné au piano par Jean-François Zygel qui consacre cette année un cycle à l'oeuvre de Murnau.
Attraction audiovisuelle en première partie de séance, autour du Karlax, nouvel instrument pour les arts numériques. Jean-François Zygel dialogue avec Philippe Geiss.
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Le Dernier des Hommes, film muet dramatique tourné à Berlin en 1924, nous raconte les aventures pathétiques d'un homme âgé, portier au grand hôtel Atlantic qui se sent cruellement humilié lorsqu'on lui signifie qu'il sera désormais affecté au service des lavabos. Privé de sa somptueuse livrée, il n'est plus que l'ombre de lui-même et ne trouvera pas la force d'affronter le regard de sa communauté. Film culte de l'histoire du cinéma dont le rôle principal est tenu par Emil Jannings, artiste allemand de grand talent, Le Dernier des Hommes est un extraordinaire témoignage de la maîtrise d'un cinéaste qui, sans avoir recours à tout intertitre, nous offre une œuvre poignante d'humanité.
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Nosferatu le vampire, de Murnau |
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Mardi 8 février 2011, 20h30
Un jeune clerc de notaire part conclure la vente d’un château dans les Carpathes. Il est accueilli par le comte Orlock qui n’est autre que la réincarnation du vampire Nosferatu, créature démoniaque qui vit en suçant le sang des humains…
Ce film était accompagné au piano par Jean-François Zygel qui consacre cette année un cycle à l'oeuvre de Murnau.
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Attraction audiovisuelle en première partie de séance, autour du Karlax, nouvel instrument pour les arts numériques. Jean-François Zygel dialogue avec Philippe Geiss.
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Le Diable au coeur, de Marcel L'Herbier |
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Mardi 8 mars, 20h30
Le diable au cœur, de Marcel L’Herbier (1928)
Scénario : Lucie Delarue-Mardrus, Marcel L’Herbier
Assistant réalisateur : Claude Autant-Lara
Avec Betty Balfour, Jaque Catelain, Roger Karl, André Nox
Ce film était accompagné par Pierre Mancinelli (piano), David Mancinelli (violon) et Michel Peres (contrebasse).
La difficile histoire d’amour d’une jeune fille délurée, chef d’une bande d’enfants des rues, et d’un pêcheur pauvre mais honnête…
« Le Diable au cœur » rayonne de la présence de Betty Balfour, star anglaise proche du personnage de Mary Pickford. L’Herbier emploie ici – pour la première fois en France – la nouvelle pellicule panchromatique, qui restitue de nombreuses nuances de gris et met en valeur les splendides décors naturels (les vieilles rues d’Honfleur, la côte normande, l’océan déchaîné…).
Le scénario s’attache aux personnages et privilégie les scènes naturalistes teintées d’humour. Un très beau film, encore méconnu et à ne pas manquer.
Ce film rare de Marcel L’Herbier sera projeté dans une copie restaurée par les Archives Françaises du Film du CNC.
>>> En savoir +
Ludivine, fille étrange, souhaite que le père Leherg et son fils Delphin se noient. L'océan les engloutit mais Delphin est rejeté sur le rivage. Prise de remords, Ludivine recueille Delphin chez ses parents. L'amour naît entre les deux jeunes mais le père Bucaille, ivrogne, destine sa fille au tenancier d'une boîte : Lauderin. Ludivine s'imagine que Delphin la trahit, elle accepte de se fiancer à Lauderin. Mais l'amour est le plus fort…
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Le petit fugitif, de Morris Engel (1953) |
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Dimanche 20 mars, 11h
Un gamin fugueur à la dégaine de cow-boy dans le Brooklyn des années 50...
Le Petit Fugitif (Little Fugitive) est un film américain réalisé par Ray Ashley et Morris Engel, sorti en 1953. Il raconte l'errance d'un enfant seul au milieu de la foule et des attractions de Coney Island.
Alors que leur mère est partie au chevet de leur grand-mère souffrante, Joey, un garçon de 7 ans, se retrouve sous la surveillance de son frère aîné Lennie dans le Brooklyn des années 1950. Déçu de devoir ainsi annuler une sortie à Coney Island prévue avec ses amis, Lennie invente avec eux un stratagème pour que Joey s'imagine avoir tué son frère d'un coup de fusil en réalité inoffensif. Choqué, Joey s'enfuit, saute dans le premier métro, et se retrouve à Coney Island où il errera durant tout le week-end, s'amusant dans les diverses attractions, tandis que Lennie tente de le retrouver avant le retour de leur mère.
Avec Richie Andrusco : Joey Norton ; Richard Brewster : Lennie Norton, le frère aîné de Joey ; Winifred Cushing : La mère de Joey et Lennie ; Jay Williams : Jay, l'employé du manège à poneys ; Will Lee : Le photographe ; Charlie Moss : Harry, un ami de Lennie ; Tommy DeCanio : Charley, un ami de Lennie.
La musique
A la demande du Festival Les Enfants du Cinéma, Sandrine et Gérald Visse ont recomposé la musique du film. Pour une majeure partie, il s'agit de pièces originales, le reste correspond à un arrangement de la musique existante ou bien encore à l'harmonisation et l'accompagnement de la bande-son par le quatuor. Vous pourrez entendre un savant mélange de musique classique du 20ème siècle et de jazz.
Actif depuis plus de 10 ans, le Quatuor de Saxophones d'Hirson se produit régulièrement dans des cadres très variés, tant dans son berceau thiérachien que dans les régions avoisinantes. Cette formation doit sa pérennité à son travail rigoureux et reconnu. Le Quatuor de Saxophones est composé de Michel LABIAUSSE (saxophone baryton), Didier PLAT (saxophone ténor), Frédéric REVUE (saxophone alto), Gérald VISSE (saxophones alto et soprano).
>>> En savoir +
Le film a été tourné du 5 juillet 1952 au 1er septembre 19521 sur les lieux même de l'action, à Brooklyn et Coney Island où Morris Engel avait grandi.
Le Petit Fugitif a été filmé de façon quasi documentaire avec très peu de moyens : le budget, financé par souscription, est d'environ 30 000 dollars, dont 5 000 avancés par les auteurs du film, le reste étant apporté par un producteur indépendant, Joseph Bumsiyn, un distributeur de films italiens. Une caméra portative 35 mm fut spécialement conçue par un ami, Charles Woodruff, afin de pouvoir filmer l'enfant parmi les badauds sans que ceux-ci ne s'en rendent compte, offrant ainsi un gage d'authenticité à l'oeuvre. Woodruff aura mis un an à construire cette caméra quasi expérimentale, munie notamment d'un système optique à deux objectifs. L'invention intéressa le réalisateur Jean-Luc Godard qui dépêcha son collègue Raoul Coutard à New York pour en savoir plus, mais ne parvint pas à l'acquérir.
La caméra utilisée n'enregistrant pas le son, le film fut ensuite doublé en studio.
Le petit Richie Andrusco, qui tient le rôle principal du film, fut découvert par les auteurs du film sur un carrousel de Coney Island. Ce sera sa seule apparition à l'écran, à l'exception d'un petit rôle dans la série télévisée I Spy deux ans plus tard.
Le réalisateur Morris Engel a pris soin de ne pas dénaturer le jeu des acteurs en leur donnant des instructions réduites au minimum. On peut ainsi voir l'enfant recracher spontanément devant la caméra un morceau de hot-dog trop chaud ou arranger les aliments dans son assiette comme le ferait n'importe quel enfant.
Le seul acteur professionnel du film est Will Lee qui joue le rôle du photographe et se fera connaître plus tard en interprétant le rôle de M. Hooper dans l'émission télévisée 1 rue Sésame.
Le réalisateur Morris Engel est surtout connu comme photographe. Ancien élève de Berenice Abbott, pionnier du photojournalisme aux côtés notamment de Paul Strand, il a travaillé pour le quotidien new-yorkais PM, et fut photographe de combat au sein de la Marine américaine, couvrant notamment le Débarquement en Normandie aux côtés de Russ Meyer. Son ami Ray Ashley l'a secondé à la réalisation.
Le montage a été assuré par Ruth Orkin, l'épouse de Morris Engel. Ruth avait longtemps travaillé à Hollywood pour le compte de la MGM (elle était la fille de Mary Ruby, star du cinéma muet), et lorsque Lester Troob, le monteur original du film, démissionna, son mari lui proposa de le remplacer. D'abord peu convaincue par le potentiel dans du film, très éloigné des standards hollywoodiens, elle finit par accepter. Elle reste connue comme photographe, étant notamment l'auteur du cliché American Girl in Italy pris en 1951.
Morris Engel réalisera par la suite deux autres films moins connus : Lovers and Lollipops (1956) et Weddings and Babies (1958), tous deux également en noir et blanc et avec la même volonté de réalisme.
Le film a tout d'abord été présenté à la Mostra de Venise en 1953. Aucun Lion d'or ne fut décerné cette année-là, mais le film y fut recompensé par l'un des six Lions d'argent décernés par le jury présidé par le poète italien Eugenio Montale. Les autres lauréats étaient Moulin Rouge de John Huston, Les Vitelloni de Federico Fellini, Thérèse Raquin de Marcel Carné, Les Contes de la lune vague après la pluie de Kenji Mizoguchi et Le Tour du monde de Sadko d'Alexandre Ptouchko.
Le film fut également nommé à l'Oscar de la meilleure histoire originale en 1954, remporté par Ian Mc Lellan Hunter (alias Dalton Trumbo) pour Vacances romaines.
En 1997, Le Petit Fugitif a été inscrit au National Film Registry aux côtés d'autres classiques tels que Fenêtre sur cour, Le Grand Sommeil, Le Dictateur, West Side Story ou Mean Streets.
Le film est ressorti en salles le 11 février 2009 et a bénéficié par la même occasion d'une édition en DVD chez Carlotta Films.
Tourné en 1953 en décors réels, avec des acteurs amateurs et une caméra discrète placée au milieu d'une foule inconsciente de prendre part à un tournage, Le Petit Fugitif, malgré son histoire somme toute simpliste, ne néglige pas pour autant la qualité visuelle des plans (la présence de photographes confirmés derrière l'objectif n'y est pas étrangère) et porte un regard bienveillant sur une enfance insouciante dans un univers de fête.
François Truffaut, qui réalisera six ans plus tard Les Quatre Cents Coups, autre film sur l'enfance initiateur de la Nouvelle Vague, déclarera à propos du Petit Fugitif : « Notre Nouvelle Vague n'aurait jamais eu lieu si le jeune Américain Morris Engel ne nous avait pas montré la voie de la production indépendante avec son beau film, Le Petit Fugitif ». Jean-Luc Godard s'inspirera lui aussi, pour le tournage d' À bout de souffle, des techniques de tournage mises au point par Engel.
Le Petit Fugitif est considéré comme un film charnière dans l'histoire du cinéma, L'universitaire Alain Bergala le qualifiera même de « chaînon manquant du cinéma moderne », entre le néoréalisme italien et la Nouvelle Vague française.
Le film a reçu un accueil critique très favorable. La couverture du n°31 des Cahiers du cinéma (janvier 1954) lui est consacrée, ainsi qu'un article de 4 pages, « Un film au téléobjectif », signé par André Bazin.
À l'occasion de la ressortie en salles en 2009, Gérard Lefort a écrit dans Libération : « Le Petit Fugitif est une date dans l’histoire du cinéma « réaliste » de l’après-guerre. » tandis que Serge Kaganski écrivait dans Les Inrockuptibles : « Le Petit Fugitif est un vrai trésor caché du cinéma mondial ».
Source : Wikipédia
LE QUATUOR DE SAXOPHONES D'HIRSON
Le Quatuor de saxophones d’Hirson est né en 1993, réunissant dès cette époque trois des musiciens actuels : Michel Labiausse au saxophone baryton, Didier Plat au saxophone ténor et Gérald Visse aux saxophones alto et soprano. La formation voit se succéder plusieurs musiciens pendant quelques années jusqu’à être rejointe en 2005 par Frédéric Revue au saxophone alto.
Ces quatre musiciens se produisent régulièrement dans leur berceau Thiérachien, mais également dans les régions voisines, cultivant un répertoire tourné vers trois directions :
- Les grandes pièces du répertoire du XXe siècle pour quatuor de saxophones (Quatuor de Pierre Max Dubois, Andante et Scherzo d’Eugène Bozza, Tango virtuoso de Thierry Escaich),
- Des arrangements de pièces pour orchestre ou pour autres formations (Rhapsody in blue de Georges Gershwin, Sévilla d’Isaac Albéniz, l’Opéra de quat’ sous de Kurt Weill) avec une prédilection pour les musiques de films ( La Strada de Nino Rota, Sax brothers de Vladimir Cosma),
- Des standards de toutes les époques de l’histoire du jazz (Oh when the saints, In the mood, Night in Tunisia, Boogie stop shuffle…)
Le quatuor aime à se produire dans des cadres variés – festivals, établissements scolaires, hippodromes, églises – et proposer des projets originaux : en 2008, ils proposent un concert-conférence sur l’histoire du jazz. En décembre 2010, ils s’associent pour un concert de noël à des chorales scolaires.
C’est le festival des Enfants du cinéma de Charleville-Mézières qui a impulsé la création en janvier 2010 du ciné-concert sur le film parlant le Petit fugitif, proposant l’événement dans quatre salles ardennaises. Pour l’occasion, Gérald et Sandrine Visse ont recomposé une musique originale pour le quatuor, s’inspirant parfois de la bande son initiale du film (en s’y fondant même par moments) et maniant le plus subtilement possible les enchainements entre dialogues parlés et musique live.
Ce projet a ensuite donné naissance au premier album du Quatuor de saxophones d’Hirson sorti en novembre dernier dans lequel on peut retrouver 2 suites du Petit fugitif et quelques pièces de compositeurs divers.
Le ciné-concert, quant à lui, a été redonné dans le cadre du Festival de jazz d’Hirson, à Amiens au ciné Saint-Leu et lors d’actions culturelles dans des établissements scolaires. Il sera redonné prochainement à Amiens et Soissons.
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Choeur de Tokyo, de Yasujiro Ozu (1932) |
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Mardi 5 avril 2011, 20h30
A Ginza, un quartier du centre de Tokyo, un élève maladroit au collège devient modeste employé. Un jour de grand courage, il prend la défense d’un collègue renvoyé. Il se fait alors licencier et devient homme-sandwich.
Œuvre annonciatrice du magnifique Gosses de Tokyo qu’Ozu réalisera un an plus tard, Chœur de Tokyo est une réflexion sensible sur les générations et la filiation. En délaissant l’univers étudiant, le cinéaste franchit une étape déterminante dans sa création. Cette œuvre, qui s’écarte du modèle de la comédie américaine, annonce les films de famille et les mélodrames sociaux.
Ce film était accompagné par Yves Dormoy (saxophone, clarinette, programmation), Antoine Berjeaut (trompette), Boris Boublil (claviers)
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Aelita, de Yakov Protazanov (1924) |
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Mardi 10 mai 2011
Premier film de science-fiction réalisé en URSS, Aelita sera accompagné en direct par 5 musiciens de l'Orchestre National de Jazz (direction artistique Daniel Yvinec).
>>> En savoir +
Réalisation : Yakov PROTAZANOV (Яков ПРОТАЗАНОВ)
Scénario : Alekseï FAIKO (Алексей ФАЙКО), Fiodor OZEP / OTSEP (Федор ОЦЕП)
D'après le roman d'Alexeï Tolstoï
Interprétation
Tamara ADELGUEIM (Тамара АДЕЛЬГЕЙМ)
Nikolaï BATALOV (Николай БАТАЛОВ) ...Goussev, soldat de l’Armée Rouge
Konstantin EGGERT (Константин ЭГГЕРТ) ...le père d’Aelita
Igor ILINSKI (Игорь ИЛЬИНСКИЙ) ...Kravsov, le détective
Mikhaïl JAROV (Михаил ЖАРОВ)
Vera ORLOVA (Вера ОРЛОВА) ...Macha, femme de Goussev
Vladimir OURALSKI (Владимир УРАЛЬСКИЙ) ...Soldat
Youlia SOLNTSEVA (Юлия СОЛНЦЕВА) ...Aelita
Iossif TOLTCHANOV (Иосиф ТОЛЧАНОВ) ...L'astronaute martien barbu
Nikolaï TSERETELLI (Николай ЦЕРЕТЕЛЛИ) ...L'ingénieur Los
Images : Youri JELIABOUJSKI (Юрий ЖЕЛЯБУЖСКИЙ)
Décors : Sergueï KOZLOVSKI (Сергей КОЗЛОВСКИЙ)
Production : Mejrabpom-Rous (Межрабпом-Русь)
Date de sortie en Russie : 25/09/1924
Synopsis
L’action se déroule pendant les années difficiles du communisme de guerre. L’ingénieur Los est las de la vie sur Terre et de ses innombrables tracas, c’est avec enthousiasme qu’il construit un appareil destiné à aller jusqu’à la planète Mars. Après une scène de jalousie avec sa femme, il la tue et il s’envole sur Mars accompagné de deux personnes : Goussev, un soldat de l’Armée Rouge démobilisé qui rêve d’exporter la Révolution sur la planète Mars et un détective à la poursuite de Los. Sur Mars, Los est séduit par Aelita, la reine de la planète. Mais Los et ses compagnons sont arrêtés et emprisonnés avec les esclaves. Grâce à l’aide d’Aelita, Goussev réussit à s’enfuir et il organise une révolte des esclaves. Au moment où cette révolte est sur le point de réussir, Aelita trahit ceux qu’elle avait aidés et Los, furieux, se réveille alors dans la gare de Moscou et comprend que ses aventures sur Mars n’étaient qu’un rêve, et qu’il n’avait pas tué sa femme. Il décide de rester définitivement sur la Terre
Commentaire
Opinion de R .N. Yourenev, dans Essais sur l’histoire du cinéma soviétique et publiée dans Le Cinéma Russe et Soviétique du Centre Georges Pompidou :
Selon Mejrabpom. le problème essentiel posé par Aelita était d'en faire un film à grande mise en scènc pouvant soutenir la concurrence des films étrangers. Mejrapom ne ménagea pas les dépenses. Les plus grands maîtres furent appelés, à commencer par l'écrivain Alexeï Tolstoï (qui d'ailleurs ne participa que très peu à la rédaction du scénario tiré du roman, ayant confié cette tâche au dramaturge A. Faïko et au réalisateur F. Ossep). Pour la mise en scène, le meilleur réalisateur du cinéma prérévolutionnaire, Yakov Protazanov, fut invité et ce dernier choisit un groupe de travail expérimenté et talentueux. Une publicité tapageuse précéda la sortie du film. Sur les pages de la Kinogazetta on vit les mots mystérieux « Anta... Adeli... Outa... » (c'étaient les signaux que le héros du film transmet depuis Mars). Les réalisateurs donnèrent des interviews grandiloquentes.
Le succès du film ne répondit pas aux espoirs. Dans la presse parurent des critiques froides, même négatives : « La montagne a accouché d'une souris » écrivaient les Izvestias, considérant que les qualités artistiques du film n'étaient pas à la hauteur de la publicité qui lui avait été faite. Mais les spectateurs vinrent tout de même volontiers voir le film. Égalant le succès des Diablotins rouges par le nombre des spectateurs, Aelita eut un public nombreux, plus nombreux que les films à grand spectacle étrangers. II ne faut pas amoindrir la valeur artistique du film.
Ses défauts essentiels étaient son manque de précision et son éclectisme. Les scénaristes et le réalisateur n'avaient pas compris l'idée progressiste d'Alexeï Tolstoï qui avait opposé la Terre (l'Union Soviétique), à la culture triste et décadente de Mars, à l'époque où la plus grande partie des utopistes bourgeois idéalisaient les contrées fantastiques et parlaient avec pessimisme de la Terre. Les auteurs du scénario suivirent, non pas Tolstoï, mais les utopistes fuyant la réalité, séduits par la possibilité de faire un film brillant avec l'exotisme de Mars, en comparaison du prosaïsme de la Russie révolutionnaire. Heureusement que la réalité fut tout autre. Les facteurs indiscutablement positifs étaient la grande expérience du metteur en scène, le soin avec lequel avaient été réalisés les décors, les costumes, le maquillage, la qualité de la photographie et l’interprétation des acteurs, quoique hétérogène.
Pour Protazanov. Aelita fut comme un laboratoire où il élabora la voie dans laquelle il se dirige dans ses films ultérieurs. Les scènes décadentes et modernistes de Mars disparurent de ses autres films. Le mélodrame issu des films prérévolutionnaires (les scènes de Los avec sa femme) fut surmonté. La ligne comique et excentrique fut poursuivie dans les films Le Tailleur de Toriok et autres auxquels participa Ilinski. La ligne satirique de l'homme de la NEP s'élargit dans les comédies satiriques (principalement lorsqu'elles étaient basées sur un matériel occidental). Et enfin. le drame de moeurs psychologique trouva son origine dans le réalisme des scènes de Goussev.
Source : kinoglaz
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Vampyr, de Carl Dreyer (1932) |
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Mardi 7 juin à 20h30
VAMPYR
L’ETRANGE AVENTURE DE DAVID GRAY
Carl Theodor Dreyer (1932 / Allemagne / France)
avec Julian West, Maurice Schutz
Un jeune homme, David Gray, arrive un soir à l’auberge de Courtempierre, village situé au bord d’une rivière. La nuit, un vieillard pénètre dans sa chambre pour implorer son aide. Il disparaît aussi mystérieusement qu’il est entré en laissant un paquet à n’ouvrir qu’après sa mort.
Vampyr a donné ses lettres de noblesse au cinéma fantastique. Carl Théodor Dreyer y développe une approche plus poétique que réaliste. Suivant pas à pas les découvertes du héros itinérant, un héros passif qui se pose plus comme témoin que comme acteur, Vampyr privilégie plutôt l’étrangeté photographique que la narration. C. T. Dreyer a adopté les nouvelles de Joseph Sheridan Le Fanu “Carmilla” et “L’Auberge du dragon volant”, contenues dans le recueil “Les créatures du miroir” (In a glass darkly). Il a préféré la tonalité subtile et inquiétante de l’étrange à celle plus tranchée de l’horreur et de l’épouvante d’un Dracula.
(source : site web de la ville de Falaise)
« Avec Vampyr, je voulais créer sur l’écran un rêve éveillé et montrer que l’effroyable ne se trouve pas dans les choses autour de nous, mais dans notre propre subconscient », explique le maître Carl Dreyer, à propos de son adaptation d’un mythe aussi vieux que le cinéma lui-même.
Quelques anecdotes
Julian West est le nom de scène du Baron Nicolas Louis Alexandre de Gunzburg (12 December, 1904 – 20 février, 1981). Coproducteur du film, il se fera connaître en tant que chef de rédaction aux magazine Town & Country, Vogue et Harper’s Bazaar.
Le style visuel de Dreyer subit une transformation inattendue dans Vampyr : en visionnant les premiers rushes, Rudolph Maté et le cinéaste s’aperçurent qu’une lumière grise s’était réfléchie par erreur dans l’objectif. Ils choisirent finalement de conserver l’aspect glauque de l’image qui accroissait le sentiment de mystère et d’irréalité du film.
(source : Wikipédia)
L’Orchestre National de Jazz au grand complet (10 musiciens) improvisera en direct sur ce film très étrange.
>>> En savoir +
L’ONJ au BALZAC
C’est au printemps 2010 qu’eut lieu la première rencontre du Balzac et de l’ONJ. Celle-ci allait sceller un partenariat au long cours animé par une passion commune pour les mariages audacieux de la musique et du cinéma.
Après avoir accompagné les magnifiques Cuirassé Potemkine de Sergeï Eisenstein (1925), Folies de Femmes de Erich von Stroheim (1922) ou encore Aelita de Yakov Protazanov (1924) l’orchestre rejoue ses séances dans ce cinéma mythique de la capitale autour de l’inquiétant Vampyr.
Dans la grande tradition du piano improvisé de l’époque du muet, les musiciens de l’orchestre nous plongent dans de nouvelles expérimentations sonores spontanées guidées par les images de ces grands cinéastes d’un autre temps.
L’Orchestre au grand complet
Son orchestre, Daniel Yvinec l’a imaginé porté par dix jeunes talents émergents, aux profils rares et aventureux – pour la plupart polyinstrumentistes, avides d’explorations collectives et sonores en tout genre, également compositeurs et arrangeurs – faisant le pari de la découverte, l’un des axes forts de son ONJ.
Eve Risser - piano, piano préparé, flûtes
Vincent Lafont - claviers, électronique
Antonin-Tri Hoang - saxophone alto, clarinettes, piano
Matthieu Metzger - saxophones, électroniques
Joce Mienniel - flûtes, électronique
Rémi Dumoulin - saxophones, clarinettes
Sylvain Bardiau - trompette
Pierre Perchaud - guitare, banjo
Sylvain Daniel - basse électrique, électronique
Yoann Serra - batterie
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Mania, Histoire d’une ouvrière à l’usine de cigarettes |
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Lundi 12 septembre 2011 à 20h30
Mania, Histoire d’une ouvrière à l’usine de cigarettes, d’Eugen Illes (1918 – Allemagne – 85’)
Avec Pola Negri, Werner Hollmann, Arthur Schroder, Ernst Wendt
Accompagnement musical : Orchestre de Chambre de Wrocław « Leopoldinum »
Musique originale et direction de l’Orchestre : Jerzy Maksymiuk
Soirée organisée en partenariat avec la Filmoteka Narodowa et la Cité de la Musique (dans le cadre de la Présidence polonaise de l'Union européenne)
Le projet : La star polonaise du cinéma international Pola Negri (Mania) – tournée du film muet avec musique en live est une proposition de la Cinémathèque Nationale à Varsovie dans le cadre des événements culturels ayant lieu lors la présidence polonaise de l’UE, incluant des projections du film muet « Mania. Histoire d’une ouvrière à l’usine de cigarettes » avec la participation de la vedette légendaire du cinéma muet d’origine polonaise, Pola Negri, dans 5 capitales : Berlin, Kiev, Londre, Madrid, Paris. La diffusion du film sera accompagnée de musique composée exclusivement pour ce film par Jerzy Maksymiuk, célèbre compositeur de musique de film. La musique sera jouée par l’orchestre sous la direction de Jerzy Maksymiuk, l’Orchestre de Chambre de Wrocław « Leopoldinum », composée d’excellents musiciens, très appréciée par les auditeurs en Pologne et à l’étranger.
>>> En savoir +
MANIA. HISTOIRE D’UNE OUVRIERE A L’USINE DE CIGARETTES
Réalisé par : Eugen Illes
Année de production : 1918
Produit par : UNION
Pays : Allemagne
Durée : 85 min.
Avec : Pola Negri (Mania), Werner Hollmann (Morelli), Arthur Schroder (Hans van der Hof), Ernst Wendt (peintre)
Synopsis :
Mania Walkowska travaille dans une usine de production de cigarettes, elle est très sensible à la musique. Un jour, elle est choisie comme modèle pour une publicité de cigarettes. Dans l’atelier du peintre, elle fait la connaissance du compositeur Hans van den Hof qui travaille sur un opéra nouveau. Le passage joué par le compositeur émeut profondément Mania et la rend amoureuse de Hans. Désormais, elle devient la muse du compositeur et l’accompagne lors de la création de l’œuvre.
Morelli, mécène artistique, entend parler de Mania. Il l’invite à un bal déguisé de la bohème artistique. Lors du bal, Mania présente sa danse extraordinaire. Morelli insiste à s’attirer les bonnes grâces de la fille, mais en vain.
En tant qu’actionnaire de l’Opéra National, Morelli, dans un acte de vengeance, mène au rejet de l’œuvre de Hans. En voyant le désespoir du compositeur, Mania accepte l’accord proposé par Morelli : elle devient sa maîtresse contre la possibilité de mise en scène de l’opéra de Hans, intitulé en son honneur « Mania ». La décision du compositeur qui ne comprend pas son sacrifice, de changer de titre pour « Tarantella », la rend écœurée.
Mania est présente lors de la première du spectacle. Pendant la pause, elle essaie d’expliquer à son bien aimé pourquoi elle a décidé d’être avec Morelli mais le compositeur, fâché, ne veut pas l’écouter. Désespérée, elle prend une décision fatale : au moyen d’une ruse, elle incarne le rôle d’une danseuse sur scène dans l’acte final de l’opéra, elle reçoit une balle d’un vrai révolver qu’elle a réussi à mettre à la place d’un faux. En mourant, elle fait ses tendres adieux à Hans.
A propos du film :
« Mania. Histoire d’une ouvrière à l’usine de cigarettes » est l’un des premiers films dans l’œuvre riche de l’artiste polonaise Pola Negri. La future vedette du cinéma a joué dans ce film à l’âge de vingt ans, lorsque les possibilités d’une carrière internationale juste venaient d’apparaître. Mais déjà à l’époque elle se faisait remarquer grâce à sa beauté originale, ses grands yeux, son corps habile, sa mimique et sa personnalité hors du commun. Toutes ces valeurs d’une star émergente ont été appréciées par le réalisateur hongrois Eugen Illés dans l’émouvante histoire d’une jeune travailleuse qui a consacré sa vie au nom de l’art, pour que l’opéra composé par l’homme de sa vie puisse être admiré par le grand public.
Ce film est le résultat de la coopération internationale artistique dans les années où le cinéma muet allait au-delà des barrières linguistiques. Il a été créé à Berlin, dans une époque de tourmente politique mais son action concerne des choses universelles. Les grandes valeurs artistiques de « Mania » sont basées sur une histoire pleine de dramaturgie, d’intéressantes créations de rôles et des techniques de tournage inédites qui donnent au film une valeur historique en le plaçant parmi les œuvres les plus importantes du cinéma muet. L’auteur du décor est Paul Leni, connu plus tard en tant que réalisateur de films expressionnistes.
Le film a été pendant des années considéré comme perdu à jamais. En 2006, la Cinémathèque Nationale a racheté une copie de ce film d’un collecteur tchèque pour, par la suite, la reconstruire de façon complexe. Grâce à ces efforts, « Mania » a été en quelque sens ranimée.
La présentation sera accompagnée de musique en direct, écrite par un compositeur polonais renommé Jerzy Maksymiuk. Elle sera jouée par l’Orchestre de Chambre Leopoldinum sous la direction du compositeur. Grâce à cela, nous espérons qu’il sera possible de revenir à l’ambiance des projections de films du passé et la présentation aura un caractère solennel.
Jerzy Maksymiuk
Chef d’orchestre et compositeur polonais, diplômé du Conservatoire à Varsovie (classe de composition, du piano et de direction d’orchestre. En 1972, il a créé l’Orchestre National de Chambre, considérée par de nombreux critiques comme l’un des meilleurs orchestres au monde. Sous sa direction, l’orchestre a donné des concerts dans de telles salles que Carnegie Hall, London Proms, Wiener Ferein.
Dans les années 1983-1991 Jerzy Maksymiuk a dirigé avec succès le BBC Scottish Symphony Orchestra, donné de nombreux concerts et tournées avec cet orchestre (notamment Promenade Concerts à Londres). Il a obtenu le titre du Conductor Laureate en reconnaissance de ses succès au sein du BBC SSO.
Le chef d’orchestre polonais a aussi donné des concerts avec des orchestres si connus que : London Symphony Orchestra, London Philharmonic Orchestra, Philharmonia Orchestra, Orchestre National de France, Tokyo Metropolitan Symphony Orchestra, Ensemble Orchestral de Paris, Rotterdam Philharmonic , Royal Liverpool Philharmonic, Hong Kong Philharmonic Orchestra. Il convient aussi d’ajouter que dans différents pays, l’artiste a réalisé des avant-premières d’env. 200 œuvres contemporaines. Jerzy Maksymiuk a enregistré plus de 100 disques, notamment pour EMI, Hyperion, Naxos. Il a aussi reçu beaucoup de récompenses, notamment le prix Gramophone Award - "Best Concerto of the Year" (1992) pour "The Confession of Isobel Gowdie" de Jamea Macmillan et Strathclyde University à Glasgow lui a donné le titre du Doctor of Letters. Il est l’un des deux artistes décoré de la prestigieuse médaille d’or pour la popularisation de la musique d’Edward Elgar. Maksymiuk est aussi compositeur (musique symphonique, musique de chambre, balet, chants, musique de film). Il a commencé a composer de la musique pour films en étant étudiant – il écrivait de la musique aussi bien pour des documentaires que pour la fiction. Il travaillait avec plusieurs réalisateurs polonais, notamment Wojciech Has et Krzysztof Zanussi. Au total, l’œuvre immense de Maksymiuk comporte de la musique pour env. 200 films. Son œuvre a été apréciée – il a obtenu un nombre important de récompenses.
L’Orchestre de Chambre de Wrocław LEOPOLDINUM
Cet orchestre d’excellents musiciens – l’Orchestre de Chambre de Wrocław LEOPOLDINUM, est l’une des formations du Forum National de la Musique. L’orchestre est très appréciée grâce au concerts dans des salles telles que Philharmonie et Schauspielhaus à Berlin, Teatro Victoria Eugenia à San Sebastian, et lors des festivals internationaux : Arcana, Sankt Gallen, Brücken-Festival et GottfriedVonEinem-Tage en Autriche, Flanders Festival et Europalia en Belgique, Echternach au Luxembourg, Périgord Noir en France et en Pologne notamment lors du festival Warszawska Jesień et Wratislavia Cantans. Chaque année, le groupe anime son propre Leo Festival. A partir de 2007 l’orchestre est dirigé par son directeur artistique Ernst Kovacic, violoniste et chef d’orchestre en Autriche. L’orchestre LEOPOLDINUM a enregistré plus d’une dizaine de disques, dont Rossini Gala a obtenu le prix Fryderyk 1999, et Symphonic Elegy – avec la musique d’instruments à cordes frottées d’Ernst Krenk (2009) – a été très apprécié par des revues prestigieuses, notamment Diapason, Fanfare et The Strad.
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Mardi 27 septembre à 20h30
Metropolis, de Fritz Lang (1927 – Allemagne – 150’)
Version inédite, restaurée en 2010 par la FOndation F. W. Murnau
Avec Alfred Abel, Brigitte Helm, Gustav Fröhlich, Rudolf Klein-Rogge
Accompagnement musical : Orchestre National de Jazz
Soirée organisée en partenariat avec MK2
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Metropolis dans Wikipédia
Metropolis est un film expressionniste produit pendant la courte période de la République de Weimar. Réalisé en 1927 par le réalisateur autrichien Fritz Lang, le film est muet et en noir et blanc.
Synopsis
Metropolis est une mégapole divisée en deux : la ville haute, où vivent les familles dirigeantes, dans l'oisiveté, le luxe et le divertissement, et la ville basse, où les travailleurs font fonctionner la ville.
Maria (Brigitte Helm), une femme de la ville basse, essaie de promouvoir l'entente entre les classes, et emmène clandestinement des enfants d'ouvriers visiter la ville haute ; le groupe se fait repousser par les forces de l'ordre, mais Freder Fredersen (Gustav Fröhlich), le fils du dirigeant de Metropolis, tombe amoureux d'elle. En descendant dans la ville basse pour la retrouver, il voit un ouvrier épuisé défaillir à son poste de travail, le rythme imposé par les machines étant trop important, une explosion se produit ; le monstre machine dévore les ouvriers.
Freder va voir son père, Johhan « Joh » Fredersen (Alfred Abel), pour l'alerter sur les conditions extrêmement pénibles dans lesquelles travaillent les ouvriers et lui demande d'améliorer cela. Johhan, voyant qu'il ne peut convaincre son fils des bienfaits de cette société ségrégatrice, le fait suivre par un espion.
Freder retourne dans la ville basse où, voyant un ouvrier au bord de l'épuisement, il décide de le remplacer. Après une journée pénible de travail, il se rend à une réunion secrète dans un souterrain en suivant un plan qu'il a trouvé dans la poche du vêtement qu'il a échangé avec l'ouvrier qu'il a remplacé. Là, il découvre Maria en train de s'adresser aux ouvriers et d'annoncer l'arrivée d'un messie qui apportera l'égalité entre les habitants des villes haute et basse.
Entre temps, Joh reçoit des plans trouvés dans les poches de certains ouvriers. Il se rend chez Rotwang, l'inventeur du monstre machine qui fait fonctionner toute la ville : celui-ci lui indique qu'il s'agit du plan qui mène aux catacombes où se tient la réunion secrète. Joh surprend la réunion sans pour autant reconnaître son fils parmi la foule. Sentant la menace venir, Joh ordonne à Rotwang de donner le visage de Maria à un robot pour qu'il détruise l'œuvre de la vraie Maria. Mais ce que Joh ne sait pas, c'est que Rotwang a d'autres plans…
Fiche technique
Titre : Metropolis
Réalisation : Fritz Lang
Scénario : Fritz Lang et Thea von Harbou, adapté du roman Metropolis de Thea von Harbou
Images : Karl Freund et Günther Rittau
Musique : Gottfried Huppertz
Production : Erich Pommer pour UFA (Universum-Film AG), Berlin
Date de production : 1925
Pays d'origine : Allemagne
Format : N&B (1,33:1) -35mm
Genre : Science-fiction / Fantastique
Courant: expressionnisme allemand
Durée : 150 minutes (145 minutes pour la version restaurée de 2010)1,2 (120 minutes pour la version expurgée)
Date de sortie : 10 janvier 1927, Berlin, Ufa-Palast (avant-première)
Longueur : 4189m raccourci à 3241m en août 1927
Distribution
Alfred Abel : Joh Fredersen, le maître de Metropolis
Brigitte Helm : Maria / l'androïde
Gustav Fröhlich : Freder, le fils de Joh Fredersen
Rudolf Klein-Rogge : Rotwang, l'inventeur
Theodor Loos : Josaphat, le bras droit de Joh Fredersen / Joseph
Fritz Rasp : le grand échalas
Erwin Biswanger : Georgy, n°11811
Heinrich George : Grot, le contremaître, gardien de la machine centrale
Hanns Leo Reich : Marinus
Heinrich Gotho : Le maître de cérémonie
Carrière du film
Fritz Lang a été influencé par :
- l'artiste Paul Citroen et, plus particulièrement, par un de ses photomontages intitulé "Metropolis" (1923).
- le film soviétique de science-fiction Aelita, de Yakov Protazanov, sorti en 1924, adaptation du roman d'Alexis Nikolaïevitch Tolstoï.
Le film Metropolis est aussi directement inspiré de la ville futuriste de Antonio Sant'Elia (1888-1916), un architecte italien du mouvement futuriste.
La carrière du film rencontra de nombreuses difficultés.
Thea von Harbou, la femme de Fritz Lang et co-scénariste, était déjà proche des nazis et influença le scénario, notamment en l'orientant davantage vers une « collaboration de classes » (fasciste) plutôt que vers une « lutte des classes » (marxiste). Le film subit ensuite censures et amputations diverses, selon les pays. En 1984, lorsque le compositeur Giorgio Moroder entreprit de le coloriser, il ne restait que 80 minutes de bobines (1 h 20) sur les 210 initiales (3 h 30). De plus, il l'accompagna d'une nouvelle bande son à laquelle participèrent des groupes célèbres comme Queen (le clip de Radio Ga Ga, célèbre tube de ce groupe, est d'ailleurs articulé autour de nombreuses séquences tirées du film) ou Adam and the Ants. Certains cinéphiles crièrent au scandale devant ce « massacre » de l'œuvre.
Un gros travail de recherche et de reconstitution fut lancé, rassemblant les diverses versions disponibles (dont certaines retrouvées dans des collections privées) et aboutissant à une version rénovée, en noir et blanc, de 153 minutes (2 h 33), avec une bande son neuve mais plus classique, qui fut projetée en 1995, pour les cent ans du cinéma. Pour remplacer les scènes manquantes, avaient été ajoutées quelques photographies de tournage, recadrées.
Suite à une nouvelle restauration du film en 2001, initiée par la Fondation Friedrich Wilhelm Murnau (Friedrich Wilhelm Murnau Stiftung), Metropolis fut le premier film inscrit sur le Registre de la Mémoire du monde de l’UNESCO.
Enfin, à l'issue d'une longue enquête d'une vingtaine d'années 3 le 3 juillet 2008, la fondation Murnau, propriétaire des droits du film, annonce que la quasi-totalité des scènes manquantes, soit environ 25 minutes, ont été retrouvées au Musée du cinéma de Buenos Aires4,5. Il s'agit d'une copie en 16mm presque intégrale de 145 minutes. Cette copie dont les images sont très altérées tronque une partie du cadrage original mais restitue les plans coupés et l'ordre des séquences dans leur montage d'origine. Le 12 février 2010, la nouvelle version restaurée, de 145 minutes, a été projetée simultanément à Berlin dans le cadre de la 60ème Berlinale, à l'ancien Opéra de Francfort, et sur la chaîne Arte, accompagnée par sa partition musicale d'origine écrite en 1926 par Gottfried Huppertz, exécutée en direct par l'orchestre symphonique de la Radio de Berlin. Après plus de 80 ans de recherches, versions tronquées et plusieurs restaurations, on peut enfin voir une version quasi intégrale, en tout cas proche de celle conçue par Fritz Lang en 19271,2.
Metropolis : une superproduction
Environ 7 millions de Marks soit 15 millions de francs (valeur en francs 1926) furent nécessaires pour réaliser Metropolis.
Environ 620 kilomètres de pellicule furent utilisés.
Une cinquantaine d'automobiles
25 000 hommes
11 000 femmes
250 enfants
Le nombre de figurants est énorme : environ 35 000. La plupart d'entre eux étaient des chômeurs.
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Mardi 15 novembre à 20h30
Maciste, de Luigi Romano Borgnetto et Vincent Parizot (1915 – Italie – 67’)
Avec Bartolomeo Pagano, Arline Costello, Ada Marangoni
Accompagnement musical : ArchiPass (Guillaume Saurel, Nicolas Chatenoud)
>>> En savoir +
Une pauvre jeune fille, maltraitée par un oncle qui cherche à s’approprier son patrimoine, va voir en cachette le film Cabiria et découvre Maciste. Elle a le sentiment que lui seul peut la sauver. Elle se rend à l’Itala Film pour lui demander de l’aide. Maciste accepte immédiatement.
Le premier film de la série des Maciste, après l’énorme succès du personnage dans Cabiria, explore des possibilités méta-cinématographiques pour permettre au bon géant de sortir de l’écran et d’adopter un costume plus contemporain. Au cours de ses aventures, aucune occasion ne sera manquée par le héros pour montrer ses prédispositions pour la gymnastique avec quelques numéros dignes du cirque : il reste suspendu dans les airs, s’infiltre déguisé dans les situations les plus diverses, soulève une table avec ses dents, brise un plafond avec ses épaules... Maciste est bien le Superman de l’époque !
(source : Festival d'Anères)
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Un programme de films courts |
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Lundi 21 novembre à 20h30
Conditions particulières de la circulation parisienne (anonyme, 1929 – France, 10')
Charlie rate son mariage, de Leo McCarey (1925 – Etats-Unis – 20')
Doggone tired, de Tex Avery (1979 – Etats-Unis – 7')
Sur le bord, de Martin Desgagné (Canada - 2011 - 20')
Accompagnement musical : Pierre Demange (guitare, batterie), Gaëlle Perez (piano, flûte), Valentin Hadjadj (guitare), Sylvain Morizet (piano), Samuel Leloup (violon), Maxime Barthélémy (contrebasse, laptop), Kumi Iwase (saxophone, clarinette), Erwan Le Guen (violoncelle), Jérôme Lifszyc (piano, guitare), Amaury Chabauty (piano, guitare, batterie).
Direction : Charles Papasoff (saxophone)
Soirée en partenariat avec la SACEM et le Festival International du Film d'Aubagne
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Le Maître du logis, de Carl Dreyer |
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Mardi 17 janvier 2012 à 20h30
Ce ciné-concert a eu lieu, non pas au Balzac, mais à l'église Saint-Pierre de Chaillot. Le film de Dreyer était accompagné à l'orgue par Samuel Liégeon.
Le Maître du logis
Un film réalisé par Carl Dreyer (Danemark, 1925)
Avec Johannes Meyer, Astrid Holm, Mathilde Nielsen
L'horloger Viktor Frandsen, malheureux en affaires, se conduit en époux aigri et despotique. Son épouse, mère de deux enfants, subit vexations et humiliations. Surmenée et dépressive, Ida Frandsen, sur les conseils de Mads, l'ancienne nourrice de Viktor, délaisse alors temporairement son foyer. Mads règnera bientôt en maîtresse de foyer intransigeante et Viktor, lui-même, finira par lui céder. Viktor, instruit par cette cruelle expérience, finira par regretter l'absence de son épouse et comprendra l'attitude injuste qu'il manifestait à son égard. Le retour d'Ida permettra de reconstruire, sur de plus saines fondations, une vie familiale un moment compromise.
>>> En savoir +
C'est vraisemblablement le premier film important du cinéaste danois, celui dans lequel il parvient à atteindre l'équilibre qu'il recherche. D'aucuns estiment, d'ailleurs, qu'il est « la manifestation la plus achevée du réalisme psychologique au temps du cinéma muet. » (Jean Mitry in Histoire du cinéma, vol. 3, Paris, 1973)
Issu d'une pièce de théâtre assez superficielle, l'histoire a sans doute réveillé chez Carl Theodor Dreyer des échos de ses souvenirs d'enfance, très perceptibles dans certaines scènes et dialogues du film. Le critique Ebbe Neergaard le signale fort justement dans sa monographie sur le réalisateur danois.
Mais, c'est aussi la confrontation simultanée de trois prototypes humains - l'homme tyrannique, la jeune femme asservie et victime, la vieille femme autoritaire et douée de pouvoirs maléfiques -, très souvent repérables dans sa filmographie, qui a suscité l'intérêt de Carl Theodor Dreyer pour l'œuvre sans prétentions de Svend Rindom.
Selon Maurice Drouzy, Le Maître du Logis est précisément un exemple de « grande architecture, un de ces films rares tournés en état de grâce dans lesquels tous les éléments se correspondent et s'emboîtent merveilleusement. Les personnages sont en symbiose avec leur cadre et les mouvements de caméra correspondent exactement aux nécessités de l'action. » (in Carl-Theodor Dreyer, né Nilsson, Cerf, Paris, 1982)
Évitant les pièges du naturalisme, Dreyer observe, avec une ironie bienveillante, les vicissitudes de la vie de couple. Ce qui l'amène, tout naturellement, à en faire l'éloge, lorsque celui-ci est empreint de l'indispensable tendresse conjugale, émanation de l'amour divin, selon lui.
Le film reçut un bel accueil public en France, et permit à Carl Theodor Dreyer de s'imposer comme un metteur en scène de classe internationale et de réaliser dans ce pays, La Passion de Jeanne d'Arc (1928).
Source : Wikipédia
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The Lodger, d'Alfred Hitchcock |
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Mardi 31 janvier 2012
Le film d'Alfred Hitchcock sera accompagné au piano par Karol Beffa.
The Lodger
A Story of the London Fog
Réalisé par Alfred Hitchcock en 1926
Scénario Eliot Stannard d’après le roman The Lodger, de Marie Belloc Lowndes (1913)
Avec Ivor Novello, June Tripp, Malcolm Keen, Mary Ault, Arthur Cherney
À Londres, l'« Avenger », un tueur en série assassine des jeunes femmes blondes, dans le style de Jack l'éventreur.
Un homme à l'air mystérieux se présente pour louer une chambre chez Mr et Mrs Bunting. Daisy, leur fille blonde comme les victimes du tueur, s'éprend de l'étrange locataire. Joe, le petit ami de Daisy, est le détective chargé de l'affaire. Il devient jaloux du locataire et le soupçonne d'être l'Avenger…
Dans son entretien avec François Truffaut, Hitchcock considère que c'est son premier vrai film
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Les Espions, de Fritz Lang (1928) |
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Mardi 20 mars à 20h30
Les Espions (Spione), de Fritz Lang (1928 - Allemagne - 155’)
Avec Rudolf Klein-Rogge, Gerda Maurus, Lien Deyers, Louis Ralph…
Accompagnement musical : Orchestre National de Jazz
(direction artistique : Daniel Yvinec)
Rémi Dumoulin (saxophone ténor, clarinettes), Matthieu Metzger (saxophones,électronique), Joce Mienniel (flûtes, électronique), Eve Risser (piano, piano préparé, flûtes), Yoann Serra (batterie)
>>> En savoir +
Tourné par Fritz Lang juste après Metropolis, Les espions est souvent présenté comme le film qui a établit tous les codes du film d’espionnage. Globalement le fond du scénario, entièrement écrit par Thea von Harbou, sa femme, n’est pas sans rappeler Mabuse et cette sensation est accentuée par le fait que l’acteur incarnant le grand méchant est le même. Calculateur et manipulateur, il est néanmoins plus charismatique. Fritz Lang fait intervenir de nombreux personnages et met plus que jamais en avant le rôle de la femme fatale, thème qui sera si souvent repris par la suite. Si le déroulement du scénario comporte quelques temps morts dans sa première moitié, le rythme du film s’accélère ensuite pour finir de façon assez haletante. Globalement, le budget de Les Espions fut moins important que celui des films précédents et cela peut expliquer cette mise en scène plus dépouillée mais qui n’en reste pas moins remarquable.
Source : L'Oeil sur l'écran (blog)
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Surréalisme, fantastique et avant-garde |
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Lundi 26 mars à 20h30
Entr’acte, de René Clair (1924)
Le Ballet mécanique, de Fernand Léger (1924)
Alice au pays des merveilles, de W. W. Young (1915)
Fait divers, de Claude Autant-Lara (1923)
Un chien andalou, de Luis Buñuel (1929)
Un programme proposé et accompagné au piano par Jean-François Zygel.
Avec la participation de Joël Grare (percussions)
>>> En savoir +
Entr’acte, de René Clair (1924)
Entr’acte fut diffusé le 27 novembre 1924 à l’entracte de Relâche, ballet dadaïste de Jean Börlin et Francis Picabia donné au Théâtre des Champs-Élysées par les Ballets suédois. Il représente à ce titre la première intervention du cinéma dans un spectacle de danse.
Ce court métrage d’avant garde « ne respecte rien, si ce n’est le droit d’éclater de rire », disait Picabia. L’écrivain Alexandre Arnoux le revoyant de nombreuses années plus tard dira : « Ce film est toujours jeune. Aujourd’hui encore on a envie de le siffler ».
Le Ballet mécanique, de Fernand Léger (1924)
Fernand Léger participe à la fascination pour les objets manufacturés et au fantasme d’un Eden technique où règne harmonie entre homme et machine. En ce début de 20e siècle, «le beau est partout» et l’art dit moderne doit pouvoir rivaliser avec la technologie de l’aviation. Ayant proclamé : «l’erreur de la peinture c’est le sujet, l’erreur du cinéma c’est le scénario», il réalise le premier film sans scénario :
« J’ai pensé que c’était l’objet négligé, mal mis en valeur qui était susceptible de remplacer le sujet. Partant de là, ces mêmes objets qui me servaient en peinture, je les ai transposés à l’écran, leur donnant une mobilité et un rythme très calculés pour que tout cela fasse un tout harmonieux. »
Alice au pays des merveilles, de W. W. Young (1915)
Par un après midi d’été, Alice, qui rêve couchée dans l’herbe, voit passer un lapin blanc, qui est dit-il, en retard. Alice intriguée le suit... Avec Viola Savoy. Copie teintée, version originale en anglais non sous-titrée.
Fait divers, de Claude Autant-Lara (1923)
Vers 1900, la rencontre, l’idylle, puis le mariage d’un homme et d’une femme. Vingt ans plus tard, le temps a fait son œuvre ; la magie a disparu. Un jeune dandy s’immisce dans le couple, suscitant la jalousie du mari…
Premier film de Claude Autant-Lara (alors âgé de 22 ans), Fait-divers a été produit par le cinéaste Marcel L’Herbier, grand découvreur de talents. Autant-Lara avait d’ailleurs débuté comme décorateur pour un film de L’Herbier. Réalisé sans aucun intertitre, le film tente de capter l’essence du cinéma ; il utilise le symbolisme, les images mentales, les gros plans de certaines parties des corps pour raconter une histoire éternelle. Il s’agit d’une œuvre rare, très représentative des recherches de l’avant-garde des années 20. On y reconnaît, aux côtés de l’illustre comédienne de théâtre Louise Lara (mère du réalisateur), Antonin Artaud dans le rôle d’un gandin très Années folles.
Un chien andalou, de Luis Bunuel (1929)
Le film a été inspiré par des rêves de Salvador Dalí et de Luis Buñuel, qui raconte : « En arrivant chez Dalí, à Figueras, invité à passer quelques jours, je lui racontais que j’avais rêvé, peu de temps auparavant, d’un nuage effilé coupant la lune et d’une lame de rasoir fendant un œil. De son côté il me raconta qu’il venait de voir en rêve, la nuit précédente, une main pleine de fourmis. Il ajouta : «et si nous faisions un film, en partant de ça ?» Un chien andalou est le film surréaliste par excellence. Son scénario est écrit en six jours par Buñuel et Dalí qui travaillent sur le mode du cadavre exquis, comme l’a raconté plus tard Luis Buñuel : « Nous travaillions en accueillant les premières images qui nous venaient à l’esprit et nous rejetions systématiquement tout ce qui pouvait venir de la culture ou l’éducation. Il fallait que ce soient des images qui nous surprennent et qui soient acceptées par tous les deux sans discussion »
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Crainquebille, de Jacques Feyder (1922) |
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Mardi 29 mai à 20h30
Crainquebille, de Jacques Feyder (1922 - France - 65’)
Avec Maurice de Féraudy, Félix Oudart, Jean Forest, Marguerite Carré
Accompagnement musical : Stéphan Oliva (piano)
CRAINQUEBILLE
France 1922
COMEDIE DRAMATIQUE
Série : CLASSIQUES DU CINEMA FRANCAIS
Réalisation : Jacques FEYDER
Avec : Maurice de FERAUDY, Félix OUDART, Jeanne CHEIREL, Jean FOREST, Marguerite CARRE, Armand NUMES, Françoise ROSAY
Le vieux père Crainquebille est un marchand de quatre-saisons estimé dans le quartier des Halles. Le malheur s’abat sur lui le jour où un agent de la circulation croyant avoir été insulté, l’arrête, l’envoie en correctionnelle où il est condamné à une peine de prison. A sa libération, ses anciens clients lui tournent le dos. Crainquebille traîne sa misère, essaie vainement de retourner en prison, seule la gentillesse du jeune “la Souris" lui redonne un peu d’espoir et le goût de vivre.
Muet sonorisé N & B 75'35
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Jacques Feyder
De 1915 à 1917, il tourne 15 films pour la Gaumont, généralement comiques, dont trois à partir de scénarios de Tristan Bernard. En 1919, le premier film de sa composition, La Faute d'orthographe passe inaperçu. Il s'impose deux ans plus tard avec L'Atlantide (1921), d'après un roman de Pierre Benoît. Jacques Feyder témoigne d'une grande inventivité dans son utilisation des moyens d'expression du muet. Son talent culmine avec Crainquebille en 1922 où il réussit à traduire sans l'aide du son toutes les nuances d'un récit populaire adapté du roman d'Anatole France. Il est l'auteur de quelques belles séquences dans L'Image (1924) et Carmen (1926) bien que ces deux films connaissent un succès limité. Après une adaptation du roman d'Emile Zola Thérèse Raquin (1928), où Jacques Feyder sait restituer l'atmosphère du Paris de la fin du XIXe siècle, la MGM propose au réalisateur de diriger Greta Garbo dans Kiss (Le Baiser, 1929), un des derniers muets réalisés à Hollywood. Il réalise les versions allemande et suédoise du premier parlant de la firme : Anna Christie (Clarence Brown, 1930). Revenu en France, il réalise Le Grand jeu (1934), puis Pension mimosas (1935) et s'affirme comme le fondateur du réalisme poétique. En 1935, Jacques Feyder réalise une oeuvre très controversée sur l'occupation espagnole en Belgique au XVIIe siècle. S'il reste le film le plus abouti du réalisateur, La Kermesse héroïque est accueilli lors de sa sortie en salle dans les milieux flamands par des sifflets, des lancers de tomates et des destructions de fauteuils. A l'image de son univers cinématographique, dominé par l'ambivalence des êtres et des lieux, Jacques Feyder tourne au cours de sa carrière dans douze pays différents : il dirige en Angleterre Le Chevalier sans armure (avec Marlene Dietrich en 1937) puis en Allemagne Les Gens du voyage (1938). Après les plans sahariens de L'Image et de L'Atlantide, il démontre une dernière fois sa maîtrise de la peinture des grands espaces avec La Loi du nord en 1939. Il réalise son dernier film en Suisse en 1942, Une femme disparaît. Trop rêveur et nonchalant pour sortir du réalisme poétique, ses derniers films sont des échecs commerciaux et critiques.
(source : Ciné-Ressources)
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Lundi 24 septembre 2012 à 20h30
Musique : Simeon Ten Holt (Canto Ostinato)
Interprétée par le Parco della Musica Contemporanea Ensemble : Lucio Perotti (piano), Giuseppe Burgarella (piano), Antonio Caggiano (percussions), Fulvia Ricevuto (percussions)
Une production de la Fondazione Musica per Roma, dans le cadre de Suona Italiano
>>> En savoir +
La projection du film d'animation de Gianluigi Toccafondo, regroupant ses plus beaux courts métrages et nouvelles vidéos, est rythmée par les notes de « Canto Ostinato », une musique du compositeur hollandais Simeon Ten Holt, considéré comme l’un des précurseurs de la musique minimaliste européenne.
La partition musicale était interprétée, en direct, par le Parco della Musica Contemporanea Ensemble : Lucio Perotti (piano), Giuseppe Bulgarella (piano), Antonio Caggiano (percussions), Fulvia Ricevuto (percussions).
Placé sous le Haut patronage de l’Ambassade de France en Italie, de l’Ambassade d’Italie en France, du Ministère de la Culture et de la Communication, de la SACEM et de l’Institut français, SUONA ITALIANO 2012, évènement culturel majeur est soutenu par la Fondation Musica per Roma et la Fondation Nuovi Mecenati, avec les ministères italiens des Affaires étrangères, de l’Education, de l’Université et de la Recherche, du Patrimoine et de la Culture et la S.I.A.E. Son ambition : promouvoir la musique italienne en France et favoriser des collaborations artistiques bilatérales.
Gianluigi Toccafondo. Né à San Marino en 1965, cet illustrateur, peintre, graphiste et réalisateur italien aux multiples talents, est le chef de file des réalisateurs italiens contemporains du cinéma d'animation. Ses films, très narratifs, racontent des histoires de la vie de tous les jours. L’essence et la métamorphose du mouvement sont pour lui une constante source d’inspiration. Marqué par Buster Keaton ou Pasolini, il manie le collage et la superposition d'images, les couleurs et le rythme, transformant ses oeuvres en de véritables hommages au cinéma. Les plus connues sont "La Pista" (1992), "Le Criminelle" (1993), "La Piste du Cochon" (1992), "Pinocchio»…
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L'Inhumaine, de Marcel L'Herbier |
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Mardi 2 octobre 2012 à 20h30
L’Inhumaine, de Marcel L’Herbier (France, 1924)
Scénario : Pierre Mac Orlan – Costumes : Paul Poiret – Décors : Robert Mallet-Stevens, Fernand Léger, Claude Autant-Lara, Alberto Cavalcanti
Avec Georgette Leblanc, Jaque Catelain
Accompagnement musical : Aidje Tafial (percussions), Vincent Peirani (accordéon), Guillaume Latil (violoncelle)
Remerciements : Marie-Ange L’Herbier, Archives Françaises du Film
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Une très célèbre cantatrice d'avant-garde, Claire Lescot, réunit souvent dans son étrange demeure les plus brillants représentants de l'intelligentsia internationale. Ils cherchent à la séduire, elle ne songe qu'à les dominer. Son insensibilité l'a fait surnommer "l'inhumaine".
Un soir de grande réception, un invité se fait attendre. Il s'agit d'un jeune ingénieur scandinave qui se livre à de mystérieuses recherches scientifiques. Le repas commence sans lui. Vexé du peu d'intérêt qu'il suscite, ce dernier simule un accident afin de faire prendre conscience à la jeune femme de son manque d'humanité.
Le public se mêle de l'affaire et trouble un des récitals de la star. Sur ces entrefaites elle est victime d'un attentat perpétré par un rival jaloux, l'inquiétant fakir Djorah de Nopur. Mordue par un serpent venimeux dissimulé dans un bouquet de fleurs, elle est conduite moribonde au laboratoire futuriste du jeune savant. Celui-ci mettra en route une machinerie compliquée pour lui rendre la vie et entendre enfin, de la bouche de l'inhumaine domptée, l'aveu de son attachement.
Film à l'esthétique art-déco, presque abstraite, tourné dans de spectaculaires décors, modernes pour l'époque, auxquels ont, entre autres, participé Fernand Léger et Robert Mallet-Stevens.
« Le point commun de tous ces décors, outre leur ostentation avant-gardiste, c'est l'usage ingénieux qu'ils font du noir et blanc pour créer les reliefs, pour organiser les volumes. C'est bien là qu'on trouvera leur qualité la plus cinématographique. » (Jean-Pierre Berthomé, Le Décor au Cinéma)
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Au bonheur des dames, de Julien Duvivier |
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Jeudi 18 octobre 2012 à 20h30
Au bonheur des dames, de Julien Duvivier (France, 1930)
D’après le roman d’Emile Zola
Avec Dita Parlo, Pierre de Guingand, Germaine Rouer
Accompagnement musical : Karol Beffa (piano)
Remerciements : Lobster Films
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Au bonheur des dames
Un film de Julien Duvivier (1930)
Comédie dramatique d’après le roman d’Emile Zola
Production : FILM D’ART / VANDAL ET DELAC
Avec : Dita PARLO (Denise Baudu), Pierre de Guingand (Octave Mouret), Germaine ROUER (Madame Desforges), Ginette MADDIE (Clara), Armand BOUR (Baudu)
Denise, une jeune provinciale, débarque à Paris pour travailler dans la boutique de draperies de son oncle Baudu. Vieillotte et poussiéreuse, celle-ci fait face à l’étincelant «Bonheur Des Dames», un grand magasin en pleine ascension dirigé par l’ambitieux Octave Mouret. Fuyant, non sans remords, la morne ambiance du commerce familial, Denise parvient à s’y faire embaucher comme vendeuse. Elle découvre l’univers trépidant d’un temple de la modernité, mais aussi la dureté des conditions de travail, les assiduités brutales du chef du personnel, la haine de certaines collègues. D’emblée, elle est aussi remarquée par Mouret...
La version originelle muette est présentée à la profession le 24 mars 1930. Le film sort en salle dans une version sonorisée le 3 juillet. Seule la première version, muette, survit aujourd’hui. Le monde change sans nostalgie avec les grands magasins comme cathédrales de temps moderne et une mutation qui laisse sur le carreau les petits métiers d’autrefois. Zola s’est inspiré de Auguste Heriot, co-fondateur des Grands magasins du Louvre dont il fait un homme moderne sans scrupule mais non sans charme. Duvivier transpose ce Paris en pleine mutation dans les années 20 où la mécanisation accentue encore la modification des rapports sociaux et l’émergence de ce monde meilleur tant attendu et que la caméra exalte avec ses travellings vertigineux et son dynamisme qui plonge dans la foule ou au coeur du trafic.
Duvivier utilise les décors des galeries Lafayette. L’extérieur de l’immeuble est filmé avec le procédé «mach shot», conçu par l’anglais Percy Day qui consiste à filmer, pour une partie du décor, un modèle réduit haut de quelques centimètres.
La fin, fleur bleue, avait été choisie par Zola. Elle est reprise par Duvivier.
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Noces à Hardanger, de Rasmus Breinstein |
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Mardi 20 novembre 2012 à 20h30
Noces à Hardanger, de Rasmus Breistein (Norvège, 1926)
Accompagnement musical : Jean-Philippe Feiss (violoncelle), David Potaux-Razel (guitare), Théo Girard (contrebasse)
En partenariat avec le Festival d’Anères
Remerciements : Norsk Filminstitutt
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Noces à Hardanger(Brudeferden i Hardanger)
de Rasmus Breistein
(1926 / Norvège / 1h17)
Synopsis
Marit Skjølte ne choisit pas, comme Anders Bjåland, de partir chercher fortune en Amérique. Celui-ci a promis à Marit de l’épouser quand il rentrera, dans deux ans. Alors qu’elle était sans nouvelle d’Anders depuis quatre ans, Marit découvre qu’il est revenu et qu’il doit épouser la riche héritière d’une ferme de la ville...
Source : Festival d'Anères
Brudeferden i Hardanger fut réalisé en 1926 par Rasmus Breistein et projeté en première à Oslo en décembre de la même année. Connu comme le père d’une « nouvelle vague » dans le cinéma norvégien, Breistein est beaucoup plus qu’un héraut du cinéma national. Rigoureux directeur d’acteurs, possédant un sens exceptionnel de la composition, il était connu pour ses recherches stylistiques. Sa curiosité vis-à-vis des développements techniques du cinéma l’incita à faire plusieurs voyages aux États-Unis et ses films constituent un exemple exceptionnel de l’influence du cinéma américain sur le cinéma européen des années 20.
Source : Journal of Film Preservation, n°76, 2008
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Un florilège de films courts |
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Lundi 17 décembre à 20h30
Un florilège de films courts dont Barbe-bleue, de Georges Méliès ; La Maison démontable, de Buster Keaton ; Ballonland, d’Ub Iwerks…
Restitution de la master-class « Composition musicale pour l’image) du Festival International du Film d’Aubagne, dirigée par Pierre Adenot
Accompagnement musical : Jean-Marie Lemarchand (guitare classique), Anne-Laure Carette (accordéon chromatique), Yves Ruhlmann (piano, violon et alto), Solange Baron, accordéon chromatique), Nelson Malléus (clarinette Sib), Julie Roué (piano), Romain Trouillet (guitare et piano), Sydney Amsellem (piano), Stéphane Tsapis (piano).
En partenariat avec la Sacem et le Festival International du Film d’Aubagne
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Docteur Mabuse, le joueur (1ere partie) |
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Mardi 29 janvier à 20h30
Docteur Mabuse, le joueur
Le Joueur, une image de notre temps (1ère partie)
de Fritz Lang (Allemagne, 1922)
Improvisation : Orchestre National de Jazz (dir. artistique Daniel Yvinec)
Electric Mabuse avec Matthieu Metzger (saxophones, électronique), Joce Mienniel (flûtes, électronique), Vincent Lafont (piano, claviers, électronique), Sylvain Daniel (basse électrique), Pierre Perchaud (guitare).
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Le Voleur et la princesse |
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Dimanche 3 février à 11h
Le Voleur et la princesse (ou la septième Lune de Bagdad)
Conte, musique et cinéma, pour tout public à partir de 4 ans
Un voyage dans l‘univers des contes orientaux et dans le monde du « Voleur de Bagdad »
C’est le soir : sur la scène devenue campement nomade, Leila s’éveille…
Découvrant notre monde, elle nous conte le sien, le Bagdad d’il y a 1 500 ans… le Bagdad des Mille et une Nuits d’où elle vient. Et c’est le début d’une aventure dans un monde où les esprits côtoient les hommes, un monde où les princes s’appellent Haroun Al Rachid et les princesses Schéhérazade…
Conteuse et magicienne à la fois, Leila donne vie à deux pantins qui deviennent musiciens du bazar de Bagdad, et de la musique naissent les images pour nous raconter l’histoire extraordinaire d’Ahmed, le Voleur de Bagdad amoureux d’une princesse...
Un moment magique dans l’univers des contes orientaux et dans celui du magnifique film de Raoul Walsh, « Le Voleur de Bagdad » avec Douglas Fairbanks.
Un spectacle mêlant
Cinéma muet…
avec le film « Le Voleur de Bagdad » de Raoul Walsh (1924)
…Conte…
avec la conteuse Catherine Le Flochmoan (mise en scène Serge Noël)
…Musique vivante !
Musique originale de Christofer Bjurström
Interprétée par François Malet (percussions) et Christofer Bjurström (flûtes et piano)
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Les Mille et une Nuits...
Le Conte, pour emporter le jeune spectateur dans le Bagdad d’hier… lui donner les clefs qui lui permettent de suivre les aventures filmées d’Ahmed, le voleur de Bagdad... pour rapprocher le jeune spectateur de ces images merveilleuses…
Une musique vivante
Une musique originale jouée en direct. Suscitant le rêve,
la musique emporte elle aussi le jeune spectateur dans
l’univers des contes orientaux…
Un percussionniste inventif et sensible au dialogue et un multiinstrumentiste passant du piano aux flûtes, au khène laotien ou à la sanza, jouent en direct une musique parfois orientalisante, toujours dynamique, et qui n’exclut pas quelques morceaux de tendresse et de mystère.
Quant aux mots, dits ou chantés par la conteuse, ils sont partie intégrante de la composition musicale.
Le film : « Le Voleur de Bagdad » avec Douglas Fairbanks
Chef d’oeuvre du cinéma muet des années 20, ce film célèbre l’univers des Mille et Une Nuits.
Dans la mythique ville de Bagdad, un voleur intrépide, Ahmed s'éprend de la fille du calife. Follement amoureux, il décide de revoir la jeune femme. L'occasion lui en est
donnée par le calife qui s'apprête à recevoir les prétendants de sa fille : un prince mongol, un rajah indien et un prince persan.
Ahmed se fait alors passer pour un prince étranger et séduit la jeune femme.
Démasqué, il doit fuir mais la jeune femme amoureuse refuse les autres prétendants, imposant à chacun d'entre eux qu'ils lui apportent ce qu'il y a de plus précieux au monde.
Ahmed, tout comme les princes, se met en quête du trésor qui lui donnera le coeur de la princesse.
Tout au long du film, corde magique, tapis volant, boule de cristal aux pouvoirs surnaturels, élixir de guérison vont aider le héros à conquérir la troublante fille du calife.
LES ARTISTES
Le conte et la mise en scène :
Serge Noël et Catherine Le Flochmoan ont imaginé le conte qui plonge les enfants dans l’univers du « Voleur de Bagdad ». Serge Noël en assure la mise en scène.
Serge Noël a le goût de la Fantaisie et du Rêve. A partir d’un quotidien réaliste, il emporte comédiens et spectateurs vers des territoires fantastiques. L’insolite onirique ou surnaturel s’invite et s’introduit dans un réel manquant parfois de poésie.
Catherine Le Flochmoan incarne le personnage de la conteuse venue tout droit des Mille et une Nuits. Forte de son expérience auprès du Jeune Public, elle entraîne les enfants dans cet univers à la fois conté et chanté.
La musique :
Christofer Bjurström signe la composition de la musique.
Depuis vingt ans, il travaille particulièrement sur le lien entre le spectacle et la musique vivante, en composant pour le théâtre et le cinéma, plus particulièrement pour le cinéma muet en ciné-concert.
Pianiste et compositeur suédois, Christofer Bjurström poursuit sa propre voie musicale, entre lyrisme mélodique, intimisme, éclairs de violence et ironie. Il multiplie les rencontres en direction des musiques traditionnelles, de la musique contemporaine et des musiques improvisées.
François Malet apporte son énergie et son inventivité. Curieux de tout, il trouve son inspiration dans les musiques du monde et dans les instruments venus de tous les horizons.
LE FILM
Un grand réalisateur des années 20
Raoul Walsh (1892-1980) est un des plus grand réalisateurs du cinéma américain : il a traversé toutes les époques du cinéma hollywoodien, du muet des origines à la fin des années 1960, et « Le Voleur de Bagdad » est le fruit de la rencontre de son talent avec celui de Douglas Fairbanks,
spécialiste des rôles d’aventuriers au grand coeur et des films d’aventure qui ne se prennent jamais trop au sérieux.
Un film exceptionnel
Ce film a traversé le temps et garde tout son pouvoir de
fascination : un scénario envoûtant, des comédiens hors pairs et des décors et des costumes somptueux.
La version originale du « Voleur de Bagdad » dure 2h30mn. En 1995, dans le cadre du Festival Sons d'hiver, Christofer Bjurström a créé le Ciné-Concert-Théâtre « Le Voleur de Bagdad ». Mais ce ciné-concert, malgré le coté ludique de l'entracte théâtrale, restait beaucoup trop long pour être accessible aux plus jeunes (nous pouvons encore aujourd'hui
montrer aux plus grands la version longue du Voleur de Bagdad !). C'est de cette volonté de s’adresser au plus grand nombre, et en particulier aux plus jeunes, qu'est né le ciné-conte musical « Le Voleur et la princesse ou la septième lune de Bagdad » avec la version courte du film… Celle que nous proposons pour ce spectacle a été montée par les producteurs à partir des éléments originaux, il y a près de 50 ans.
Ce montage respecte totalement l’esprit du film et la trame de l’histoire.
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Docteur Mabuse, le joueur (2e partie) |
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Mardi 5 février à 20h30
Docteur Mabuse, le joueur
Inferno, une pièce sur les hommes de ce temps (2de partie)
de Fritz Lang (Allemagne, 1922)
Improvisation : Orchestre National de Jazz (dir. artistique Daniel Yvinec)
Acoustic Mabuse avec Sylvain Bardiau (trompette, bugle), Rémi Dumoulin (saxophone ténor, clarinettes), Antonin-Tri Hoang (saxophone alto, clarinettes), Eve Risser (piano, piano préparé), Yoann Serra (batterie).
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Mardi 19 février à 20h30
City Girl
de F. W. Murnau (Etats-Unis, 1930)
Avec Charles Farrell, Mary Duncan
Improvisation au piano : Jean-François Zygel
L'Intruse (City Girl) est un film américain du réalisateur allemand Friedrich Wilhelm Murnau, sorti en 1930.
Un jeune paysan (Charles Farrell), dominé par un père autoritaire, se rend en ville pour vendre du blé, mais il revient avec une jeune épouse (Mary Duncan).
Celle-ci voulait fuir l'ambiance de la ville, mais elle se heurte à la méfiance du patriarche et découvre la fragilité et la faiblesse de son mari qu'elle tente de sortir de sa coquille. Elle devient vite l'enjeu d'une lutte entre les deux hommes…
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Réalisé en 1929, mais sorti en 1930, City Girl est l'avant-dernier film de Murnau. La sortie retardée du film est due à un certain nombre de facteurs, qui ont également poussé le metteur en scène à quitter les studios de la Fox, avec lesquels il était en contrat depuis 1927, et à fuir Hollywood. En 1929, Murnau n'est plus en odeur de sainteté après l'accueil plutôt réservé du public envers son film L'Aurore de 1927.
William Fox va progressivement accentuer son implication dans les films de Murnau, étant très présent aux côtés de ce dernier lors du tournage des Quatre diables ; de plus, les prétentions de Murnau, qui avait l'intention de renouer avec ses drames paysans de 1922/1923 (Terre qui flambe ou le film perdu Die Austreibung) et souhaitait tourner un drame lyrique autour de l'importance du blé, qu'il aurait appelé Our Daily Bread, ne sont pas à l'ordre du jour. Désormais le cinéma parle, et les films se tournent plus facilement en studio ou en intérieurs. Sous surveillance, Murnau tourne malgré tout son film, rebaptisé City Girl, avec les deux acteurs principaux d'un autre film Fox de l'époque (La Femme au corbeau, 1928, sorti en 1929), dont le studio s'attend à ce que le public souhaite les revoir ensemble.
Proche de L'Aurore mais aussi du cycle de grands films lyriques de Frank Borzage, tant par la distribution et la cinématographie (Ernest Palmer est l'un des grands chef-opérateurs de la Fox de l'époque, et a participé à L'Heure suprême, L'Ange de la rue et La Femme au corbeau, tous de Borzage) que par le souffle lyrique et le symbolisme, L'Intruse, malgré ses qualités, souffre d'apparaître à l'époque ou tout ce qui vient du muet était mal vu, moqué, et probablement de la déception du public devant les deux précédents films du metteur en scène. De plus, il est trop dramatique pour un public alors avide de divertissement léger (les comédies musicales font plus facilement passer la Grande Dépression) que de symbolisme paysan ; de plus, le public préférait voir Charles Farrell en duo avec sa partenaire d'élection, Janet Gaynor.
À l'instar des grands drames allemands de Murnau, le film est marqué par le parallèle entre une situation conflictuelle et un enjeu amoureux, celui-ci étant plus marqué que dans Terre qui flambe ou Phantom. Murnau rééquilibre le parallèle, peut-être pour satisfaire aux exigences de la production, ou encore pour profiter de la complicité entre ses deux acteurs. Face à eux, on peut remarquer Guinn Williams, un acteur qui joue souvent les grandes brutes dans les films Fox de l'époque (Lucky Star). Le reste du casting est surtout formé d'acteurs peu connus et est dominé par David Torrence dans le rôle du père de Charles Farrell.
Lorsqu'il achève le tournage, Murnau se voit déposséder de sa version, Fox souhaitant y ajouter des séquences parlantes, une démarche à laquelle Murnau se refusait. Il sort en 1930, en deux versions : la version remaniée, parlante, fut désavouée par l'auteur, alors que la version muette était diffusée en parallèle pour toutes les salles pas encore équipées pour la projection de films sonores.
Suite au conflit autour de ce film, Murnau quitte Hollywood pour Tahiti, où il tournera Tabou.
Source : Wikipédia
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Quo Vadis, d'Enrico Guazzoni |
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Mardi 26 mars à 20h30
Quo Vadis
d’Enrico Guazzoni (Italie, 1912)
D’après l’ouvrage d’Henryk Sienkiewicz
Avec Amletto Novelli, Gustavo Serena, Amelia Cattaneo
Accompagnement au piano : Pierre-Michel Sivadier
Le ciné-concert sera accompagné d’une exposition de photographies de plateau
(tirages argentiques d’époque), collection Philippe Legendre.
Remerciements : Fondazione Cineteca Italiana (Milan)
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Quo Vadis (Italie, noir et blanc, muet, 120’)
Réalisation : Enrico Guazzoni
Scénario : Enrico Guazzoni d'après le livre éponyme de Henryk Sienkiewicz
Avec Amleto Novelli (Vinicius), Gustavo Serena (Petronius), Amelia Cattaneo (Eunice), Carlo Cattaneo (Néron), Lea Giunchi (Lygia), Augusto Mastripietri (Chilo).
Quo vadis ? décrit les persécutions subies par les chrétiens sous Néron au Ier siècle en racontant une histoire d’amour entre un patricien, Marcus Vinicius, et une jeune chrétienne, Lygie. Le titre évoque la question qu'aurait posée Saint Pierre fuyant Rome et rencontrant Jésus-Christ portant sa croix : « Quo vadis, Domine ? » (« Où vas-tu, Seigneur ? »). Les sources documentaires du film se retrouvent dans les actes de Pierre et dans le roman éponyme de Henryk Sienkiewicz.
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Visages d'enfants, de Jacques Feyder |
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Mardi 21 mai à 20h30
Visages d’enfants
de Jacques Feyder (France, 1923) - Scénario : Jacques Feyder et Françoise Rosay
Avec Jean Forest, Victor Vina, Pierrette Houyez, Rachel Devirys
Accompagnement à l’orgue : Paul Goussot
Le ciné-concert est organisé en partenariat avec l’association Chaillot Grandes Orgues et aura lieu à l’église Saint-Pierre de Chaillot, 31 avenue Marceau, Paris 16e.
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À Saint-Luc, village perché dans les montagnes, Jean n’arrive pas à admettre la mort de sa mère. Son père, Pierre Amsler, songe à se remarier : il souhaite épouser Jeanne Dubois, veuve elle-même et mère d’une petite Arlette. Jean est persuadé que sa belle-mère est une marâtre et les enfants en arrivent à se détester. Un soir d’hiver, Jean pousse Arlette à partir à la recherche de sa poupée disparue. La petite fille s’égare dans la neige. Pris de remords, Jean avoue tout à son père et les recherches s’organisent.
Ce film rare, véritable réussite esthétique du cinéma muet, peint avec délicatesse l’âme enfantine et ses désarrois.
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Le monde magique des contes russes |
Willy Reilly and his Colleen Bawn, de John MacDonagh |
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Lundi 10 juin à 20h30
Willy Reilly and his Colleen Bawn
de John MacDonagh (Irlande, 1920) - Avec Brian Magowan, Frances Alexander
Musique originale composée et dirigée par Bernard Reilly, interprétée par les onze musiciens du CineTheatre Ensemble. Création en France.
En partenariat avec l’Irish Film Institute - Avec le soutien de Culture Ireland, dans le cadre du programme culturel de la Présidence irlandaise de l’UE en 2013.
>>> En savoir +
Ce ciné-concert exceptionnel est présenté par l'Irish Film Institute, avec le soutien de Culture Ireland, dans le cadre du programme culturel de la Présidence irlandaise de l'Union européenne en 2013. Le film de John MacDonagh (1920) sera accompagné par le CineTheatre Ensemble, onze musiciens dirigés par Bernard Reilly.
Willy Reilly and his Colleen Bawn (Willy Reilly et sa bien-aimée) est l'un des rares longs métrages du cinéma muet irlandais à avoir survécu. Sorti en 1920, au moment où de grands soulèvements politiques secouent l'Irlande, le film est situé à une époque plus lointaine. Il relate le triomphe de l'amour sur les divisions sectaires.
Willy Reilly (Brian Magowan), est un gentleman catholique amoureux d'Helen Folliard (Frances Alexander) - la « bien-aimée ». Elle l'aime en retour, mais elle est la fille d'un Protestant, propriétaire terrien local, et leur amour est sans cesse contrarié par les machinations du scélérat du film, Sir Robert Whitecraft. Désirant lui-même la « bien-aimée », il tente de déposséder Willy Reilly de ses terres ancestrales et le fait accuser de vol. Malgré cela, la jeune fille reste fidèle à son seul amour.
Tarif 13/11 euros. Les billets sont en vente à la caisse du Balzac ou sur internet.
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Etudes sur Paris, d'André Sauvage |
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Mardi 15 octobre à 20h30
Etudes sur Paris, d'André Sauvage (France, 1928)
Musique composée par Baudime Jam
Accompagnement musical : Quatuor Prima Vista
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Paris à la fin des années 1920 est une ville aux visages multiples, ô combien vivante. On y arrive en péniche, par les canaux qui rejoignent la Seine et où s’acharnent des milliers d’ouvriers. De l’Opéra à la butte Montmartre, au rythme des monuments historiques, la traversée de la capitale donne à voir une foule changeante. La promenade se prolonge sur les boulevards qui bordent les fortifications, puis à nouveau au fil de l’eau entre les quais animés des îles de Paris, pour s’achever au coeur du Quartier latin…
Mais par-delà le témoignage esthétique d’un regard d’artiste sur une ville que la distanciation nous fait apparaître en 2012 avec une aura de nostalgie, il reste la pertinence intemporelle de son observation des hommes, des femmes et des enfants qui croisent son objectif. Paris est avant tout une ville humaine : on y travaille sans relâche sur les quais et dans les rues, on s’y déplace comme dans une ruche (modernité et omniprésence des moyens de transports), on y joue (Sauvage porte sur les enfants un regard plein de tendresse), on y flemmarde (le clochard est un personnage leitmotiv du film), on s’y rencontre avec ses voisins, on s’y recueille dans les austères et immuables sanctuaires de la foi, on y croise des artistes (peintres, mais aussi musiciens et acteurs par procuration derrière les murs de l’Opéra et des cinémas), et les couples amoureux s’y font et s’y défont au fil d’une carte du tendre aux chemins entrelacés.
À l’occasion de la sortie DVD de la version restaurée de ce film en 2012, Carlotta Films a commandé à Baudime Jam et au Quatuor Prima Vista la création d’une partition originale. Pour sa première incursion dans l’univers très spécifique du documentaire, le compositeur a imaginé un univers musical empreint d’une poésie «à la française», teintée de nostalgie, mais aussi ponctuée de rythmes jazzy évoquant les Années Folles. La douce monotonie des écluses, l’effervescence des grands boulevards, la mélancolie des terrains vagues, l’élégance des beaux quartiers, le mystère des canaux souterrains, l’incessant ballet des trains, des voitures et des rames de métro, le paisible cheminement de la Seine ponctué d’îlots, le riche foisonnement intellectuel et artistique, l’imposante et sévère présence de Notre-Dame, et la magie tendre de l’enfance : toutes ces nuances se retrouvent au fil d’une partition qui se met fidèlement au service d’un film qu’elle met en valeur avec un sens poétique inné
Membre de l'Union des Compositeurs de Musique de Film (UCMF) Baudime Jam a composé plusieurs musiques de longs métrages muets (Le Mécano de la Générale, Le Pirate noir, Nosferatu, Les deux Orphelines, La Divine, Deux Étoiles dans la voie lactée) et de courts métrages (La Maison hantée, Voyage autour d'une étoile, Au royaume de l'air, Le Rhône, etc.).
C’est le Quatuor Prima Vista qui accompagnera la projection du film. Premier quatuor à cordes à avoir inscrit des ciné-concerts à son répertoire, et un des rares ensembles à accompagner des films muets sur des partitions originales, le Quatuor Prima Vista, fondé en 1997, s'est produit avec succès dans de nombreux festivals en France, en Europe (Espagne, Italie, Russie, Pologne, Allemagne, Angleterre) et Outre-Mer (aux États-Unis et jusqu'en Afrique).
L'occasion, donc, de redécouvrir Paris avec un autre regard, tout en faisant l’expérience d’une séance de cinéma au temps héroïque du muet, à des années lumières de la Dolby et du THX : un véritable spectacle vivant qui associe découverte du patrimoine cinématographique et création musicale.
> le Quatuor Prima Vista
Elzbieta Gladys : violon 1
Benjamin Fabre : violon 2
Baudime Jam : alto
Frédéric Deville : violoncelle
La partition des «Études sur Paris» a été composée du 8 au 21 juillet 2012 à Augères (Creuse) et enregistrée les 27 et 28 juillet 2012 au studio Hakesound (Romainville). Le DVD est sorti le 10 octobre 2012 et le ciné-concert a été créé le 17 novembre 2012 à Orléans où sont conservées des archives d’André Sauvage, et en présence de la famille du réalisateur.
site internet : http://quatuorprimavista.online.fr
> Extraits de presse
« Un pur moment de bonheur : difficile de mettre des mots sur la prestation du Quatuor Prima Vista qui a donné un ciné-concert époustouflant. Une performance artistique, un spectacle exceptionnel. »
- Caroline Musquet, Le Journal de Saône et Loire
« Des musiciens virtuoses, en totale empathie avec l'histoire et les personnages. Une vraie performance. »
- Emmanuel Daligand, Le Journal de Saône-et-Loire
« Les musiciens ont magnifié le lyrisme de l'image dans ses nuances mélodramatiques et épiques, redonnant littéralement vie au film. Prima Vista fait chanter le silence. »
- Julie Ho Hoa., La Montagne
« Les musiciens ont envoûté le public [...] par un accompagnement musical original de haute qualité. La partition de Baudime Jam, caractérisée par son unité stylistique, colle idéalement à l'image. »
- Jérôme Tati, La Montagne
« Le meilleur accompagnement de film muet qu’il m’ait été donné d’entendre. »
- Lisa Nesselson, Variety
« Un accompagnement superbe. »
- Beata Was, Gazeta Olsztynska
« Divisé par une profusion de flèches à l'arc de son génie, Baudime Jam m'apparaît tel l'un de nos plus grands espoirs. Rares sont les musiques qui me touchent davantage que son lyrisme intimiste. »
- Jean Alain Joubert, Les Amis de la Musique Française
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Où sont les rêves de jeunesse ?, d'Ozu |
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Mardi 12 novembre à 20h30
Où sont les rêves de jeunesse ? de Yasujiro Ozu
(Japon, 1932)
Musique composée par Alexandra Grimal
Accompagnement musical : Alexandra Grimal (saxophone soprano),
Nelson Veras (guitare)
>>> En savoir +
Où sont les rêves de jeunesse ? (Seishun No Yume Ima Izuko)
Un film de Yasujiro Ozu (Japon, NB, 1932, 86’)
Tetsuo Horino mène une vie insouciante à l’université et préfère traîner avec ses amis plutôt que d’accepter les mariages arrangés de son père. Le jour où ce dernier décède, Tetsuo abandonne ses études, hérite de l’entreprise familiale et engage ses camarades.
Adaptation d’une célèbre pièce de Meyer-Förster – également mise en scène par Ernst Lubitsch en 1927 sous le titre Le Prince étudiant – Où sont les rêves de jeunesse ? mêle à l’humour potache et aux emprunts hollywoodiens des premiers films d’Ozu la nostalgie du passage à l’âge adulte. Le réalisateur japonais y conçoit son propre style, au moment où l’art muet, qui le fascinait et l’inspirait, prend fin à Hollywood.
Où sont les rêves de jeunesse ? démarre sur un ton de comédie burlesque avec toutes les scènes de vie estudiantine et aussi la façon dont le père et le fils éconduisent une fiancée proposée par l’oncle. Ensuite, le film change de registre et vient mettre l’amitié des quatre compères à l’épreuve des réalités économiques. L’amitié peut-elle être la plus forte ? Compromissions, soumission et résignation sont-elles évitables ? En ce sens, le propos du film est assez proche de celui de Chœur de Tokyo mais la question est abordée ici sous un angle différent. [source : blog L’oeil sur l’écran - Le Monde]
« Je vous parle des plus beaux films du monde. Je vous parle de ce que je considère comme le paradis perdu du cinéma. A ceux qui le connaissent déjà, aux autres, fortunés, qui vont encore le découvrir, je vous parle du cinéaste Yasujiro Ozu. Si notre siècle donnait encore sa place au sacré, s’il devait s’élever un sanctuaire du cinéma, j’y mettrais pour ma part l’œuvre du metteur en scène japonais Yasujiro Ozu…Les films d’Ozu parlent du long déclin de la famille japonaise, et par-là même, du déclin d’une identité nationale. Ils le font, sans dénoncer ni mépriser le progrès et l’apparition de la culture occidentale ou américaine, mais plutôt en déplorant avec une nostalgie distanciée la perte qui a eu lieu simultanément. Aussi japonais soient-ils, ces films peuvent prétendre à une compréhension universelle. Vous pouvez y reconnaître toutes les familles de tous les pays du monde ainsi que vos propres parents, vos frères et sœurs et vous-même. Pour moi le cinéma ne fut jamais auparavant et plus jamais depuis si proche de sa propre essence, de sa beauté ultime et de sa détermination même : de donner une image utile et vraie du 20e siècle». [Wim Wenders in Tokyo Ga]
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Forfaiture, de Cecil B de Mille |
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Mardi 26 novembre à 20h30
Forfaiture, de Cecil B. DeMille (Etats-Unis, 1915)
Improvisation au piano : Karol Beffa
Pour régler ses dettes de jeu, une femme mariée emprunte de l'argent à un japonais. Mais lorsque ce dernier lui demande un remboursement en nature, le film plonge alors dans un mélodrame teinté d'une sexualité bien audacieuse pour l'époque.
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Un grand drame teinté d’orientalisme : pour se tirer d’un mauvais pas, une jeune femme mondaine, frivole et dépensière, accepte une forte somme d’argent d’un riche japonais qui lui faisait la cour. Il exige en retour qu’elle se donne à lui. Quand elle refuse, il la marque au fer rouge comme il le fait pour les bibelots qu’il collectionne… Fanny Ward La jeune femme, c’est l’étonnante ex-actrice de music-hall Fannie Ward qui, à 43 ans, semble n’en avoir que la moitié grâce à son visage juvénile (et un peu de paraffine pour cacher les rides...) Le japonais est le jeune Sessue Hayakawa qui deviendra une grande (et quasiment unique) vedette japonaise à Hollywood. Le rythme de Forfaiture est très soutenu grâce à un montage soigné et une tension assez continue. Cecil B. DeMille fait ici un large usage des gros plans, ce qui était assez nouveau pour l’époque. De nombreuses scènes sont superbement éclairées avec un jeu d’ombre et de lumière particulièrement esthétique. La fin, avec cette scène de foule, est assez étonnante. Forfaiture est un film très complet. Ce fut un immense succès, le premier succès pour Cecil B. DeMille qui tournait à l’époque un film par mois. Aux Etats-Unis et même en France, le film fut largement salué par la critique. (in blog L’Oeil sur l’écran)
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Carmen, de Cecil B de Mille |
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Mardi 17 décembre à 20h30
Carmen Cecil B. DeMille (Etats-Unis, 1915)
Composition et accompagnement musical :
Orchestre National de Jazz, direction artistique Daniel Yvinec
Soirée spéciale avec accueil tapas et sangria
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Carl Theodor Dreyer, Sergeï Eisenstein, Erich Von Stroheim et Yakov Protazanov, Le Balzac et l’ONJ au grand complet fêtent en décembre leur dixième et dernier ciné-concert au cours d’une soirée exceptionnelle autour de Carmen, une création de l’orchestre sur le film éponyme de Cecil B. DeMille (1915), dont la première eut lieu à l’Opéra Comique en juin 2009.
Avec ce ciné-concert, créé en 2009 à l’Opéra Comique, l’ONJ redonne vie à Carmen, l’un des premiers films du pionnier d’Hollywood Cecil B. DeMille adapté du drame de Prosper Mérimée.
Avec ce programme, une étape fondatrice dans la vie de l’orchestre, Daniel Yvinec a souhaité mettre en avant le talent de compositeur de ses musiciens. Il a ainsi découpé le film en dix séquences qu’il a confiées à leur imagination, pour que chacun d’eux écrive le chapitre d’une bande originale dédiée au long métrage du cinéaste américain.
En écho à l’histoire racontée à l’écran, divers tableaux, riches en contrastes et en couleurs, s’enchaînent ainsi dans une œuvre ambitieuse tissée à cent doigts, qui dessine l’univers de chacun tout en renforçant la cohérence du groupe.
L’élaboration d’une partition commune, alternant des moments d’écriture denses et d’autres plus minimalistes, propose une forme novatrice de mise en valeur de l’image comme une dimension narrative unique. Grâce à un travail sur la lumière et la scénographie, cette rencontre d’univers offre au spectateur différents pôles d’attention lui permettant de voguer à sa guise de la musique à l’image pour qu’enfin l’une et l’autre se confondent en un spectacle envoûtant.
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Odna, de G. Kozintsev et L. Trauberg |
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Mardi 14 janvier à 20h30
Odna, de Grigori Kozintsev et Leonid Trauberg (URSS, 1931)
Accompagnement musical : Collectif Muzikaciné
Raphaël De Cock (chant et instruments sibériens), Anne Frèches
(chant, danse et récitante), Benjamin Macke (accordéon)
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Odna (en russe: : "Seule") est un film soviétique sorti en 1931. Il raconte l'histoire de Yelena Kuzmina, jeune enseignante de Moscou, nouvellement diplômée. Elle s’imagine déjà dans une école de la ville avec des élèves obéissants issus des familles de bons communistes. Au lieu de cela, elle est assignée à travailler dans les montagnes de l’Altaï en Sibérie. Yelena arrive dans un village retiré, où elle se frotte aux deux figures de l’autorité locale : le représentant de l'URSS, fainéant irresponsable et le Bey, riche koulak propriétaire des terres agricoles. Les villageois mènent une vie primitive, pratiquant la religion chamaniste. Le courage, la détermination et l’honnêteté de Yelena seront ses seules ressources dans ces terres sauvages.
Odna était initialement un film muet, mais il a finalement été diffusé avec une bande son : certains dialogues(enregistrés après le tournage) et une partition d'orchestre de Dmitri Chostakovitch. Le film est dans un mode réaliste et aborde trois sujets politiques alors en vigueur : l'éducation, la technologie et l'élimination des koulaks. Odna est un film incomplet. En effet la sixième et avant-dernière bobine reste manquante.
Ce ciné-concert s’est créé autour de la personnalité musicale de Raphaël De Cock. C’est un musicien multi-instrumentiste, passionné par les cultures traditionnelles du monde. Grand voyageur et multilingue, il a un jour posé ses valises à Tuva, région voisine de l’Altaï. Il est tombé amoureux de ce peuple, de cette culture. « J’aime ce film pour les images qui montrent un peuple qui existe encore aujourd'hui, mais qui ont été tournées à une période où ils étaient encore à l’état presque "sauvage". On n’y voit aucun de ces éléments de "folklorisme kitsch" qui ont
été introduits durant toutes ces années de totalitarisme. Tous les peuples du territoire devaient alors s'adapter pour montrer que les indigènes, avec leur culture différente, étaient tous contents de faire partie du système, en chantant des hymnes idéologiques dans leur langue et dans des costumes adaptés selon les goûts et les
idées soviétiques. Deuxièmement j’apprécie le choix des réalisateurs du film, à l’instar du Nanouk de Flaherty, de travailler avec des vrais membres des tribus plutôt que des acteurs. Ce côté documentaire est novateur pour cette époque et ce pays, cela donne à voir des images et des personnages avec beaucoup de caractère. Enfin ce projet est l’occasion pour moi de créer un spectacle autour de ma passion pour les instruments et les techniques vocales de la Sibérie. » - Raphaël De Cock
Ce ciné-concert s’est construit à partir de plusieurs idées.
Tout d’abord la musique d’inspiration sibérienne y prend une place importante. Ce sont des mélodies, des chants, aux sonorités particulières, chantés en langue Altaï, accompagnés par des instruments traditionnels locaux. Pour les musiciens cette musique, souvent improvisée, est un terreau inépuisable pour accompagner les images. Leur imaginaire de compositeurs a fait le reste, avec des mélodies plus proches de notre culture, qui viennent se mêler à celles-ci.
D’autre part les musiciens tiennent à faire la part belle à l’image. La musique est là pour apporter certaines clefs, elle est le reflet du regard que portent les musiciens sur
ce film.
Ils ont fait également le choix de conserver la quasi intégralité des éléments parlant et de bruitage de la bande son originale.
Enfin les artistes ont voulu retourner à leur avantage l’absence de la sixième bobine qui mettait en scène Yelena au milieu d’une tempête de neige. Ils ont imaginé, idée
très originale dans le ciné-concert, recréer ce passage sur scène avec une chorégraphie et un travail de lumière. On quitte un moment le cinéma pour entrer dans le théâtre. Quelques poèmes russes, notamment des textes de Pouchkine
ponctuent également le spectacle.
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Les Mains d'Orlac, de Robert Wiene |
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Lundi 10 mars à 20h30
Ce film sera accompagné par Christofer Bjurström (piano, flûte), Nicolas Pointard (batterie) et Daniel Palomo-Vinuesa (traitement électroacoustique, saxophone).
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Les Mains d'Orlac, de Robert Wiene (Allemagne, 1924)
À cause d'un accident de train, Paul Orlac, pianiste, perd l'usage de ses deux mains. On lui en greffe alors de nouvelles qui s'avèrent être celles d'un assassin récemment exécuté. Pris de panique et d'angoisse, il va douter de son emprise sur ces mains meurtrières...
Film autrichien réalisé par Robert Wiene en 1924 et adapté du roman éponyme de Maurice Renard publié en 1921, Les Mains d'Orlac (Orlacs Hände) est un des plus grands films expressionnistes allemands, servi par Conrad Veidt, entre ombre et lumière, les veines saillant sur son front, jouant comme si ses propres mains ne lui appartenaient pas.
Il sera accompagné en direct par trois musiciens : Christofer Bjurström (piano, flûte), Nicolas Pointard (batterie), Daniel Palomo-Vinuesa (traitement électroacoustique, saxophone).
Leur musique est double, mêlant instruments et traitement électronique. Pour ce film sur l'angoisse de la dépossession de soi-même, le piano illustre tout naturellement les tourments intérieurs du pianiste Orlac. Quant aux percussions sombres, parfois brutales, parfois chuchotantes, elles soulignent en contrepoint les aspects dramatiques de cet angoissant thriller psychologique. Christofer Bjurström a souhaité, par le traitement électronique en direct, faire naître une musique au double langage.
Tarif normal 13 euros - Réduit 11 euros.
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Jean-François Zygel présente... |
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Lundi 24 mars à 20h30
Jean-François Zygel présente et met en musique un programme de films sur Paris
Paris en technicolor , de J.C. Bernard (1946)
Une promenade dans Paris commentée par Francis Carco.
La Tour, de René Clair (1928)
La Tour, c’est la tour Eiffel bien entendu ! René Clair en évoque les fondations, 30 ans plus tôt, et arpente de haut en bas les arcanes métalliques.
La Crue de la Seine (1910)
Un reportage sur les inondations de Paris en 1910.
Le Pompier des Folies Bergère (1928)
Avec Joséphine Baker, alors à l’affiche des Folies Bergère dans la revue «Vent de folie»
Paris-New York (1930)
Paris et New York, la ville lumière et la ville lumière, deux approches de la ville dans un poème d’images et de splendides teintes.
La Zone, de Georges Lacombe (1928)
Un documentaire sur la Zone, aux portes de Paris sur l’emplacement des anciennes «fortifs», et plus particulièrement sur la journée de travail de certains de ses habitants, les chiffonniers. On y voit notamment la danseuse La Goulue, tombée dans la mouise, à la fin de sa vie.
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Comme un rêve (sur 2 films de Jean Renoir) |
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Lundi 7 avril à 20h30
Olivier Thémines (clarinettes et composition) et Guillaume Hazebrouck (Fender-Rhodes et composition) accompagnent deux films de Jean Renoir : Sur un air de Charleston (1927) et La petite marchande d'allumettes (1928).
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Sur un air de Charleston et La petite marchande d’allumettes de Jean Renoir
Clarinettes et composition Olivier Thémines
Fender Rhodes et composition Guillaume Hazebrouck
Après avoir visité le cinéma de Buster Keaton, les musiciens Olivier Thémines et Guillaume Hazebrouck s'attellent à relire deux joyaux du cinéma muet, Sur un air de Charleston et La petite marchande d'allumettes.
Le premier, une pochade surréaliste dans laquelle Renoir s'adonne à un savoureux essai d'anthropologie inversée. Le second, un conte réaliste auquel il offre un prolongement fantasmagorique par des prouesses d'inventivité visuelle. Par une instrumentation légère et colorée, le clarinettiste et claviériste s'emploient à mettre en valeur l'aspect burlesque et ethno-futuriste du premier, la tonalité brumeuse et fantasmagorique du second, et prennent le pari de souligner la sensibilité humaniste de Renoir qui sera la marque de son cinéma à venir.
Sur un air de Charleston
France 1927 • durée 0h22 • Muet • Noir et blanc • Réalisation Jean Renoir • Sur une idée de Pierre Lestringuez • Interprètes : Catherine Hessling, Johnny Huggins
En 2028, un mystérieux explorateur pose son aéronef sur la Terra Incognita. Il y fait la rencontre d’une ravissante jeune indigène, qui va l’initier à une danse des plus effrénées. Par cette pochade dadaïste, Renoir, qui venait de découvrir le jazz, déclarait vouloir mettre en avant les talents de danseuse de sa jeune épouse Catherine Hessling.
La petite marchande d’allumettes
France 1928 • durée 0h 29 • Muet • Noir et blanc • Réalisation : Jean Renoir et Jean Tedesco • Scénario : Jean Renoir d’après le conte de Hans Christian Andersen •Interprètes : Catherine Hessling, Jean Storm, Manuel Raaby
Une nuit de Noël, Karen, petite marchande d’allumettes s’endort sous la neige, seule. Elle se met à rêver… La séquence onirique finale, permet à Renoir de déployer des trésors d’inventivité visuelle et expressive qui font de ce film un des moments de grâce du cinéma muet.
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Archives de la Grande Guerre |
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Lundi 17 novembre 2014 à 20h30
« La grande guerre », un programme d’archives de l’ECPAD accompagnés par le Quatuor Prima Vista
"La femme française pendant la guerre" 1917
Réalisation : Alexandre Devarennes (30')
"Les enfants de France pendant la guerre" 1918
Réalisation : Henri Desfontaines (31')
"No man's land" 1915-1918, images du front réal (en partie) : Alfred Machin (29')
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D'août 1914 à novembre 1918, la France mobilise 8 700 000 soldats et marins. Cette saignée a notamment pour conséquence de séparer brutalement les hommes des femmes et de leurs enfants. Chacun, chacune doit reconsidérer son destin et réinventer son quotidien : survivre, certes, mais vivre aussi et malgré l’horreur.
À la ville, à l’usine, aux champs, les femmes réinvestissent les territoires laissés en friche : leur mobilisation est exemplaire. Mais leur contribution ne se limite pas à l’effort de guerre : elles apportent le réconfort, la joie et l’espérance, tout en préparant l’avenir.
Et les enfants ? Plus souvent livrés à eux-mêmes que d’ordinaire, ils miment cette guerre dont les échos leur parviennent si peu déformés. En feuilletant le livre animé que son papa en permission lui a offert, la petite Micheline découvre le quotidien de ses congénères au temps de la mobilisation générale.
Mais là-bas, à l’est, il y a une autre réalité : le front. Des hommes. À peine des hommes. Des ombres qui rampent dans une boue d'acier, d'os et de sang sous un ciel invisible déchiré d'éclairs assourdissants. Mains crispées griffant le vide, hurlements muets, têtes éviscérées, pieds enracinés dans la terre nourricière. Images fulgurantes. Étrangement belles.
Grâce à l’ECPAD*, qui nous a ouvert ses précieuses archives, nous vous invitons à découvrir la Grande Guerre à travers le regard des hommes, des femmes et des enfants qui l’ont vécu : portrait en triptyque d’une Humanité disjointe en quête de sens pour résister à l’indicible.
Baudime Jam
Alfred Machin, de son vrai nom Eugène Alfred Jean Baptiste Machin (né le 20 avril 1877 à Blendecques, mort le 16 juin 1929 à Nice) fut un cinéaste très prolifique avec plus de cent films à son actif. Reporter photographe de presse, Alfred Machin travaille un temps au journal L'Illustration. Il est ensuite recruté par la puissante firme Pathé, qui l'envoie en Afrique à partir de 1907. Il en rapporte des scènes filmées de chasse, des courts-métrages d'aventures et animaliers. Les scènes qu'il tourne de la vie des grands fauves font sensation. Au péril de sa vie, il n'hésite pas à recourir à des plans rapprochés. Il figure aussi parmi les pionniers de l'image aérienne. En décembre 1907, Machin quitte la France pour tourner dans la région du Soudan. Il en rapporte deux films : Chasse à l'hippopotame sur le Nil Bleu (1908) et Chasse à la panthère (1909). Il rentre en France en septembre 1908 et entreprend, quelques mois plus tard, toujours pour Pathé Frères, un deuxième voyage à travers l'Afrique. Via Alexandrie, le Caire et Khartoum, il remonte le Nil sur deux grandes felouques et, en mai 1909, l'expédition atteint le « coeur de l'Afrique ». Il rentre en France le 13 août 1909 et présente la première séquence d'images prises le long du Nil. Cette deuxième expédition a produit environ une vingtaine de films, répartis en 3 séries : Voyage en Afrique (8 films), Les grandes chasses en Afrique (6 films) et Voyage en Egypte (4 films). Certaines images de l'expédition servent également à composer une anthologie des documentaires, diffusée en 1910 et 1911, et un long métrage : Voyages et grandes chasses en Afrique. Mobilisé pendant la Première Guerre Mondiale, il est l'un des quatre opérateurs fondateurs du Service cinématographique des Armées, et reporter photographe pour la maison Pathé, sous traitant au SCA. On lui doit ainsi des images de la bataille de Verdun. Il tourne également les images des tranchées françaises pour Coeurs du monde de D. W. Griffith. Il est l'un des rares cinéastes français dont les films ont manifesté des tendances progressistes avant la Première Guerre Mondiale ainsi qu’en attestent le court-métrage Au ravissement des dames et le mélodrame pacifiste Maudite soit la guerre. Après 1920, Alfred Machin se consacre notamment aux comédies animalières. Une de ses panthères le blesse gravement à la poitrine lors d'un tournage. Suite à cet accident, la santé du cinéaste décline. Il meurt en 1929 d'une embolie, après avoir achevé Robinson Junior.
Alexandre Devarennes, né Alexandre Durand, a vu le jour le 11 Juin 1887 à Paris, et il est décédé le 15 mai 1971 à Puteaux. Écrivain et réalisateur, on lui doit plusieurs moyens et longs métrages parmi lesquels La fille du garde-chasse (1912), Toinon la ruine (1913), La Goualeuse (1914), Trois familles (1918), Riquette se marie (1918), Riquette et le nouveau riche (1918), Vautrin (1919), et La femme de trente ans (1920). Il a réalisé La femme française pendant la guerre pour le compte de la Section photographique et cinématographique des armées (SPCA).
Réalisateur, acteur et scénariste, Henri Desfontaines, né Paul Henri Lapierre, a vu le jour le 12 novembre 1876 à Paris, et il est décédé à Paris le 7 janvier 1931. Sa carrière de réalisateur coïncide très exactement avec l’épopée du cinéma muet puisqu’il réalise son premier film en 1908 et son dernier en 1931, totalisant un corpus de près de 90 titres. Spécialiste des adaptations littéraire - Hamlet, Don Juan, L’Arlésienne, Falstaff, Le Romane de la momie, Shylock, Le Puit et le pendule, etc.), il s’est également consacré au genre historique (Olivier Cromwell, L’Assassinat d’Henri III, La Reine Margot, Jésus de Nazareth), au mélodrame, à la comédie et au feuilleton (L’Espionne aux yeux noirs, Belphegor). Il a également donné au répertoire patriotique quelques-uns de ses fleurons (La Marseillaise, Pour l’Alsace), et c’est pour le compte du Service Cinématographique des Armées qu’il a réalisé Les enfants de France pendant la guerre et La suprême épopée, un montage d’actualités de guerre.
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La Passion de Jeanne d'arc |
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Mardi 10 mars à 20h30
La Passion de Jeanne d’arc,
de Carl Dreyer (Danemark, 1927, 100’)
Lors d’une journée qui résume toutes les phases de son procès, Jeanne, incarnée par la sublime et émouvante Renée Falconetti, oppose à ses juges le visage limpide et lumineux de l’innocence, de la détermination et de la foi. Elle répond aux questions mais elle est jugée d’avance...
Les gros plans, le mouvement lent et musical, la blancheur de l’image, la durée et l’harmonie des plans… La Passion de Jeanne d’arc est le chef d’oeuvre de Dreyer.
AU PIANO Inar Sastre
Ce ciné-concert est proposé dans le cadre d'un partenariat avec la classe d'improvisation au piano du CNSMDP, dirigée par Jean-François Zygel.
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Le premier marathon du ciné-concert |
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Vendredi 9 octobre à 20h
Le premier marathon du ciné-concert !
Vendredi 9 octobre à partir de 20h, le Balzac, cinéma art et essai qui a toujours ouvert largement ses écrans à la musique sous toutes ses formes, lance le premier marathon du ciné-concert !
Une grande soirée en trois parties au cours de laquelle les spectateurs découvriront de nombreux films muets accompagnés par une dizaine d’artistes musiciens. Il y aura des longs métrages, des courts, des très courts. Les musiciens improvisateurs, seuls ou à plusieurs, relèveront des défis et accompagneront tous les films, encadrés par une Madame Loyal de choc.
A 20h, la première partie sera un florilège de films burlesques sur la musique, avec toutes les grandes stars du muet (Laurel et Hardy, Charlot, Buster Keaton, Georges Méliès) et quelques autres. Pour les accompagner, nous organisons une battle de pianistes improvisateurs.
La deuxième partie commencera à 22h et proposera un long métrage, Le dernier des Mohicans, magnifique adaptation du célèbre roman de Fenimore Cooper par Clarence Brown et Maurice Tourneur, mise en musique par un duo piano-violoncelle.
Enfin, à partir de 23h30, la troisième partie sera émaillée de numéros de music-hall avec entre autres la grande Joséphine Baker, accompagnés par une chanteuse lyrique. En contrepoint, quelques films bizarres qui seront l’occasion de découvrir l’immense et délirant Charley Bowers.
Tout ça pour 18 euros (15 euros pour les moins de 18 ans).
Et c’est au Balzac, nulle part ailleurs !
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20h PIANO PARTY
Un florilège de films sur le thème de la musique avec battle de pianistes improvisateurs, contraintes et défis amusants, participation du public… Avec toutes les grandes stars du cinéma muet, de Laurel et Hardy (Ton cor est à toi) à Charlot (Tango Tangles) en passant par Buster Keaton (The PlayHouse) ou Georges Méliès (Le Compositeur toqué, Le Maestro domi-sol-do) sans oublier quelques étrangetés (Arthème avale sa clarinette, Symphonie bizarre, Premier prix de violoncelle, Fiddlesticks...). Avec les pianistes Cyrille Lehn, Michaël Ertzscheid, Grégoire Letouvet et Pierre Cussac à l’accordéon. Et dans le rôle de Madame Loyal : Marlène Goulard !
22h LE GRAND FILM
Le plat de résistance de la soirée ! Une magnifique version du Dernier des Mohicans, adaptation du célèbre roman de Fenimore Cooper réalisée en 1920 par Clarence Brown et Maurice Tourneur qui nous emporte en Nouvelle-France à la fin du 18e siècle, pendant le conflit qui oppose Anglais (auxquels sont alliés les Mohicans) et Français (qu’ont rejoints les Hurons). Le film sera accompagné par un duo de musiciens : Fabien Touchard (piano) et Myrtille Hetzel (violoncelle).
23h30 CABARET BIZARRE
Cette dernière partie de soirée, présentée par Marlène Goulard, sera émaillée de numéros de music-hall filmés aux Folies-Bergère et extraits du film La Revue des revues, avec la grande Josephine Baker. La bande son «live» sera assurée par Fabien Touchard (piano) et Anaïs Bertrand (chanteuse mezzo). En contrepoint, quelques films improbables : deux Charley Bowers, Cartoon Factory, de Max Fleischer et... The Fresh Lobster. Ces films seront accompagnés par Pierre Cussac, Fabien Touchard, Guy-Loup Boisneau (percussions) et Grégoire Letouvet (claviers). Avec un zest d’électro !
Direction artistique : Fabien Touchard
Présentation et animation : Marlène Goulard
Remerciements à Lobster Films
Tarif normal : 18 €
Moins de 26 ans : 15 €
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Dimanche 5 juin 2016 à 11h
Le Pirate noir, un film d'Albert Parker (1926, 94') avec Douglas Fairbanks.
Le film sera accompagné par Xavier Busatto.
Un jeune homme veut venger son père, tué par une bande de pirates. Il s'infiltre donc dans l'équipage et se fait passer pour l'un des leurs. Il participe à l'attaque d'un navire mais les choses se compliquent quand il veut sauver une jeune fille d'un viol.
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Le Pirate noir (The Black Pirate) est un film américain d'Albert Parker, sorti en 1926, avec Douglas Fairbanks, Billie Dove, Tempe Pigott, Donald Crisp
Le pirate noir reste dans l’histoire du cinéma comme le premier long métrage tourné entièrement en Technicolor. Alors au sommet de sa gloire, Douglas Fairbanks a mis d’énormes moyens pour produire ce projet dont il écrivit lui-même le scénario (sous le pseudonyme d’Elton Thomas). L’histoire est celle d’un duc qui, pour venger son père tué par les pirates, prend la tête de la bande pour mieux les livrer à la justice. Cette histoire permet d’utiliser les formidables qualités acrobatiques de Douglas Fairbanks, l’acteur le plus athlétique avec Buster Keaton du cinéma muet (et même de toute l’histoire du cinéma). Certaines cascades sont époustouflantes, notamment quand il prend un navire d’assaut à lui tout seul. Le Pirate Noir est "Le" film du Douglas Fairbanks légendaire, bondissant, plein d’ardeur, de charme et d’optimisme, qui accomplit des prouesses qui nous soulèvent le coeur. Ce qu'il fait ici est unique dans l'histoire du cinéma. Les couleurs sont assez belles, à part dans quelques passages qui ont moins bien vieilli où les teintes brun-rouges dominent. Le Pirate Noir est surtout un grand spectacle, le scénario en lui-même est assez simple et se déroule dans peu de lieux. Le côté animal du comportement des pirates est bien rendu, que ce soit dans leurs actes ou dans leur multitude grouillante. Grâce à ses qualités spectaculaires, le film rencontra un grand succès. United Artists sortit également une copie en noir et blanc qui fut longtemps la seule visible. Ce n’est qu’en 1975 que la version couleur, restaurée, fut à nouveau visible. Le Pirate Noir est un film qu'il faut voir en couleurs. (source : blog L'oeil sur l'écran)
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Dimanche 19 juin 2016 à 20h30
Carmen, un film réalisé par Ernst Lubitsch (1918, noir et blanc), avec Pola Negri, Harry Liedtke, 80 minutes, accompagné au piano par Pierre-Alain Volondat.
Avec Carmen, Lubitsch offrit en 1918 à Berlin un de ses premiers grands rôles à Pola Negri, alors âgée de 21 ans, et qui rejoua ensuite souvent dans ses films. Joyeuse, sensuelle et juvénile, sa Carmen sait le prix du sexe, lié aussi pour elle et ses amies cigarières à l’argent et à la mort. S’il sait utiliser les dons exceptionnels de Pola Negri pour créer un personnage féminin d’une frappante modernité, Lubitsch montre en permanence son talent pour intégrer la dimension humaine dans les scènes de foule comme dans les scènes intimistes. Pierre-Alain Volondat, un des plus grands pianistes français, interprète magistral de Schumann, Brahms ou Liszt, accompagnera ce beau film en nous donnant sa vision de l’incomparable musique de Bizet.
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Pierre-Alain Volondat fut célèbre du jour au lendemain après son premier prix au Concours Reine-Elisabeth, remporté à 20 ans en 1984. On fut fasciné dans toute l'Europe par ses manières lunaires et son jeu fantasque, qui mêlait poésie, brio et le brin de folie qu'ont en partage ceux qui jouent en extase, possédés par l'esprit invisible des compositeurs. Imprévisible et incapable de toute "carrière" planifiée par le rythme des avions et du commerce de la musique, Pierre-Alain Volondat donne ses concerts au rythme de ses envies et des occasions de faire quelque chose de nouveau. Pour la première fois de sa vie, il va accompagner un film muet, suivant au plus près la version pour piano écrite par Bizet lui-même.
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Mercredi 8 mars 2017 à 20h30
La Grève, de Serguei Eisenstein (1925, 78’)
Dans la Russie tsariste de 1912, la révolte gronde au sein d’une des plus grandes usines du pays. Poussés à bout par des conditions de travail exécrables, les ouvriers ne tardent pas à faire valoir leurs droits en brandissant la menace de la grève… Le premier film d’Eiseinstein.
ACCOMPAGNEMENT MUSICAL : Vadim Sher (piano, accordéon) et Alvaro Bello-Bodenhöfer (guitare).
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Broadway Projet (invité spécial Buster Keaton) |
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Mardi 6 février 2018 à 20h30
Une soirée électrisante pour tout public, avec le SaxBack Ensemble ! Un programme éclectique et jazzy, avec ou sans images :
Extraits de L’Opéra de quat’sous, de Kurt Weill
(Ouverture, Ballade Mac the Knife, Tango Ballad, Chanson des Canons)
Ciné concert
La Maison électrique, de Buster Keaton (1922)
Arrangement Paul Dujoncquoy
Extraits de West Side Story, de Leonard Bernstein
(Medley, arrangement Gabriel Philippot)
Ciné concert
La Voisine de Malec, de Buster Keaton (1920)
Arrangement Gabriel Philippot
Suite n°1, de Dimitri Chostakovitch
Arrangement Renaud Escriva
Avec le SaxBack Ensemble
Hélène Escriva, euphonium
Nicolas Arsenijevic, saxophone
Antonin Pommel, saxophone
Paul Lamarque, saxophone
Juliette Adam, clarinette
Joséphine Besançon, clarinette
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Lundi 12 mars 2018 à 20h30
Cette soirée au Balzac clôture le projet Paris-Manchester 1918 unissant les forces du Conservatoire de Paris et celles du Royal College de Manchester autour d’un programme commémoratif du centenaire de la Première Guerre mondiale. De nombreuses manifestations (concerts, expositions) seront proposées entre le 1er et le 12 mars à Londres, Paris et Manchester.
Tableaux vivants 1914-1918 (7’)
Le film (probablement britannique) mêle images documentaires de la guerre et allégories (avec iconographie patriotique mise en scène). [Conservé à la Cinémathèque de Belgique]
Rose-France, de Marcel L’Herbier (1918, 70’)
Sur la côte d’Azur, un Américain se croit délaissé par sa fiancée amoureuse de la France… Commencé pendant la guerre et fini juste après l’armistice, le film développe un thème patriotique. Premier long métrage de Marcel L’Herbier, Rose-France dessine les prémices du modernisme cinématographique. (Archives Françaises du Film – Remerciements Marie-Ange L’Herbier)
Concert sous la direction artistique de Stanislav Makovskiy, élève au Conservatoire de Paris. Avec les élèves du Conservatoire de Paris.
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Mardi 20 mars 2018 à 20h30
Le cinéma français de la Nouvelle Vague possède une très forte relation avec le jazz : Miles/Malle, Les Jazz Messengers/Vadim, Solal/Godard, Legrand/Demy. Mais d’autres musiques écrites par les compositeurs français George Delerue, Jean Constantin ou Antoine Duhamel n’ont pas connu le même succès et ont été très peu interprétées par les musiciens de jazz. De ce constat est né le désir de Stéphane Kerecki de revisiter les musiques de ces films en y apportant un regard contemporain. Dans le projet « Nouvelle Vague », son quartet revisite les musiques des films de Godard, Truffaut, Louis Malle, Jacques Demy : la musique de Miles Davis pour Ascenseur pour l’échafaud, celle de Martial Solal pour À bout de souffle, et les nombreux thèmes composés par Michel Legrand, Georges Delerue, Antoine Duhamel ou Philippe Sarde, qui ont marqué des générations de cinéphiles. Les images projetées pendant le concert seront réalisées par Adrian Smith, ou extraites des films revisités.
Avec le Quartet de Stéphane Kerecki Stéphane Kerecki, contrebasse Jean-Charles Richard, saxophone Fabrice Moreau, batterie Guillaume de Chassy, piano
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Ciné-concert : Le Grupetto joue THE BOAT |
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Mardi 27 novembre 2018 à 20h
Les musiciens "made in Switzerland" du Grupetto joueront sur THE BOAT de Buster Keaton.
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Les Genevois Stéphane Métraux (sax ténor), Yves Cerf (sax basse), Maël Godinat (piano) et Sylvain Fournier (batterie) se jouent de grooves facétieux, de partitions postmonkiennes et d’atmosphères oniriques où la science du contrepoint écrit ou improvisé délivre une musique admirablement collective et foncièrement féerique.
Le ciné-concert de 30 minutes sera suivi par un concert jazz de 40 minutes.
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Dimanche 24 mars 2019 à 10h30
Deux classiques du cinéma burlesque mis en musique !
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Accueil petit-dej' offert par Bio C'Bon !
A partir de 5 ans.
Improvisation au piano sur deux classiques du cinéma burlesque : LA MAISON DÉMONTABLE de Buster Keaton et CHARLOT S'ÉVADE de Charlie Chaplin !
Tarif Enfant : 6 € / Tarif Adulte : 10 € / Tarif Club Balzac : 8 €.
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Les grands classiques du cinéma muet russe en ciné-concert : LA MAISON DE LA RUE TROUBNAïA |
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Lundi 27 mai à 20h30
LA MAISON DE LA RUE TROUBNAÏA de Boris Barnet (1928)
Accompagnement musical : Pierre-Michel Sivadier (piano) et Jean-Yves Roucan (percussion)
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Dans une maison bourgeoise, Golikov et son épouse engagent et exploitent sans retenue une femme de ménage, Paracha Pitouvona. Les rapports entre Paracha et le couple se modifient lorsque ceux-ci la croient élue au Conseil de la ville de Moscou...
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Vendredi 11 octobre 2019 à 19h30
NANA, réalisé par Jean Renoir d'après le roman d'Émile Zola, en version restaurée.
Un ciné-concert du Quatuor Prima Vista avec Carmen Martinez-Pierret au piano. Musique originale de Baudime Jam.
A partir de 19h30 puis pause guinguette à 21h15 !
Tarif plein : 16 €
Tarif réduit : 12 €
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Synopsis :
L'histoire se passe sous le Second Empire. Nana, une médiocre actrice de théâtre, joue des pièces légères que viennent voir les bourgeois de Paris. Grâce à ses succès masculins, elle devient une courtisane riche et adulée ; elle quitte donc la scène, et se fait entretenir. Des hommes vont jusqu’à se suicider pour elle, tandis que le comte de Muffat devient l'homme qui se ruine et se déshonore pour l'entretenir et satisfaire son appétit de luxe. Nana le trompe et dilapide son argent. Reprise par le démon des planches, elle se produit au bal Mabille dans un cancan endiablé. Mais le destin veille : atteinte par la petite vérole, Nana meurt, poursuivie par le souvenir de ses victimes.
Publié en 1880, ce 9e roman du cycle des Rougon-Macquart d’Émile Zola, a souvent été porté à l’écran : dès 1910 par le réalisateur suédois Kund Lumbye, puis, après Renoir en 1926, par Dorothy Arzner en 1934, Christian-Jaque en 1955, Mac Ahlberg en 1970, Maurice Cazeneuve en 1981, Dan Wolman en 1983, et Édouard Molinaro en 2001. En raison, notamment, de la saisissante interprétation de Catherine Hessling, l’adaptation de Jean Renoir demeure aujourd’hui encore la plus fidèle au roman de Zola.
La force du récit, sa dimension tragique, et son intemporelle étude de caractères (la fascination des demi-mondaines pour l’argent et la luxure n’a pas disparu avec le Second Empire) expliquent cette riche postérité dans le 7e Art qui s’est emparé avec prédilection de cette fable morale au parfum sulfureux. Pour ce qui fut son premier authentique long métrage, Renoir fait preuve d’une maitrise formelle qui annonce ses œuvres de la maturité. Bien qu'il remporta un succès d’estime, son “Nana” fut néanmoins un échec financier, ce qui contraint le réalisateur à vendre certaines des toiles que lui avait léguées son père, Auguste Renoir, afin de couvrir ses dettes, le film ayant coûté à l’époque un million de francs (64 millions d’euros d’aujourd’hui).
À l’époque de sa réalisation, et par manque de moyens, Nana n’a pas bénéficié d’une partition originale composée : Renoir confia à Maurice Jaubert le soin de faire une compilation de pièces du répertoire classique. Pour la création de ce ciné-concert, qui aura lieu à Paris, Londres et Madrid, le Quatuor Prima Vista accueillera un piano - instrument emblématique des salons parisiens du Second Empire - pour interpréter en direct cette partition musicale qui ne reniera pas son ancrage dans la modernité tout en restant fidèle au credo de son compositeur depuis deux décennies : servir le film et non s’en servir. C’est la pianiste Carmen Martínez-Pierret qui, aux côtés des musiciens du quatuor, relèvera le défi de ce ciné-concert de près de trois heures.
Un événement et une prouesse à ne pas rater : la création parisienne au cinéma Le Balzac se fera en présence de la Vice-présidente de la "Maison Zola-Musée Dreyfus”, Madame Martine Le Blond-Zola, et de l’actrice Sophie Renoir, petite-nièce de Jean Renoir.
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